§ L'audience nationale espagnole, plus haute instance pénale du pays, a décidé, mardi 17 janvier, de prolonger de deux ans l'interdiction de toute activité politique de Batasuna, bras politique de l'ETA. Le juge Fernando Grande-Marlaska a aussi expressément ordonné l'interdiction d'un congrès de la formation prévu le 21 janvier au Pays basque. L'audience nationale se range ainsi en tous points à l'avis du parquet général de l'Etat espagnol. Avant même la décision judiciaire, le porte-parole de Batasuna, Arnaldo Otegi, avait assuré que le congrès se tiendrait "indépendamment de ce que déciderait le juge". Batasuna "et ses militants ont la ferme intention de tenir" cette réunion et "tout le monde sait que la gauche nationaliste a suffisamment d'imagination" pour trouver une façon de le faire, a-t-il déclaré à la télévision basque. Le juge Grande-Marlaska a requis du gouvernement régional basque qu'il prenne toutes les dispositions pour empêcher la tenue du congrès où le mouvement nationaliste comptait attirer 15 000 participants. Il a aussi confirmé la fermeture des locaux et de la page Web de Batasuna. IMPOSSIBILITÉ DE PARTICIPER AUX ÉLECTIONS En l'état actuel, Batasuna ne peut envisager de se présenter aux prochaines élections, des municipales prévues en 2007. Après plus de deux ans et demi sans attentat meurtrier de l'ETA, les nationalistes modérés du Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir au Pays basque, plaident pour que Batasuna soit de nouveau incluse dans le jeu démocratique. L'exclusion des nationalistes radicaux menace, selon eux, tout développement d'un processus de paix pour mettre fin aux activités terroristes de l'ETA, qui ont fait plus de 800 morts en trente-huit ans. Pour Joseba Azkarraga, titulaire du portefeuille de la justice dans le gouvernement basque, l'interdiction du congrès est "une grosse erreur". L'élu rappelle qu'en 2004, dans les mêmes conditions juridiques, l'organisation avait été autorisée à tenir une réunion publique à Anoeta. La première interdiction de Batasuna date en effet de 2002. Le parti a, de plus, été mis hors la loi par le tribunal suprême en 2003, toujours en raison de ses liens avec l'organisation séparatiste basque. Pour M. Azkarraga, qui estime qu'on est aujourd'hui "près du début d'un processus de normalisation et de pacification", le débat actuel est "assez hypocrite". Lors de sa rencontre à Anoeta, Batasuna avait formulé une proposition de règlement du conflit par des moyens exclusivement politiques. L'ETA avait souscrit à cette proposition, formellement au moins. Le mouvement comptait confirmer cette proposition de règlement négocié lors du congrès du 21 janvier. § L'Audience nationale espagnole, plus haute instance pénale du pays, a décidé, mardi 17 janvier, de prolonger de deux ans l'interdiction de toute activité politique de Batasuna, bras politique de l'ETA. Le juge Fernando Grande-Marlaska a aussi expressément ordonné l'interdiction d'un congrès de la formation prévu le 21 janvier au Pays basque. L'Audience nationale se range ainsi en tous points à l'avis du parquet général de l'Etat espagnol. Avant même la décision judiciaire, le porte-parole de Batasuna, Arnaldo Otegi, avait assuré que le congrès se tiendrait "indépendamment de ce que déciderait le juge". Batasuna "et ses militants ont la ferme intention de tenir" cette réunion, et "tout le monde sait que la gauche nationaliste a suffisamment d'imagination" pour trouver une façon de le faire, a-t-il déclaré à la télévision basque. Le juge Grande-Marlaska a requis du gouvernement régional basque qu'il prenne toutes les dispositions pour empêcher la tenue du congrès, où le mouvement nationaliste comptait attirer 15 000 participants. Il a aussi confirmé la fermeture des locaux et de la page Web de Batasuna. IMPOSSIBILITÉ DE PARTICIPER AUX ÉLECTIONS En l'état actuel, Batasuna ne peut envisager de se présenter aux prochaines élections, des municipales prévues en 2007. Après plus de deux ans et demi sans attentat meurtrier de l'ETA, les nationalistes modérés du Parti nationaliste basque (PNV), au pouvoir au Pays basque, plaident pour que Batasuna soit de nouveau incluse dans le jeu démocratique. L'exclusion des nationalistes radicaux menace, selon eux, tout développement d'un processus de paix pour mettre fin aux activités terroristes de l'ETA, qui ont fait plus de 800 morts en trente-huit ans. Pour Joseba Azkarraga, titulaire du portefeuille de la justice dans le gouvernement basque, l'interdiction du congrès est "une grosse erreur". L'élu rappelle qu'en 2004, dans les mêmes conditions juridiques, l'organisation avait été autorisée à tenir une réunion publique à Anoeta. La première interdiction de Batasuna date en effet de 2002. Le parti a, de plus, été mis hors la loi par le tribunal suprême en 2003, toujours en raison de ses liens avec l'organisation séparatiste basque. Pour M. Azkarraga, qui estime qu'on est aujourd'hui "près du début d'un processus de normalisation et de pacification", le débat actuel est "assez hypocrite". Lors de la réunion à Anoeta, Batasuna avait formulé une proposition de règlement du conflit par des moyens exclusivement politiques. L'ETA avait souscrit à cette proposition, formellement au moins. Le mouvement comptait confirmer cette proposition de règlement négocié lors du congrès du 21 janvier.