§ François Hollande a défendu, mardi 21 février, la motion de censure à l'Assemblée nationale, en menant la charge contre Dominique de Villepin et le CPE qu'il a qualifié "d'arme de destruction du contrat à durée indéterminée". Le premier secrétaire du Parti socialiste a d'abord dressé un sombre bilan de la situation économique et sociale du pays de la croissance à l'endettement public en passant par les chômage , avant de s'en prendre au contrat première embauche (CPE), réservé aux jeunes de moins de 26 ans, assorti d'une période d'essai de deux ans."Où est le progrès social quand le salarié ne dispose d'aucun droit et l'employeur d'aucun devoir ?", a-t-il lancé."Ce n'est pas un outil de plus pour l'emploi, c'est une arme de destruction du contrat à durée indéterminée. Ce n'est pas réservé à quelques-uns mais prévus pour tous" les jeunes, a-t-il dénoncé, accusant le premier ministre de "ne pas dire la vérité" et de noircir"la situation de la jeunesse pour mieux obscurcir son avenir". "DEVOIR DE VÉRITÉ" Face à "cette conception d'une société de précarité", il en a développé une "autre, fondée sur les sécurités professionnelles", assortie de deux propositions pour les moins de 26 ans : un contrat sécurité formation pour les 20 % de jeunes sans qualification et une modulation des cotisations sociales selon la durée des contrats, "afin de faire du CDI la forme normale de l'emploi". M. Hollande a aussi proposé "d'ouvrir une grande négociation" avec les partenaires sociaux sur le contrat de travail, afin "de prévoir des garanties qui progresseraient au fur et à mesure de la carrière et qui se renforceraient en fonction de l'ancienneté". Le dirigeant socialiste a accusé le gouvernement et sa majorité d'avoir"choisi d'éclater les protections, de lever les garanties collectives, de diviser les Français sur leur âge et leur statut". Il a intimé à M. Villepin le "devoir de vérité à l'égard des Français", à l'endroit desquels"vous multipliez les injustices dans le plus grand désordre". "Vous parlez beaucoup, communiquez énormément, multipliez les annonces, mais jamais les mots exprimés par un pouvoir n'ont été autant démentis par ses actes", a-t-il lancé, ajoutant : "La France va mal, elle n'est pas en déclin, elle est entre de mauvaises mains." Il a aussi accusé le premier ministre de "craindre la démocratie", avec une "méthode personnelle de gouvernement" et un "mépris du Parlement", par l'utilisation de la procédure d'urgence, l'accélération du calendrier parlementaire et le recours au 49-3 sur le projet de loi instaurant le CPE. M. Hollande a donné rendez-vous à M. Villepin pour la présidentielle de 2007, soulignant que ce qui opposait la gauche au gouvernement était "une vision du modèle social, une stratégie économique, un refus de la précarité, mais aussi une méthode politique, un rapport à la démocratie, une conception du pouvoir". "Cette confrontation est légitime, elle aura lieu en 2007", a-t-il conclu. Sans surprise, la motion de censure sur la politique sociale du gouvernement a été rejetée par l'Assemblée nationale en ne recueillant que 178 voix PS, PCF, Verts et PRG. § François Hollande a défendu, mardi 21 février, la motion de censure à l'Assemblée nationale, en menant la charge contre Dominique de Villepin et le contrat première embauche (CPE) qu'il a qualifié "d'arme de destruction du contrat à durée indéterminée". Le premier secrétaire du Parti socialiste a dressé un sombre bilan de la situation économique et sociale du pays de la croissance à l'endettement public en passant par le chômage , avant de s'en prendre au CPE."Où est le progrès social quand le salarié ne dispose d'aucun droit et l'employeur d'aucun devoir ?", a-t-il lancé, dénonçant "une arme de destruction du contrat à durée indéterminée", non pas "réservée à quelques-uns, mais prévus pour tous" les jeunes. "DEVOIR DE VÉRITÉ" Contre cette "société de précarité", M. Hollande a proposé un contrat sécurité formation pour les 20 % de jeunes sans qualification et une modulation des cotisations sociales selon la durée des contrats, "afin de faire du CDI la forme normale de l'emploi". Il a aussi suggéré "une grande négociation" avec les partenaires sociaux sur le contrat de travail, afin "de prévoir des garanties qui progresseraient au fur et à mesure de la carrière et qui se renforceraient en fonction de l'ancienneté". Il a intimé à M. Villepin un "devoir de vérité à l'égard des Français", à l'endroit desquels"vous multipliez les injustices dans le plus grand désordre". "Vous parlez beaucoup, communiquez énormément, multipliez les annonces, mais jamais les mots exprimés par un pouvoir n'ont été autant démentis par ses actes", a-t-il lancé, ajoutant : "La France va mal, elle n'est pas en déclin, elle est entre de mauvaises mains." Accusant le premier ministre de "craindre la démocratie" et de "mépriser" le Parlement, il lui a conclu sur la confrontation "légitime" de 2007, entre un gouvernement et une gauche opposés par "une vision du modèle social, une stratégie économique, un refus de la précarité, mais aussi une méthode politique, un rapport à la démocratie, une conception du pouvoir". "UN NOUVEAU PACTE SOCIAL" En guise de contre-attaque, Dominique de Villepin a longuement repris ses arguments en faveur du CPE, et annoncé qu'il voulait "construire" avec les Français "un nouveau pacte social", qui serait "plus moderne, plus équitable, plus juste". "Le progrès social, ce n'est pas la photographie nostalgique du passé", a-t-il lancé à la gauche, l'accusant de ne rien proposer de nouveau, alors que lui "regarde devant". Et d'annoncer pour"les prochaines semaines" , la "troisième étape" de sa "bataille" pour l'emploi. "Ce sera une étape d'approfondissement, une étape de la concertation et de dialogue qui abordera tous les sujets utiles", a-t-il dit, sans préciser si la réforme du contrat de travail en ferait partie. Les différents présidents de groupe se sont ensuite exprimés. François Bayrou (UDP) a de nouveau condamné le CPE "fracture supplémentaire" ,"dans une France qui se déchire", mais sans soutenir la motion de censure socialiste. Alain Bocquet (PCF) a appelé au retrait du CPE et du contrat nouvelle embauche (CNE), tout en dénonçant le "bilan calamiteux" des quatre années de pouvoir de la droite. Bernard Accoyer (UMP), a accusé en retour les socialistes de ne pas avoir "d'alternative crédible" et de se lancer dans une "manoeuvre politicienne". Le vote a ensuite été sans surprise : la motion de censure n'ayant été votée que par 178 députés PS, PCF, Verts et PRG , elle a été rejetée.