§ Selon une source proche du chef de l'Etat libanais, Jacques Chirac chercherait à faire chuter Emile Lahoud, dont le départ est réclamé par la majorité parlementaire depuis dix mois. Le président français est accusé de "superviser un groupe de travail chargé de coordonner" l'action avec les forces libanaises antisyriennes "en vue de susciter une escalade politique et sécuritaire visant à provoquer un coup d'Etat contre la Constitution et les accords de Taef" , les accords de paix signés en 1989. S'exprimant de façon anonyme, le responsable proche d'Emile Lahoud s'est indigné de "la détermination du président français à intervenir personnellement dans les affaires intérieures libanaises". Selon lui, la France vise à démettre le président libanais "avant la fin de son mandat le 24 octobre 2007". Ce mandat a été prorogé par une modification ad hoc de la Constitution obtenue en 2004 alors que la Syrie occupait encore le Liban. Dimanche, un "responsable officiel" de la présidence libanaise, également anonyme, corroborait les accusations contre Jacques Chirac, déjà reprises dans la presse samedi. La France serait un soutien majeur de l'offensive anti-Lahoud menée par la majorité parlementaire : l'ambassadeur français, Bernard Emié, aurait "donné les directives d'un plan d'action rapide", toujours selon la source proche du président libanais. Ce plan combinerait "l'organisation de manifestations populaires pour assiéger le palais présidentiel", une action économique, "la fabrication de sondages d'opinion montrant que les Libanais sont hostiles au maintien d'Emile Lahoud, et leur exploitation au niveau international". "FABRICATION DE SONDAGES D'OPINION" Jeudi, la majorité parlementaire antisyrienne au Liban s'était déclarée déterminée à forcer le président Lahoud, allié de Damas, à démissionner par des moyens légaux et pacifiques. Selon la Constitution actuelle, il faut un vote des deux tiers du Parlement pour obtenir le départ du chef de l'Etat. A défaut, la majorité antisyrienne n'exclut pas des mouvements de grèves ou des manifestations pour faire partir celui que beaucoup considèrent comme un des piliers de l'ancienne tutelle de Damas sur le pays. Le "mouvement du 14 mars" a exigé que le président démissionne avant cette date, qui marque l'anniversaire de la première manifestation ayant mené au départ, en avril 2005, des troupes syriennes, après vingt-neuf ans de présence au Liban. Face à cette offensive, les accusations portées par des sources proches de la présidence peuvent être assimilées à une tentative de contre-offensive. ÉTATS-UNIS ET ISRAËL ACCUSÉS AVEC LA FRANCE D'autant qu'au moment où Paris est visé, Washington est accusé d'ingérence en Syrie où la quotidien Techrine, organe du gouvernement, accuse : "Dans le cadre de la politique américano-israélienne, l'ambassadeur américain à Beyrouth a établi un poste de commandement pour gérer les attaques contre le président libanais Emile Lahoud et la résistance libanaise représentée par le Hezbollah." Le quotidien de Damas a pris le soin d'impliquer Israël, "dont 200 agents se trouveraient au Liban" et de saluer le parti chiite, considéré comme le plus proche de la Syrie mais jugé "terroriste" par les Etats-Unis. Le "mouvement du 14 mars" dit être en discussion avec le Hezbollah pour obtenir son ralliement au vote contre Lahoud, mais celui-ci s'y refuse toujours en raison du soutien du président à la lutte armée contre Israël. Les attaques de la présidence libanaise contre Jacques Chirac sont "néfastes", a réagi lundi dans la presse Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire et fils de l'ancien premier ministre Rafic Hariri, assassiné le 14 février 2005 à Beyrouth. Le spectre du "chaos" dont a longtemps souffert le Liban est à nouveau brandi : l'offensive contre Emile Lahoud est "aventure dangereuse pouvant plonger le Liban dans l'inconnu", ont mis en garde des proches du président libanais dans la presse. Dans un entretien paru vendredi dans le quotidien An Nahar, l'influent patriarche chrétien maronite Nasrallah Sfeir avait lui aussi souligné qu'il préférait une solution "légale" pour le départ de M. Lahoud. § Selon une source proche du chef de l'Etat libanais, Jacques Chirac chercherait à faire chuter Emile Lahoud, dont le départ est réclamé par la majorité parlementaire depuis dix mois. Le président français est accusé de "superviser un groupe de travail chargé de coordonner" l'action avec les forces libanaises antisyriennes "en vue de susciter une escalade politique et sécuritaire visant à provoquer un coup d'Etat contre la Constitution et les accords de Taëf" , les accords de paix signés en 1989. S'exprimant de façon anonyme, le responsable proche d'Emile Lahoud s'est indigné de "la détermination du président français à intervenir personnellement dans les affaires intérieures libanaises". Selon lui, la France vise à démettre le président libanais "avant la fin de son mandat le 24 octobre 2007". Ce mandat a été prorogé par une modification ad hoc de la Constitution obtenue en 2004 alors que la Syrie occupait encore le Liban. Dimanche, un "responsable officiel" de la présidence libanaise, également anonyme, corroborait les accusations contre Jacques Chirac, déjà reprises dans la presse samedi. La France serait un soutien majeur de l'offensive anti-Lahoud menée par la majorité parlementaire : l'ambassadeur français, Bernard Emié, aurait "donné les directives d'un plan d'action rapide", toujours selon la source proche du président libanais. Ce plan combinerait "l'organisation de manifestations populaires pour assiéger le palais présidentiel", une action économique, "la fabrication de sondages d'opinion montrant que les Libanais sont hostiles au maintien d'Emile Lahoud, et leur exploitation au niveau international". "FABRICATION DE SONDAGES D'OPINION" Jeudi, la majorité parlementaire antisyrienne au Liban s'était déclarée déterminée à forcer le président Lahoud, allié de Damas, à démissionner par des moyens légaux et pacifiques. Selon la Constitution actuelle, il faut un vote des deux tiers du Parlement pour obtenir le départ du chef de l'Etat. A défaut, la majorité antisyrienne n'exclut pas des mouvements de grève ou des manifestations pour faire partir celui que beaucoup considèrent comme un des piliers de l'ancienne tutelle de Damas sur le pays. Le "mouvement du 14 mars" a exigé que le président démissionne avant cette date, qui marque l'anniversaire de la première manifestation ayant mené au départ, en avril 2005, des troupes syriennes, après vingt-neuf ans de présence au Liban. Face à cette offensive, les accusations portées par des sources proches de la présidence peuvent être assimilées à une tentative de contre-offensive. ÉTATS-UNIS ET ISRAËL ACCUSÉS AVEC LA FRANCE D'autant qu'au moment où Paris est visé, Washington est accusé d'ingérence en Syrie où le quotidien Techrine, organe du gouvernement, accuse : "Dans le cadre de la politique américano-israélienne, l'ambassadeur américain à Beyrouth a établi un poste de commandement pour gérer les attaques contre le président libanais Emile Lahoud et la résistance libanaise représentée par le Hezbollah." Le quotidien de Damas a pris le soin d'impliquer Israël, "dont 200 agents se trouveraient au Liban" , et de saluer le parti chiite, considéré comme le plus proche de la Syrie mais jugé "terroriste" par les Etats-Unis. Le "mouvement du 14 mars" dit être en discussion avec le Hezbollah pour obtenir son ralliement au vote contre Lahoud, mais celui-ci s'y refuse toujours en raison du soutien du président à la lutte armée contre Israël. Les attaques de la présidence libanaise contre Jacques Chirac sont "néfastes", a réagi lundi dans la presse Saad Hariri, chef de la majorité parlementaire et fils de l'ancien premier ministre Rafic Hariri, assassiné le 14 février 2005 à Beyrouth. Le spectre du "chaos" dont a longtemps souffert le Liban est à nouveau brandi : l'offensive contre Emile Lahoud est une "aventure dangereuse pouvant plonger le Liban dans l'inconnu", ont mis en garde des proches du président libanais dans la presse. Dans un entretien paru vendredi dans le quotidien An Nahar, l'influent patriarche chrétien maronite Nasrallah Sfeir avait lui aussi souligné qu'il préférait une solution "légale" pour le départ de M. Lahoud.