Terme et défintion

Nous allons ici détailler les définitions et les possibles connotations du mot. Nous nous attarderons aussi sur les différentes traductions du mot ou de l'idée sur laquelle baser nos recherches.

Le choix du terme RÉFUGIÉS.

Le choix de ce terme part principalement de l’actualité en France, c’est un mot que l'on entend presque tous les jours et qui est au centre des débats; c’est devenu un enjeu publique. On trouve aussi le terme de « migrants », notez que ces termes sont toujours au pluriel. À travers cette omniprésence dans les médias, que désigne ce mot ? À quoi est-il associé ? Car son utilisation au pluriel le définit comme une multitude de choses différentes alors que son utilisation en fait un ensemble, une masse indéfinissable indissociable et indécomposable. Et finalement quel est la réception de ce mot à l'étranger, comment est-il utilisé dans des pays avec une approche différente de l'immigration (Espagne, Angleterre par rapport Japon par exemple) ?

Réfugiés = migrants ?

Le terme de réfugiés est à différencier des migrants. Prenons en compte quelques définitions qui se basent d'abord sur la singularité de chacun de ces mots :

  • réfugié :
  • Personne ayant quitté son pays d'origine pour des raisons politiques, religieuses ou raciales, et ne bénéficiant pas, dans le pays où elle réside, du même statut que les populations autochtones, dont elle n'a pas acquis la nationalité. (Larousse en ligne)
ou encore :
  • Autre définition :
  • (Personne) qui a trouvé refuge hors de sa région, de son pays d'origine dans lequel il était menacé (par une catastrophe naturelle, une guerre, des persécutions politiques, raciales, etc.). (CNRTL en ligne)
  • migrant :
  • qui effectue une migration. (Larousse en ligne et CNRTL)

Voilà déjà qui fait une petite différence. De même pour la connotation des verbes correspondants, « migrer », à priori, peut aussi désigner un processus volontaire, positif, choisi et assumé. Se réfugier quelque part a une toute autre signification. C'est pourquoi le choix du mot « réfugié » semblait plus intéressant à traiter.

D'un point de vue métaphorique, on trouve dans "réfugié" la racine "refuge" mais aussi la "fugue". Et cela désigne bien l'endroit vers lequel on fuit, peut-être a fortiori, la fuite elle-même, donc le réfugié fuit forcément quelque chose. "Migrant", quant à lui, renvoie forcément à "migrer", mais aussi également à "migrateur". Le terme migrateur, lui, renvoie plus communément aux "oiseaux migrateurs". On peut faire l'analogie entre ces nuées, groupes qui voyagent tous de façon organisée (si tant est que l'on peut parler d'organisation, et même de voyage pour des piafs) à un rythme régulier, sous forme de cycles et ces groupes de gens qui quittent par centaines leur pays en voie de développement (Afrique, Europe centrale, Amérique centrale...). C'est là évidemment toute la subtilité, puisque quand on pense à immigration, il y une question de politique, d'accord, mais on pense aussi à ces groupes de gens très pauvres, voyageant dans des conditions de précarité et d'insalubrité totales, souvent illégalement, d'Afrique ou du Mexique dans l'espoir d'une vie meilleure. Alors l'on peut être en droit de se demander si la frontière entre le concept de migrant et celui de réfugié n'est pas finalement assez floue.

Finalement nous en sommes venus à la conclusion suivante : une notion inclut l'autre. Les réfugiés sont un type particulier de migrants. Les migrants, sont ceux qui voyagent pour une vie meilleure mais pas forcément économique.

Les réfugiés sont donc des migrants. L'inverse n'est pas forcément vrai. Et nous voulions faire le point sur ces questions, car les termes sont proches, très proches parfois confondus ou confondant et nous voulions être clairs sur la question : pourquoi l'un et pas l'autre ? Voilà qui répond (peut-être partiellement) à la question !

Pluriel et pluralité

D'autre part, la question se pose quand à l'image, au contexte de ce mot. La « vague de migrants » (ensemble intéressant à étudier aussi) semble être présentée comme quelque chose de négatif, de ce que j'ai lu sur ce phénomène depuis janvier, j'ai retenu ce terme de « vague », les problèmes que pose l'immigration (moins de travail, « ils » ne payent pas d'impôts, …) et bien d'autres choses. Alors la question se pose de la vision « des réfugiés » face à « un réfugié ». Parce que « les réfugiés » semblent être un problème insoluble alors que toutes les solutions énoncées, proposées dans différents médias face à cette « masse » semblent passer par un questionnement et une solution face à leurs problèmes individuellement (accueil de ceux qui sont là pour des raisons politiques, se poser la question du bagage universitaire qu'ils ont, etc ...). Nous avons fait le choix (qui me semble forcément plus intéressant, obviously) de s'intéresser « aux réfugiés » au pluriel, ce terme qui définit une masse prise dans son ensemble sans chercher à aller plus loin, apparemment.

Multilinguisme

Ce terme sera étudié à travers quatre langues : français, anglais, espagnol et japonais.

Anglais : deux traductions possibles :

  • refugee :
  • a person who flees for refuge or safety, especially to a foreign country, as in time of political upheaval, war, etc.
  • fugitive :
  • a person who is fleeing, from prosecution, intolerable circumstances, etc. ; a runaway.
    personne fuyant la persécution, des circonstances intolérables, etc ; un fugitif.

Les deux termes semblent proches mais nous nous concentrons sur "refugee" qui se rapproche du français ; "fugitive" ayant un sens plus large qui ne se retrouve pas dans "refugee". Ce dernier semble en effet plus proche du terme de "réfugié" français alors que "fugitive" s'applique aussi par exemple à quelqu'un qui s'échappe de prison, terme auquel "réfugié" et "refugee" ne peuvent s'appliquer.

Espagnol

  • refugiado :

Emigrado acogido a la protección de un país que no es el suyo por razones políticas, religiosas, raciales, y en su mayor parte como consecuencia de las guerras. Al finalizar la Primera Guerra Mundial se creó en Ginebra la Oficina Internacional Nansen para Refugiados, sustituida en 1946 por la Organización Internacional de Refugiados, y esta, en 1950, por la Alta Comisaría para los Refugiados, dependiente de las Naciones Unidas

Émigré d'accueil sous la protection d'un pays qui n'est pas le sien pour motifs politiques et en majeure partie à cause de la guerre. A la fin de la 1ère Guerre Mondiale avait été créé à Genève l'office international nansen pour réfugiés, remplacé en 46 par l'OLR et devint en 1950 le haut commissariat pour les réfugiés, dépendant de l'ONU.

  • acogido :

C'est un adjectif, qui peut se trouver à une forme substantive. Il vient du verbe acoger qui signifie accueillir, recevoir. On a beau chercher, il n'y a pas de substantif ou d'adjectif lié au concept d'accueil, il faudrait inventer un néologisme comme "un accueilli" ce qui ne convient pas non plus. Donc, faute d'équivalent on peut essayer de comprendre ce que cela veut dire, et un acogido existe en français, dans ses autres significations : accueil, protection. Mais selon le dictionnaire de la langue espagnole, un acogido est :

Persona sin recursos a quien se admite y mantiene en un establecimiento benéfico : personne sans ressource que l'on accepte et qu'on entretient dans une institution bénévole.

Japonais : 3 traductions possibles

  • 難民 (réfugié), 
  • 亡命者 (exilé) ou 
  • 落人 (des réfugiés)

Parmi ces traductions 亡命者 se rapporte plutôt à un exil volontaire ou une expatriation. 難民 (nanmin) semble être le terme générique pour parler des réfugiés tandis que 落人 désigne des personnes venant d'un pays ayant perdu une guerre et qui fuient pour se cacher de leurs opposants mais aussi se cacher du regard des autres et du monde. Nous prenons donc le terme générique de 難民 pour nos recherches.