§ Le procès des HLM de Paris s'est ouvert, lundi 23 janvier, avec le défilé de la cinquantaine de prévenus, aujourd'hui le plus souvent retraités, qui auraient participé à ce vaste système de pots-de-vin, suspecté d'avoir alimenté le financement occulte du RPR. Trop petite, la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris s'était déplacée dans la "Salle des Criées", plus grande, mais les prévenus et leurs avocats, en tout une centaine de personnes, étaient quand même bien serrés pour écouter pendant trois heures l'énonciation des faits reprochés. Abus de biens sociaux, trafic d'influence... un par un, ces anciens chefs d'entreprises de BTP ou responsables de l'Office HLM de Paris (OPAC) ont entendu le président, relayé par ses deux assesseurs pour reprendre son souffle, énumérer comme une litanie de numéros et de montants de fausses factures présumées. Autant de preuves, selon l'accusation, de l'existence de pots-de-vins que les entreprises devaient verser à des intermédiaires pour pouvoir obtenir des contrats auprès de l'office HLM le plus gros de France. Le plus médiatisé des intermédiaires, le "consultant" Jean-Claude Méry, est aujourd'hui décédé mais son nom n'a cessé de résonner en tant que responsable de sociétés qui facturaient de "faux services" aux entreprises. En revanche, Jackie Chaisaz, dont la société se faisait aussi payer par les mêmes entreprises, devra s'expliquer lors des audiences prévues jusqu'en avril. Comme un leitmotiv, au milieu des millions de francs français incriminés, l'acte d'accusation a aussi égrené les dons des sociétés de BTP au modeste "Centre d'art contemporain de Meymac", petite ville de Corrèze dont le maire n'était autre que le RPR Georges Perol, directeur de l'OPAC, autre prévenu. "GRANDS ABSENTS" En revanche, ni Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, ni Robert Pandraud, ex-président RPR du conseil régional d'Ile-de-France, ni surtout Jean Tiberi, ancien maire de Paris et président de l'OPAC ne seront à la barre, ayant bénéficié d'annulations ou de non-lieux. "Les personnes poursuivies se sentent seules et ont le sentiment qu'elles sont les boucs émissaires de poursuites qui avaient des finalités autres", a d'ailleurs assuré à la presse Me Lef Forster, avocat de Jacky Chaisaz. "Ce procès compte de grands absents, je crains que cette montagne n'accouche d'une souris", a renchéri Me Nicolay Fakiroff, défenseur d'un ancien dirigeant de l'OPAC, Roger Roy. Avocat d'un des principaux prévenus, le chef d'entreprise Francis Poullain, Me Olivier Schnerb lui, au contraire, veut trouver normale cette absence de dirigeants politiques de premier plan car "si le parquet estime qu'aucun politique n'a participé, c'est peut-être parce qu'il n'y a pas eu d'infraction". En marge de l'audience, le parti socialiste a de son côté estimé qu'on allait vers un "procès tronqué", renouvelant sa demande d'un statut pénal du chef de l'Etat. Car dans la fameuse casette vidéo de ses "confessions", Jean-Claude Méry avait mis en cause Jacques Chirac, mais tous les actes le concernant avaient finalement été annulés pour vice de forme. § Le procès des HLM de Paris s'est ouvert, lundi 23 janvier, avec le défilé de la cinquantaine de prévenus, aujourd'hui le plus souvent retraités, qui auraient participé à ce vaste système de pots-de-vin, suspecté d'avoir alimenté le financement occulte du RPR. Trop petite, la 11e chambre du tribunal correctionnel de Paris s'était déplacée dans la salle des Criées, plus grande, mais les prévenus et leurs avocats, en tout une centaine de personnes, étaient quand même bien serrés pour écouter pendant trois heures l'énonciation des faits reprochés. Abus de biens sociaux, trafic d'influence... un par un, ces anciens chefs d'entreprises de BTP ou responsables de l'Office HLM de Paris (OPAC) ont entendu le président, relayé par ses deux assesseurs pour reprendre son souffle, énumérer comme une litanie de numéros et de montants de fausses factures présumées. Autant de preuves, selon l'accusation, de l'existence de pots-de-vins que les entreprises devaient verser à des intermédiaires pour pouvoir obtenir des contrats auprès de l'office HLM le plus gros de France. Le plus médiatisé des intermédiaires, le "consultant" Jean-Claude Méry, est aujourd'hui décédé mais son nom n'a cessé de résonner en tant que responsable de sociétés qui facturaient de "faux services" aux entreprises. En revanche, Jackie Chaisaz, dont la société se faisait aussi payer par les mêmes entreprises, devra s'expliquer lors des audiences prévues jusqu'en avril. Comme un leitmotiv, au milieu des millions de francs français incriminés, l'acte d'accusation a aussi égrené les dons des sociétés de BTP au modeste"Centre d'art contemporain de Meymac", petite ville de Corrèze dont le maire n'était autre que le RPR Georges Perol, directeur de l'OPAC, autre prévenu. "GRANDS ABSENTS" En revanche, ni Michel Roussin, ancien directeur de cabinet de Jacques Chirac à la mairie de Paris, ni Robert Pandraud, ex-président RPR du conseil régional d'Ile-de-France, ni surtout Jean Tiberi, ancien maire de Paris et président de l'OPAC ne seront à la barre, ayant bénéficié d'annulations ou de non-lieux. "Les personnes poursuivies se sentent seules et ont le sentiment qu'elles sont les boucs émissaires de poursuites qui avaient des finalités autres", a d'ailleurs assuré à la presse M^e Lef Forster, avocat de Jacky Chaisaz. "Ce procès compte de grands absents, je crains que cette montagne n'accouche d'une souris", a renchéri M^e Nicolay Fakiroff, défenseur d'un ancien dirigeant de l'OPAC, Roger Roy. Avocat d'un des principaux prévenus, le chef d'entreprise Francis Poullain, M^e Olivier Schnerb lui, au contraire, veut trouver normale cette absence de dirigeants politiques de premier plan car "si le parquet estime qu'aucun politique n'a participé, c'est peut-être parce qu'il n'y a pas eu d'infraction". En marge de l'audience, le Parti socialiste a de son côté estimé qu'on allait vers un "procès tronqué", renouvelant sa demande d'un statut pénal du chef de l'Etat. Car dans la fameuse casette vidéo de ses "confessions", Jean-Claude Méry avait mis en cause Jacques Chirac, mais tous les actes le concernant avaient finalement été annulés pour vice de forme.