§ Des dizaines de milliers de salariés, de lycéens et d'étudiants ont défilé, mardi 7 février, en France pour protester contre le projet de contrat première embauche (CPE), en débat à l'Assemblée nationale. Selon un premier décompte partiel réalisé par l'AFP, les 150 manifestations qui ont eu lieu à travers le pays ont rassemblé entre 80 000 manifestants, selon la police, et 150 000, selon les organisateurs. Réagissant sur les premiers chiffres de la mobilisation, le secrétaire général du syndicat CFDT, François Chérèque, a dressé un bilan en demi-teinte : "Ce n'est pas un raz-de-marée, mais on s'y attendait car il n'est pas facile de mobiliser les jeunes en période de congés, qui plus est sur ce type de sujet". Selon les organisateurs de la manifestation parisienne, 45 000 personnes ont défilé dans la capitale. La police n'a, elle, décompté que 13 000 manifestants. Les principaux dirigeants syndicaux avaient pris place côte à côte dans le carré de tête de la manifestation. Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a dénoncé le CPE comme "une formidable opération de dumping social pour avoir des jeunes salariés dociles et flexibles". A ses côtés défilaient, parmi d'autres, Bruno Julliard pour l'UNEF, Jean-Claude Mailly pour FO, Karl Stoeckler pour l'UNL, François Chérèque, Jacques Voisin de la CFTC, Gérard Aschieri de la FSU, Alain Olive de l'UNSA, et Annick Coupé de Solidaires. Des ténors de l'opposition socialiste étaient également présents dans les rangs des manifestants, parmi lesquels plusieurs anciens ministres et le chef du PS, François Hollande. "NOUS N'EN RESTERONS PAS LÀ" Des dizaines de milliers de personnes ont également défilé dans les grandes villes de province, notamment à Bordeaux (entre 8 000 et 12 000 personnes), Marseille (entre 5 000 et 30 000 personnes) ou à Rennes (environ 10 000 personnes). A quinze mois de l'élection présidentielle, l'ampleur de la mobilisation constituait un test à la fois pour le premier ministre, Dominique de Villepin, qui a fait de la lutte contre le chômage sa priorité absolue, et pour l'opposition de gauche, qui cherche un thème fédérateur. A l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement, interpelé par l'opposition, a assuré qu'il écoutait, "évidemment", "ceux qui manifestent" contre le CPE, mais également "ceux qui ne manifestent pas". "J'écoute ceux qui désespèrent de pouvoir trouver un emploi stable, tous ceux qui s'inquiètent pour leur avenir", a-t-il poursuivi. "On peut faire croire aux Français que la sécurité, c'est de ne pas changer, que c'est le statu quo, mais la vérité, c'est que la sécurité pour les Français dans l'emploi, elle passe par des changements. (...) La sécurité, ce n'est pas faire croire que l'on pourra proposer à chacun un emploi à vie dans la même entreprise, c'est bâtir un véritable parcours professionnel qui offre à chacun des garanties et des protections à toutes les étapes de la vie, depuis les premiers stages jusqu'à la retraite", s'est-il encore défendu. Les syndicats assurent que la manifestation de mardi n'est qu'un début. Depuis l'annonce de la création du CPE, le 16 janvier, il y a eu un "inversement" dans la perception que les Français ont de ce contrat, a constaté Bernard Thibault. "Plus le premier ministre parle, plus les Français ont compris qu'il y avait un accroissement de la précarité et que c'était une mauvaise mesure", a-t-il dit sur France Inter, indiquant qu'"aujourd'hui, entre 60 et 65 % (des Français) disent soutenir les manifestations". "Une chose est sûre : nous sommes dans un processus, les choses ne vont pas s'arrêter et nous n'en resterons pas là", a prévenu Bernard Thibault. § Des dizaines de milliers de salariés, de lycéens et d'étudiants ont défilé, mardi 7 février, en France pour protester contre le projet de contrat première embauche (CPE), en débat à l'Assemblée nationale. Selon un premier décompte partiel réalisé par l'AFP, les 150 manifestations qui ont eu lieu à travers le pays ont rassemblé entre 80 000 manifestants, selon la police, et 150 000, selon les organisateurs. Réagissant sur les premiers chiffres de la mobilisation, le secrétaire général du syndicat CFDT, François Chérèque, a dressé un bilan en demi-teinte : "Ce n'est pas un raz-de-marée, mais on s'y attendait car il n'est pas facile de mobiliser les jeunes en période de congés, qui plus est sur ce type de sujet". Selon les organisateurs de la manifestation parisienne, 45 000 personnes ont défilé dans la capitale. La police n'a, elle, décompté que 13 000 manifestants. Les principaux dirigeants syndicaux avaient pris place côte à côte dans le carré de tête de la manifestation. Bernard Thibault, le secrétaire général de la CGT, a dénoncé le CPE comme "une formidable opération de dumping social pour avoir des jeunes salariés dociles et flexibles". A ses côtés défilaient, parmi d'autres, Bruno Julliard pour l'UNEF, Jean-Claude Mailly pour FO, Karl Stoeckler pour l'UNL, François Chérèque, Jacques Voisin de la CFTC, Gérard Aschieri de la FSU, Alain Olive de l'UNSA, et Annick Coupé de Solidaires. Des ténors de l'opposition socialiste étaient également présents dans les rangs des manifestants, parmi lesquels plusieurs anciens ministres et le chef du PS, François Hollande. "NOUS N'EN RESTERONS PAS LÀ" Des dizaines de milliers de personnes ont également défilé dans les grandes villes de province, notamment à Bordeaux (entre 8 000 et 12 000 personnes), Marseille (entre 5 000 et 30 000 personnes) ou à Rennes (environ 10 000 personnes). A quinze mois de l'élection présidentielle, l'ampleur de la mobilisation constituait un test à la fois pour le premier ministre, Dominique de Villepin, qui a fait de la lutte contre le chômage sa priorité absolue, et pour l'opposition de gauche, qui cherche un thème fédérateur. A l'Assemblée nationale, le chef du gouvernement, interpellé par l'opposition, a assuré qu'il écoutait, "évidemment", "ceux qui manifestent" contre le CPE, mais également "ceux qui ne manifestent pas". "J'écoute ceux qui désespèrent de pouvoir trouver un emploi stable, tous ceux qui s'inquiètent pour leur avenir", a-t-il poursuivi. "On peut faire croire aux Français que la sécurité, c'est de ne pas changer, que c'est le statu quo, mais la vérité, c'est que la sécurité pour les Français dans l'emploi, elle passe par des changements. (...) La sécurité, ce n'est pas faire croire que l'on pourra proposer à chacun un emploi à vie dans la même entreprise, c'est bâtir un véritable parcours professionnel qui offre à chacun des garanties et des protections à toutes les étapes de la vie, depuis les premiers stages jusqu'à la retraite", s'est-il encore défendu. Les syndicats assurent que la manifestation de mardi n'est qu'un début. Depuis l'annonce de la création du CPE, le 16 janvier, il y a eu un "inversement" dans la perception que les Français ont de ce contrat, a constaté Bernard Thibault. "Plus le premier ministre parle, plus les Français ont compris qu'il y avait un accroissement de la précarité et que c'était une mauvaise mesure", a-t-il dit sur France Inter, indiquant qu'"aujourd'hui, entre 60 et 65 % (des Français) disent soutenir les manifestations". "Une chose est sûre : nous sommes dans un processus, les choses ne vont pas s'arrêter et nous n'en resterons pas là", a prévenu Bernard Thibault.