§ La fusion précipitée des deux groupes français, accélérée par Paris pour éviter à Suez de tomber dans les mains d'Enel, premier électricien italien et troisième européen, est vécue comme un camouflet par la quasi-totalité de la classe politique italienne, qui demande en chur l'intervention de Bruxelles. "Nous nous trouvons face à une énorme violation du droit communautaire et du libre marché", a ainsi estimé le ministre de l'industrie, Claudio Scajola, qui avait annoncé, lundi matin, son intention de porter l'affaire devant les instances européennes. Son homologue de l'économie, Giulio Tremonti, doit rencontrer, mardi 28 février à Bruxelles, le commissaire européen à la concurrence, Neelie Kroes, et mercredi, le commissaire européen au marché intérieur, Charlie McCreevy, ont annoncé les agences italiennes. "Nous avons affaire à une action gravissime du gouvernement français, qui a utilisé d'importantes ressources financières pour effectuer un raid qui entrave le libre marché", a-t-il déclaré. L'ITALIE "DOIT RÉAGIR" Interrogé, lundi 27 février par des journalistes sur la nécessité d'une intervention de la Commission européenne, le chef du gouvernement italien Silvio Berlusconi a répondu : "Oui, absolument", selon l'agence ANSA. Le chef du gouvernement italien a indiqué avoir donné des indications dans ce sens à ses ministres concernés. Le chef de l'opposition italienne, Romano Prodi, a également sévèremment condamné la fusion : "La Commission Barroso peut et doit intervenir durement pour casser cette course à la renationalisation des économies", a-t-il jugé, indiquant que l'Italie "devait réagir immédiatement". De son côté, la Commission européenne a indiqué que la fusion serait examinée "avec détermination" tant au niveau de la concurrence que du marché intérieur, a déclaré lundi le porte-parole de l'exécutif européen. "En ce moment, je n'ai pas d'indice de violation de la libre circulation des capitaux", a toutefois précisé le porte-parole. Les fusions doivent faire l'objet d'une notification auprès de la Commission européenne si elles sont importantes et si l'un des groupes impliqués réalise plus du tiers de son activité hors de son pays d'origine. En 2004, l'exécutif européen s'était contenté d'observer la fusion orchestrée par Paris d'Aventis avec Sanofi pour contrer l'offensive du suisse Novartis. § La fusion précipitée des deux groupes français, accélérée par Paris pour éviter à Suez de tomber dans les mains d'Enel, premier électricien italien et troisième européen, est vécue comme un camouflet par la quasi-totalité de la classe politique italienne, qui demande en chur l'intervention de Bruxelles. "Nous nous trouvons face à une énorme violation du droit communautaire et du libre marché", a ainsi estimé le ministre de l'industrie, Claudio Scajola, qui avait annoncé, lundi matin, son intention de porter l'affaire devant les instances européennes.