Présentation Sa capitale, Paris, est la plus visitée au monde, dans une région comptant 45 millions de touristes annuels[12]. Le pays, en incluant les territoires situés outre-mer, a une superficie de 675 417 km2 et une population de 65,1 millions d’habitants au 1er janvier 2009[3]. Le français est la langue officielle de la République. Toutefois, soixante-quinze autres langues, distinctes de la langue officielle et incluant les langues issues de l'immigration, sont pratiquées sur le territoire national[13]. La France est de ce fait le premier pays francophone du monde de par le nombre de locuteurs, et serait le deuxième de par la population totale, après la République démocratique du Congo. La principale religion en France est le catholicisme avec 51 à 64 % de baptisés[14], mais 32 % de la population se considèrent comme agnostiques et le même pourcentage se revendique athées[15]. L'économie française est de type capitaliste avec néanmoins une intervention étatique assez importante après la fin de la Seconde Guerre mondiale, destinée à relancer son économie. Cependant, depuis le milieu des années 1980, des réformes successives ont entraîné une privatisation de certaines entreprises publiques par désengagement progressif de l'État. En 2008, la France est classé huitième puissance économique mondiale selon le calcul du produit intérieur brut en parité de pouvoir d'achat et cinquième[16] selon le critère monétaire traditionnel, derrière les États-Unis, le Japon, la Chine et l'Allemagne. La France est l'un des pays fondateurs du Conseil de l'Europe, de l'Union européenne, de la zone euro et de l'espace Schengen. Elle est l'un des cinq membres permanents du Conseil de sécurité des Nations unies et fait partie du Groupe des huit (G8), de l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), de la Francophonie et de l'Union latine. Militairement, la France possède l'une des principales forces armées d'Europe tout en étant une puissance nucléaire. Elle est membre de l'Organisation du traité de l'Atlantique Nord (OTAN), après s'être retirée en 1966 de l’organisation militaire intégrée (commandement), pour y revenir partiellement depuis 2002, puis totalement depuis 2009. La France est également la première puissance spatiale d'Europe. Au cours du XVIIe siècle, la France et son patrimoine ont été façonnés par les arts et la philosophie. Berceau des « Lumières », elle a influencé les révolutions américaines, puis la Révolution française a insufflé l'élan et l'exemple démocratique dans le monde entier, s'appuyant sur les valeurs de liberté, d'égalité, de fraternité et, depuis 1905, de laïcité. Du fait des explorations et colonisations de la Renaissance, des XVIIIe et XIXe siècles, la France a diffusé sa culture et sa langue à de nombreux peuples, au Canada, en Afrique, dans les Antilles, mais aussi dans quelques régions du Moyen-Orient, d'Asie, du Pacifique et de l'Océan Indien. Géographie Article détaillé : Géographie de la France. Photo satellite du territoire continental européen de la France Localisation et frontières Article détaillé : Formation territoriale de la France métropolitaine. La France est le 47e État par sa surface terrestre et le 2e par la surface de sa zone économique exclusive[17]. Le territoire français en Europe est bordé par l’océan Atlantique à l’ouest, par la Manche (qui la sépare du Royaume-Uni) et la mer du Nord au nord, par la Belgique, le Luxembourg, l’Allemagne, la Suisse et l’Italie à l’est, et par la mer Méditerranée, l’Andorre, Monaco et l’Espagne au sud. La France actuelle, pays de langue romane mais de superstrat germanique, occupe la plus grande partie des anciennes Gaules celtiques, conquises par Jules César, mais elle tire son nom des Francs, un peuple germanique, dont le nom signifie « hommes libres », qui se forma tardivement et s’installa sur une partie des terres de l’Empire romain. Origine du nom "France" et évolution du territoire Francia désigne à l’origine la région du nord de l’Europe, peuplée, ou plutôt dominée par un peuple de guerriers germaniques qui se nomment eux-mêmes les Francs. Francia est une adaptation latine du IIIe siècle du terme Franko(n), nom que donnaient les Francs à leur domaine, alors situé probablement dans l'actuelle Flandre belge. En effet, dès les IIIe et IVe siècles les Romains avaient déjà des contacts avec les Francs, qu'ils enrôlaient comme mercenaires dans leur armée, et ce, bien avant les « invasions » germaniques proprement dites. Francia n’a alors pas une connotation politique mais plutôt géographique ou sociologique, comme le Maghreb ou les Balkans au XXIe siècle. Le peuple franc est avant tout un peuple de guerriers qui élit un chef de guerre nommé « roi des Francs » (rex Francorum), et se place librement sous son autorité pour les affaires militaires. Le nom « Franc » est issu d'un terme germanique signifiant « libre » (on trouve toujours free en anglais, frei en allemand). En langue francique carolingienne le territoire de peuplement franc était dénommé Franchonolant (« Frankenland », ch représentant un [k] guttural), tandis que le territoire de peuplement gallo-romain était dénommé Uualholant (« Welschland », cf. aussi Histoire du terme Wallon et Gaule). En 1204, le mot Francia désigne, pour la première fois, le territoire sur lequel s’exerce l’autorité de ce roi des Francs, qui commence sporadiquement à se nommer rex Francie sous saint Louis. Cette autorité se limite encore à celle qu’autorise le lien de vassalité, et ne porte donc que sur les seigneurs eux-mêmes, à l’exclusion de leurs territoires, de la population de ceux-ci, et même des propres vassaux de ces seigneurs. On peut donc par exemple rapprocher cet événement de l’utilisation à partir de 1957 d’Europe dans un sens politico-économique. Ceci ouvre toutefois la porte au concept d’une autorité civile du roi sur le territoire du Royaume de France. Mais il faut attendre le XVe siècle pour que ce concept soit reconnu, bon gré mal gré, sinon accepté (guerre folle), par la plupart des seigneurs. Histoire de France Adhémar de Monteil à Antioche.jpeg Chronologie de la France Au début du XVIe siècle le concept de « chose publique » fait une réapparition timide après avoir disparu avec la chute de l’Empire romain. En 1499, le contrat de mariage du roi de France, qui dispose de la propriété de la France, tente, sans succès, de constituer un engagement non seulement entre les signataires, mais aussi entre leurs descendants, et même leurs successeurs. La nationalité française est définie à cette époque. C’est aussi vers cette époque qu’un embryon d’État commence progressivement à se mettre en place. Jusqu’au milieu du XVIe siècle, le roi est un nomade qui se déplace avec toute son administration, ne restant jamais plus de quelques semaines dans la même résidence, ce qui limite singulièrement les possibilités de centralisation des fonctions étatiques. Au début du XVIIe siècle, la politique étrangère de la France commence à dépasser les seules agressions militaires directes. Richelieu introduit la diplomatie comme une façon de faire mener ses guerres par d’autres pays. La Révolution française constitue l’acte de naissance de la nation française, et du peuple français en tant qu’acteur politique. Il ne s’agit alors pourtant encore que de concepts tout théoriques. Ce sont les guerres napoléoniennes, et surtout les grandes guerres de 1870, 1914 et 1939 qui font de la nation française une image mentale partagée par les Français. Les difficultés économiques liées à la mondialisation du début et de la fin du XXe siècle exacerbent parfois, comme dans le reste de l’Europe, ce sentiment national. Préhistoire et antiquité Articles détaillés : Gaule et Gaule romaine. La présence humaine sur le territoire de la France actuelle remonte au Paléolithique inférieur. L'un des sites les plus anciens (- 1 800 000 ans), contesté par certains auteurs, est le site de Chilhac (Haute-Loire). Plusieurs sites français ont donné leur nom à des faciès culturels, tels que l'Acheuléen, le Moustérien, le Solutréen ou le Magdalénien. Le territoire national compte un nombre important de grottes ornées du Paléolithique supérieur dont la plus connue est sans doute Lascaux (Dordogne, -15 000). À partir de -7000 environ, la région entre dans le Néolithique, le plus ancien village connu étant le site de Courthézon (Vaucluse), daté de -4 500 environ. Arrivés vers -900 sur le territoire de la France actuelle, les Celtes en occupent l’ensemble au IIIe siècle av. J.-C. Vers 680 av. J.-C., le littoral méditerranéen voit l’arrivée des premiers colons grecs, avec la fondation du comptoir d’Antibes. La Gaule passe sous la domination romaine vers 125 av. J.-C. pour la Gaule narbonnaise, et en 51 av. J.-C., après la guerre des Gaules, pour le reste du territoire. Sous l’Empire, une civilisation gallo-romaine prospère se développe, apportant à la France une base de culture latine et conduisant indirectement à la christianisation, qui s’opère lentement du IIe au VIe siècle. La France au Moyen Âge Articles détaillés : Grandes invasions, Mérovingiens, Carolingiens et Capétiens. La Gaule connaît à partir du Ve siècle l’époque des invasions barbares, avec la présence de plusieurs peuples, notamment les Burgondes, les Wisigoths et les Francs. Le baptême de Clovis, roi des Francs, peintre anonyme, vers 1500 Une grande partie des régions constituant la France actuelle sont réunies sous Clovis en 507 (réunion sous la domination franque, ou regnum francorum, des Alamans, des Burgondes et des Wisigoths au nord des Pyrénées). Ce « royaume des Francs » qui s’exerce sur ce que l’on appelait encore la Gaule tire sa légitimité et son unité de sa romanité culturelle. Mais il est partagé puis réuni à de multiples reprises au gré des héritages des héritiers de Clovis (dynastie des Mérovingiens). Ces royaumes ultérieurs s’appellent Neustrie (Paris), Austrasie (Metz), Bourgogne (Chalon), Aquitaine (Bordeaux). À partir du milieu du VIIIe siècle Pépin le Bref, issu de la famille des Pipinnides, est le premier roi des Francs non mérovingien. Il étend considérablement le royaume des Francs, bientôt érigé en Empire sous le règne de son fils Charlemagne et de son petit-fils Louis le Pieux. Le règne de Charlemagne est remarquable à plus d'un titre. Charlemagne met en place une organisation administrative centralisée avec les Missi dominici. Grâce à son conseiller Alcuin, il relance les arts libéraux dans l'éducation, et met en place une école dans chaque évêché pour apprendre aux enfants à lire, écrire, et chanter. Il développe l'activité culturelle au Palais d'Aix-la-Chapelle, en s'entourant de lettrés qui constituent l'Académie palatine. La renaissance carolingienne se poursuivra jusque sous le règne de Louis le Pieux. Après la mort de Louis, le domaine carolingien est partagé en trois parties où l’autorité centrale s’effondre rapidement, ramenant l’organisation de la région à la situation antérieure : la Francia orientalis (à l’est), la Francia occidentalis (à l’ouest) et entre les deux l’éphémère Francie médiane, domaine d’un empereur très théorique. La partie orientale correspond à ce qui devint plus tard le Saint-Empire romain germanique et la partie occidentale, à la France. C’est de 842, avec les serments de Strasbourg passés entre les petits-fils de Charlemagne, que date la source la plus ancienne attestant l’usage de deux langues différentes de part et d’autre du Rhin (le tudesque et le roman). Ce texte a donc souvent été présenté comme l’acte fondateur de la France (et de l’Allemagne). Des descendants de Charlemagne — les Carolingiens — conservent une influence symbolique sur des territoires correspondant très grossièrement à la France jusqu’en 987, date à laquelle le duc Hugues Capet est élu roi des Francs. Jeanne d'Arc au siège d'Orléans. Hugues Capet, en modifiant les règles de succession, crée les conditions qui permettront, au long des siècles suivants, la constitution de la France. Ses descendants, les Capétiens règnent alors sur la France, en trois dynasties successives (Capétiens directs, Valois et Bourbons), jusqu’en 1792 lorsque Louis XVI est déposé lors de la Révolution française, puis durant un intermède de trente ans, de 1814 à 1848. Les premiers rois de la dynastie étendent progressivement le domaine royal, consolident la royauté franque malgré l’opposition des Plantagenêts, qui se matérialise par la guerre de Cent Ans. Mais ce n’est qu’à la fin du XIIe siècle que Philippe Auguste étend pour la troisième fois en un millénaire l’autorité du roi des Francs des Pyrénées à la Manche. C’est à cette époque qu’on commence à employer l’expression royaume de France, et que celui-ci acquiert un poids comparable à celui de l’Angleterre ou du Saint Empire romain germanique. Les derniers siècles du Moyen Âge, marqués par les crises de la guerre de Cent Ans et de la peste noire, renforcent finalement l’autorité royale, qui ne devient incontestable qu’au XVe siècle, avec Louis XI. Renaissance et absolutisme (XVIe-XVIIIe siècle) Louis XIV en costume de sacre Articles détaillés : Renaissance et Ancien Régime. À la fin du Moyen Âge, l’Espagne des rois catholiques et les possessions des Habsbourg s’unissent, ce qui donne naissance à l’empire de Charles Quint. François Ier et son fils Henri II luttent contre cette nouvelle puissance avec des succès et des revers. À partir de 1523, François Ier encourage les explorations vers l'Amérique du Nord, et envoie en 1534 le Malouin Jacques Cartier vers les territoires qui deviendront la Nouvelle-France. François Ier encourage aussi les arts, et signe en 1539 l'ordonnance de Villers-Cotterêts qui fait du français la langue de l'administration et du droit. Les guerres de religion qui marquent la seconde moitié du XVIe siècle et le règne des derniers Valois (François II, Charles IX, Henri III) éloignent la France du théâtre européen. Il faut attendre Henri IV, puis Louis XIII et son ministre Richelieu, pour que la prépondérance espagnole soit remise en cause au profit de la France. Malgré la disparition prématurée de ces acteurs, l’équilibre des forces est rétabli puis renversé, par de grands politiques comme Mazarin, notamment en 1648 (traité de Westphalie) et 1659 (traité des Pyrénées). Dans le domaine colonial, Louis XIV va poursuivre l'œuvre de François Ier, avec des implantations réussies aux Antilles, en Louisiane, et au Sénégal. Mais le manque de détermination de Louis XV a conduit à de graves échecs devant les Anglais en Inde et au Canada, et, ainsi, à rompre la dynamique créée par ses prédécesseurs. Le bilan de cette période sur le plan colonial sera donc mitigé. Le siècle des révolutions (1789 - fin XIXe siècle) La Première République française en l'an 1800 Articles détaillés : Révolution française, Consulat (histoire de France), Premier Empire, Restauration française, Monarchie de Juillet, Deuxième République, Second Empire et Troisième République. En 1789, les États généraux sont convoqués par Louis XVI pour trouver une solution à la crise financière que traverse le pays[h 1]. Mais les délégués des trois ordres outrepassent rapidement les pouvoirs qui leur sont attribués : à la suite du Serment du Jeu de paume, ils s'érigent en une Assemblée nationale constituante les 17 et 20 juin[h 2], mettant ainsi fin à l'Ancien Régime. Le 14 juillet, la prison de la Bastille, symbole de l'arbitraire royal, est prise par les insurgés parisiens[h 2] ; la révolte se propage ensuite dans le pays[h 2]. Le Roi ne peut alors empêcher l'assemblée constituante de décider l'abolition des privilèges dans la nuit du 4 août[h 2], puis d'adopter le 26 août une Déclaration des Droits de l'Homme et du Citoyen[h 3]. Après un essai de monarchie constitutionnelle[h 3], la République naît en septembre 1792[h 4], et Louis XVI, accusé de trahison, est guillotiné le 21 janvier 1793[h 4]. La France révolutionnaire se lance alors dans plusieurs années de guerres contre les monarchies voisines[h 5], et se radicalise lors de l'épisode de la Terreur[h 5]. Elle ne retrouvera une stabilité partielle qu'en 1795 avec l'instauration du Directoire, une République bourgeoise soucieuse de conserver l'acquis sans verser le sang de ses citoyens[h 4]. Le 9 novembre 1799, le général Napoléon Bonaparte renverse le Directoire par un coup d'État et lui substitue le Consulat[h 6] ; cinq ans plus tard, il est couronné Empereur des Français[h 7]. Napoléon Ier crée ou réforme de nombreuses institutions, dont beaucoup existent toujours en 2010[note 1],[h 8]. Surtout, le Premier Empire sera marqué par de nombreuses victoires face aux puissances voisines, donnant à Napoléon une image de génie militaire[h 9] : au début des années 1810, la moitié de la population européenne est sous son contrôle[note 2],[h 7]. Le déclin sera néanmoins rapide : après une éphémère abdication puis un bref retour au pouvoir[h 10], l'Empereur est définitivement vaincu à Waterloo le 18 juin 1815[h 10]. La Révolution de 1830 illustrée par Eugène Delacroix dans La Liberté guidant le peuple La France entame alors une seconde expérience de monarchie constitutionnelle[h 11], tandis que le Congrès de Vienne lui retire toutes ses conquêtes postérieures à 1789. Les rois Louis XVIII (1814-1824) et surtout Charles X (1824-1830) remettent en question une partie des acquis de la Révolution, comme la liberté de religion ou la liberté de presse[h 12]. Face à la contestation qui monte, Charles X tente de restaurer son prestige en prenant Alger le 5 juillet 1830[h 12] ; il ne peut cependant empêcher les Trois Glorieuses, un mouvement révolutionnaire qui amène sur le trône Louis-Philippe, un roi alors considéré comme réformateur[h 13]. Néanmoins, si la Monarchie de Juillet est une période d'essor économique important — elle correspond au début de la Révolution industrielle en France[h 14] et à l'ouverture des premières grandes lignes ferroviaires[h 14] —, Louis-Philippe est davantage acquis au libéralisme économique que politique[h 15] et voit bientôt son pouvoir contesté par des opposants de plus en plus nombreux[h 16]. En février 1848, une nouvelle révolution éclate, dont les objectifs ne sont plus seulement politiques mais aussi sociaux[h 17]. Néanmoins, si la Seconde République instaure le suffrage universel masculin, abolit l'esclavage dans les colonies et la peine de mort pour raison politique[h 18], elle ne tarde pas à perdre son assise ouvrière suite aux Journées de Juin[h 19], durant lesquelles plus de 5 000 insurgés sont tués au combat et 25 000 autres arrêtés[24],[25]. La République devient alors conservatrice et élit Louis-Napoléon Bonaparte, neveu de l'empereur, à sa tête[h 19]. Ce dernier organise un coup d'État le {{date|2|décembre|1851]][h 20] et est couronné empereur l'année suivante[h 21]. Si les premières années du Second Empire sont celles d'un régime autoritaire[h 21], Napoléon III entame un tournant libéral en 1860[h 22], qui n'empêche pas une montée des oppositions politiques[h 23]. Les réalisations du Second Empire sont néanmoins nombreuses : outre l'accélération du développement ferroviaire et industriel entamé sous Louis-Philippe[h 24], la France participe à l'unification italienne[h 24], le baron Haussmann redessine la capitale[h 24] et une politique sociale est amorcée[h 25]. La défaite de la France face à une Allemagne en cours d'unification, en 1870-1871, est un double tournant dans l'histoire du pays. D'une part, l'empereur capitule à Sedan le 2 septembre 1870 et la République est proclamée le 4[h 26] ; d'autre part, l'Allemagne annexe le Bas-Rhin, l'essentiel du Haut-Rhin et de la Moselle, et une petite partie de la Meurthe[h 27], des territoires dont la perte va longtemps hanter la mémoire collective française[h 28]. La Troisième République naît de manière chaotique[h 27]. Outre les conséquences de la guerre et la Commune de Paris — une insurrection de la capitale qui est écrasée par l'armée en 1871[h 28] —, la nature républicaine du régime n'est pas acquise avant la fin des années 1870[h 29]. Ce régime sera pourtant le plus long de ceux qu'a connus la France depuis 1789. Les républicains mettent peu à peu en place leur projet politique : l'école est rendue gratuite, laïque et obligatoire en 1881-1882[h 30], les libertés de presse et de réunion sont accordées en 1881[h 30], le divorce et les syndicats sont autorisés en 1884[h 30]. Le régime est fortement anticlérical, ce qui le mène jusqu'à la loi de séparation des Églises et de l'État en 1905[h 31]. À la même époque, la France se dote d'un vaste empire colonial, qui sera le deuxième au monde après celui du Royaume-Uni en 1914[note 3],[h 32]. Si plusieurs crises politiques se succèdent — crise boulangiste, scandale des décorations, scandale de Panamá, affaire Dreyfus[h 33] —, la nature républicaine du régime apparaît de moins en moins contestée[h 34]. La menace principale vient désormais de l'extérieur, où la guerre apparaît de plus en plus imminente[h 35]. La France dans les deux Guerres mondiales Articles détaillés : Troisième République, Première Guerre mondiale, Entre-deux-guerres, Seconde Guerre mondiale, Régime de Vichy et Gouvernement provisoire de la République française. Par le jeu des alliances, la France entre en guerre au début du mois d'août 1914 contre l'Allemagne, aux côtés du Royaume-Uni et de la Russie[h 36]. Après qu'une partie du nord-est de la France a été envahie par l'armée allemande[h 37], le front se stabilise à la fin de l'année 1914 et ne se déplacera plus beaucoup jusqu'en 1918[h 37] : les batailles, si elles sont très meurtrières — telle la bataille de Verdun en 1916 —, ne se terminent généralement que par un statu quo[h 37]. Si la classe politique s'est dans un premier temps unie sous la bannière de l'Union sacrée, les tensions sociales se font de plus en plus fortes à partir de 1917[h 38], en raison du nombre extrêmement élevé de victimes — 1 400 000 morts au total[h 39] —, des difficultés économiques[h 38] et de la longueur d'une guerre qui semble ne jamais devoir finir[h 38]. Après que le front a été rompu par les armées alliées à partir de l'été 1918[h 38], l'Allemagne signe le 11 novembre l'armistice de Rethondes[h 39]. Outre le retour de l'Alsace-Lorraine à la France, les conditions de la paix que Paris souhaite imposer à Berlin lors du traité de Versailles sont particulièrement dures : la France compte en effet faire payer les dommages de la guerre à celle qu'elle accuse d'en être la seule responsable[h 39].