§ Les conservateurs de Stephen Harper ont remporté les élections canadiennes organisées lundi 23 janvier, mettant fin à plus de douze années de pouvoir du Parti libéral. Mais ils devront se contenter d'un gouvernement minoritaire. Le premier ministre sortant, Paul Martin, 67 ans, a concédé, tôt mardi, la victoire à son adversaire conservateur Stephen Harper et annoncé qu'il allait quitter la direction du Parti libéral. "Je viens de téléphoner à Stephen Harper et je lui ai présenté mes félicitations. Le peuple canadien l'a choisi pour gouverner le Canada", a déclaré M. Martin, visiblement ému. M. Harper, un homme politique de 46 ans venu de l'ouest du pays, ne disposera cependant pas des 155 députés nécessaires pour avoir la majorité à la Chambre des communes et devra trouver des alliances pour gouverner et se maintenir au pouvoir. "Les Canadiens voulaient un changement", a déclaré Peter McKay, numéro deux du Parti conservateur, à la chaîne CTV. UNE VICTOIRE ANNONCÉE Les libéraux du premier ministre sortant, Paul Martin, ont pâti de l'usure du pouvoir et des suites d'un scandale de pots-de-vin qui a terni l'image de son parti. Mais le Canada pourrait faire face à un nouvelle période d'incertitude, les gouvernements minoritaires ayant généralement une espérance de vie limitée dans ce pays. Selon des résultats officiels encore partiels à 5 h 30 GMT (6 h 30 à Paris), des conservateurs étaient élus ou en avance dans 124 des 308 circonscriptions du pays. Les libéraux se trouvaient dans la même situation dans 103, le Bloc québécois (indépendantiste) suivait avec 51 candidats élus ou en tête, et les sociaux-démocrates du Nouveau Parti démocratique (NPD) avec 29. Tous les sondages récents avaient prédit une victoire de Stephen Harper, qui a promis de "faire le ménage" à Ottawa, de réduire les taxes sur la consommation et d'améliorer les relations avec les Etats-Unis. UNE VOLONTÉ DE CHANGEMENT Le premier ministre sortant avait refusé jusqu'au dernier moment de s'avouer vaincu, mais il a tiré sa révérence avec une certaine élégance, rappelant qu'il avait redressé les finances du pays. "Nous avons hérité d'un pays en difficulté, nous en avons fait un pays dont les finances publiques font l'envie du monde entier. Nous avons mis en place les fondations sociales pour nous assurer que notre richesse collective soit répartie équitablement", a-t-il dit. L'élection a été provoquée par la chute, fin novembre, du gouvernement minoritaire de M. Martin sur une motion de censure de l'opposition, à la suite d'un scandale de détournement de fonds. Durant une campagne marquée par des ratés, M. Martin, un ancien homme d'affaires ayant fait fortune à la tête d'une compagnie maritime, n'a cessé de présenter son adversaire comme un ultra-conservateur, proche de la droite conservatrice américaine et prêt à ramener le Canada en arrière, notamment sur les questions de société comme l'avortement et le mariage homosexuel. Battu sur le fil par M. Martin, lors de l'élection de 2004, M. Harper a évolué vers le centre et a su cette fois-ci adoucir son image d'idéologue rigide qui avait alors effrayé une partie de l'électorat modéré. Pour de nombreux commentateurs, la victoire des conservateurs traduit en grande partie une volonté de changement des Canadiens après plus de douze ans de pouvoir du Parti libéral, et leur désir de sanctionner cette formation pour un vaste scandale de corruption remontant à Jean Chrétien, le prédécesseur de Paul Martin. § Les conservateurs de Stephen Harper ont remporté les élections canadiennes organisées lundi 23 janvier, mettant fin à plus de douze années de pouvoir du Parti libéral. Mais ils devront se contenter d'un gouvernement minoritaire. Le premier ministre sortant, Paul Martin, 67 ans, a concédé, tôt mardi, la victoire à son adversaire conservateur Stephen Harper et annoncé qu'il allait quitter la direction du Parti libéral. "Je viens de téléphoner à Stephen Harper et je lui ai présenté mes félicitations. Le peuple canadien l'a choisi pour gouverner le Canada", a déclaré M. Martin, visiblement ému. M. Harper, un homme politique de 46 ans venu de l'ouest du pays, ne disposera cependant pas des 155 députés nécessaires pour avoir la majorité à la Chambre des communes et devra trouver des alliances pour gouverner et se maintenir au pouvoir. "Les Canadiens voulaient un changement", a déclaré Peter McKay, numéro deux du Parti conservateur, à la chaîne CTV. UNE VICTOIRE ANNONCÉE Les libéraux du premier ministre sortant, Paul Martin, ont pâti de l'usure du pouvoir et des suites d'un scandale de pots-de-vin qui a terni l'image de son parti. Mais le Canada pourrait faire face à un nouvelle période d'incertitude, les gouvernements minoritaires ayant généralement une espérance de vie limitée dans ce pays. Selon des résultats officiels encore partiels à 7 heures GMT (8 heures à Paris), des conservateurs étaient élus ou en avance dans 124 des 308 circonscriptions du pays. Les libéraux se trouvaient dans la même situation dans 103, le Bloc québécois (indépendantiste) suivait avec 51 candidats élus ou en tête, et les sociaux-démocrates du Nouveau Parti démocratique (NPD) avec 29, les indépendants avec 10,5. La participation a atteint 64,9%, la meilleure au cours des trois derniers scrutins organisés depuis 1997, selon des chiffres quasi définitifs de l'organisme indépendant Elections Canada. Tous les sondages récents avaient prédit une victoire de Stephen Harper, qui a promis de "faire le ménage" à Ottawa, de réduire les taxes sur la consommation et d'améliorer les relations avec les Etats-Unis. UNE VOLONTÉ DE CHANGEMENT Le premier ministre sortant avait refusé jusqu'au dernier moment de s'avouer vaincu, mais il a tiré sa révérence avec une certaine élégance, rappelant qu'il avait redressé les finances du pays. "Nous avons hérité d'un pays en difficulté, nous en avons fait un pays dont les finances publiques font l'envie du monde entier. Nous avons mis en place les fondations sociales pour nous assurer que notre richesse collective soit répartie équitablement", a-t-il dit. L'élection a été provoquée par la chute, fin novembre, du gouvernement minoritaire de M. Martin sur une motion de censure de l'opposition, à la suite d'un scandale de détournement de fonds. Durant une campagne marquée par des ratés, M. Martin, un ancien homme d'affaires ayant fait fortune à la tête d'une compagnie maritime, n'a cessé de présenter son adversaire comme un ultra-conservateur, proche de la droite conservatrice américaine et prêt à ramener le Canada en arrière, notamment sur les questions de société comme l'avortement et le mariage homosexuel. Battu sur le fil par M. Martin, lors de l'élection de 2004, M. Harper a évolué vers le centre et a su cette fois-ci adoucir son image d'idéologue rigide qui avait alors effrayé une partie de l'électorat modéré. Pour de nombreux commentateurs, la victoire des conservateurs traduit en grande partie une volonté de changement des Canadiens après plus de douze ans de pouvoir du Parti libéral, et leur désir de sanctionner cette formation pour un vaste scandale de corruption remontant à Jean Chrétien, le prédécesseur de Paul Martin.