Vendredi 20 Octobre 2006 22:39:19

Projection sur un fichier au format Lexico3 d'un fichier de segments répétés issus de Lexico3, de ses hapax et des 2 fichiers d'hapax associés aux 2 parties de textes constituant l'ensemble du texte.

Mode d'emploi du programme (à lancer dans une fenêtre MSDOS ou "Invites de commandes") :
projette-segments-hapax fichier-SR fichier longueur-plancher-segment frequence-plancher-segment fichier-hapax fichier-hapax1 fichier-hapax2

Ci-dessous, les différentes versions avec le résultat de la projection. En rouge les segments et en bleu les hapax.
Ces 2 types d'unités sont aussi encapsulés dans des balises appelées respectivement SR et HAPAX.

On distingue aussi les hapax du texte n°1 (qui ne sont pas hapax du n°2), ceux du texte n°2 (qui ne sont pas hapax du n°1) et les hapax du texte complet.

FICHIER 1

§ <MOIS="200602"><JOUR="20060210"><HEURE="2006021000">
C'était une belle histoire. Trop belle ? Possible. Le 24 janvier, la
ville de Loches fait savoir qu'elle est en possession de deux toiles
du Caravage. Décrochés des murs d'une église il y a quelques années,
ces deux tableaux viennent d'être l'objet d'une enquête à travers les
siècles qui ne laisserait aucun doute, ou peu s'en faut : les
présomptions sont telles que nous voilà devant "un événement majeur
pour l'histoire de l'art et pour le patrimoine national", dixit le
communiqué publié par cette petite cité fortifiée d'Indre-et-Loire.
Tempête dans le monde de l'art ! La France croyait ne posséder que
quatre uvres du maître italien (1573-1610). Son parc caravagesque
viendrait donc brutalement d'augmenter de 50 % !
Une voix s'élève alors, celle de Pierre Rosenberg. L'ancien
président-directeur du Musée du Louvre coupe court à l'euphorie
ambiante en indiquant, à l'Agence France-Presse, qu'il s'agit de
"copies" d'uvres existantes. La polémique s'installe, mais timidement.
Il est vrai que M. Rosenberg est plus un spécialiste de Poussin que du
Caravage. Et qu'il n'a vu ces fameux tableaux qu'en photo.
La question demeure néanmoins : ces deux toiles sont-elles des
variantes, peintes par le Caravage lui-même, de deux tableaux connus
L'Incrédulité de saint Thomas (visible au château de Sans-Souci, à
Potsdam, en Allemagne) et Le Souper à Emmaüs (exposé à la National
Gallery, à Londres) ? Ou s'agit-il de simples reproductions d'époque,
exécutées par d'autres peintres ?
Pour avoir un avis plus étayé sur la question, il suffit de passer
deux petits coups de fil. Le premier à Mina Gregori. Cette octogénaire
italienne est <HAP1><HAP1-et-2>considérée</HAP1-et-2></HAP1> comme la principale experte au monde du
Caravage. "Je suis désolée, je n'ai pas vu ces tableaux,
s'excuse-t-elle. Pouvez-vous m'envoyer des photos par Internet ?" Pas
de problème. Une demi-heure plus tard, M^me Gregori est catégorique :
"Il s'agit de deux copies de mauvaise qualité. Et il n'est pas
nécessaire de les avoir devant les yeux pour en être sûr."
Pour elle, la médiocre qualité du dessin, les "têtes allongées" des
personnages ou encore les "couleurs trop brutes" sont rédhibitoires.
"Mais je ne suis pas surprise. Tous les deux mois, il y a quelqu'un
qui prétend avoir des Caravage chez lui", poursuit-elle, depuis la
Fondation Roberto-Longhi qu'elle préside à Florence.
Deuxième coup de téléphone : à Oxford, où vit Sir Denis Mahon. Ce
Britannique âgé de 95 ans est l'un des plus grands spécialistes de la
peinture baroque italienne. Lui aussi n'a vu que des photos. Mais cela
lui suffit : "Ce ne sont pas des originaux, c'est absolument évident,
appuie-t-il. Prétendre que ces toiles sont des Caravage est
ridicule." Fermez le ban ?
Pour "auto-authentifier" leur découverte, le député et maire (UMP) de
Loches, Jean-Jacques Descamps, et son adjoint à la culture, Pascal
Dubrisay, se sont fondés sur plusieurs éléments. Le plus troublant
réside dans le parcours des deux tableaux. Comme le montre un blason
peint dans un coin, ces toiles ont appartenu au diplomate Philippe de
Béthune (1565-1649), frère cadet de Sully et grand collectionneur
d'art. Au début du XVII^e siècle, Philippe de Béthune est nommé
ambassadeur de France à Rome. Il y fait la connaissance du Caravage et
achète quatre de ses tableaux : tous "originaux" dont un "saint
Thomas" et un "pèlerinage à Emmaüs", ainsi qu'il le précise dans un
inventaire signé de sa main conservé aux Archives nationales. Peut-il
avoir acheté à son insu de faux Caravage ? Peu probable, s'accordent à
dire les historiens, Béthune étant un fin connaisseur d'art.
Alors que Loches commence à se rêver caravagesque, un deuxième élément
va entretenir le mystère : une analyse scientifique effectuée par un
laboratoire spécialisé dans les peintures anciennes. Les tests
réalisés sur les pigments et la toile de lin font état de similitudes
indéniables avec les uvres connues du Caravage. La démonstration est
ainsi presque faite Reste le plus important : avoir l'opinion
stylistique d'un expert, quelqu'un dont l'il décrétera qu'il s'agit de
peintures du Caravage. C'est là que les choses se compliquent. Des
photos ont été envoyées à Stéphane Loire, le conservateur du
département des peintures du Louvre, mais celui-ci n'a vu là que "des
copies scolaires", ainsi qu'il l'exprimera dans un courriel.
Jean-Jacques Descamps prend alors langue avec José Frèches. Les deux
hommes se sont croisés au milieu des années 1980, quand le premier
était secrétaire d'Etat chargé du tourisme et le second conseiller
presse et audiovisuel de Jacques Chirac à Matignon. Ancien directeur
du groupe Midi libre (avant son rachat par Le Monde), actuellement
auteur de sagas romanesques à succès (L'Impératrice de la soie, Le
Disque de jade, XO Editions), José Frèches a aussi été conservateur à
la section Chine du Musée Guimet. Son tropisme asiatique ne l'empêche
pas d'entretenir "une vraie passion pour le Caravage". On lui doit un
ouvrage sur le peintre, mais il s'agit d'un livre de vulgarisation (Le
Caravage, peintre et assassin, Découvertes Gallimard, 1995) qui pèse
peu de poids face aux sommes écrites sur le génie du clair-obscur.
Invité par le maire de Loches à donner son avis sur les deux toiles,
José Frèches validera la découverte : "J'ai eu de bonnes ondes en les
voyant, dit-il. Pour moi, il y a plus de chances pour que ce soit des
Caravage que l'inverse."
Qu'il soit le seul expert à affirmer que ces deux toiles sont des
originaux ne le surprend pas. "A chaque fois que des tableaux inconnus
sortent au grand jour, il y a un réflexe du milieu (artistique) pour
dire que ce sont des copies", explique-t-il. Et l'écrivain de <HAP1><HAP1-et-2>décrire</HAP1-et-2></HAP1>
un marigot muséographique où les querelles seraient nombreuses, où
chacun protégerait son pré carré et interdirait à quiconque de
l'extérieur de se prononcer sur l'authenticité de tel ou tel tableau.
"On s'attendait à un tir de barrage", confie José Frèches, pour qui
l'attribution d'uvres picturales est un exercice subjectif : "On n'est
pas dans une science exacte. Mina Gregori, Denis Mahon et Pierre
Rosenberg peuvent décréter que ce sont des copies. Qui sait si, dans
vingt ans, la personne qui sera alors le grand spécialiste du Caravage
ne dira pas le contraire? Les attributions sont réversibles, car l'il
évolue. Tous les ans, on attribue à Rembrandt des toiles qui n'en
étaient pas jusque-là."
Avant qu'il en soit ainsi avec les deux tableaux lochois, le monde de
l'art devra répondre à une autre question : s'il s'agit de copies,
d'où vient l'erreur ? Pourquoi Philippe de Béthune a-t-il écrit dans
son inventaire qu'il s'agit d'uvres originales ? Ce qui est sûr, c'est
que de nombreuses copies du Caravage circulaient à l'époque. "La copie
avait même pratiquement le même statut qu'un original, souligne
Arnauld Brejon de Lavergnée, un spécialiste d'art italien des XVII^e
et XVIII^e siècles. Ce qui comptait alors, c'était l'invention
picturale. Comme le Caravage était un révolutionnaire en matière de
composition, beaucoup de copies de ses tableaux ont été faites pour
permettre la diffusion de son uvre. Les thèmes des peintures de Loches
saint Thomas et Emmaüs ont d'ailleurs été copiés au moins quatre ou
cinq fois, comme l'indiquent des ouvrages de référence sur le sujet.
Pour M. Brejon de Lavergnée, le doute n'est pas permis : les deux
toiles de Loches "sont des copies". Un expert de plus à l'affirmer.
Sauf que lui les a vues, pour de vrai.

FICHIER 2

§ <MOIS="200602"><JOUR="20060209"><HEURE="2006020914">
C'était une belle histoire. Trop belle ? Possible. Le 24 janvier, la
ville de Loches fait savoir qu'elle est en possession de deux toiles
du Caravage. Décrochés des murs d'une église il y a quelques années,
ces deux tableaux viennent d'être l'objet d'une enquête à travers les
siècles qui ne laisserait aucun doute, ou peu s'en faut : les
présomptions sont telles que nous voilà devant "un événement majeur
pour l'histoire de l'art et pour le patrimoine national", dixit le
communiqué publié par cette petite cité fortifiée d'Indre-et-Loire.
Tempête dans le monde de l'art ! La France croyait ne posséder que
quatre uvres du maître italien (1573-1610). Son parc caravagesque
viendrait donc brutalement d'augmenter de 50 % ! Une voix s'élève
alors, celle de Pierre Rosenberg. L'ancien président-directeur du
Musée du Louvre coupe court à l'euphorie ambiante en indiquant, à
l'Agence France-Presse, qu'il s'agit de "copies" d'uvres existantes.
La polémique s'installe, mais timidement. Il est vrai que M. Rosenberg
est plus un spécialiste de Poussin que du Caravage. Et qu'il n'a vu
ces fameux tableaux qu'en photo.
La question demeure néanmoins : ces deux toiles sont-elles des
variantes, peintes par le Caravage lui-même, de deux tableaux connus
L'Incrédulité de saint Thomas (visible au château de Sans-Souci, à
Potsdam, en Allemagne) et Le Souper à Emmaüs (exposé à la National
Gallery, à Londres)? Ou s'agit-il de simples reproductions d'époque,
exécutées par d'autres peintres ? Pour avoir un avis plus étayé sur la
question, il suffit de passer deux petits coups de fil. Le premier à
Mina Gregori. Cette octogénaire italienne est <HAP2><HAP1-et-2>consi</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>dérée</HAP1-et-2></HAP2> comme la
principale experte au monde du Caravage. "Je suis désolée, je n'ai pas
vu ces tableaux, s'excuse-t-elle. Pouvez-vous m'envoyer des photos par
Internet ?" Pas de problème. Une demi-heure plus tard, M^me Gregori
est catégorique : "Il s'agit de deux copies de mauvaise qualité. Et il
n'est pas nécessaire de les avoir devant les yeux pour en être sûr."
Pour elle, la médiocre qualité du dessin, les "têtes allongées" des
personnages ou encore les "couleurs trop brutes" sont rédhibitoires.
"Mais je ne suis pas surprise. Tous les deux mois, il y a quelqu'un
qui prétend avoir des Caravage chez lui", poursuit-elle, depuis la
Fondation Roberto-Longhi qu'elle préside à Florence.
Deuxième coup de téléphone : à Oxford, où vit Sir Denis Mahon. Ce
Britannique âgé de 95 ans est l'un des plus grands spécialistes de la
peinture baroque italienne. Lui aussi n'a vu que des photos. Mais cela
lui suffit : "Ce ne sont pas des originaux, c'est absolument évident,
appuie-t-il. Prétendre que ces toiles sont des Caravage est
ridicule." Fermez le ban ? Pour "auto-authentifier" leur découverte,
le député et maire (UMP) de Loches, Jean-Jacques Descamps, et son
adjoint à la culture, Pascal Dubrisay, se sont fondés sur plusieurs
éléments. Le plus troublant réside dans le parcours des deux tableaux.
Comme le montre un blason peint dans un coin, ces toiles ont appartenu
au diplomate Philippe de Béthune (1565-1649), frère cadet de Sully et
grand collectionneur d'art. Au début du XVII^e siècle, Philippe de
Béthune est nommé ambassadeur de France à Rome. Il y fait la
connaissance du <HAP2><HAP1-et-2>Cara</HAP1-et-2></HAP2> <HAP2><HAP1-et-2>vage</HAP1-et-2></HAP2> et achète quatre de ses tableaux : tous
"originaux" dont un "saint Thomas" et un "pèlerinage à Emmaüs", ainsi
qu'il le précise dans un inventaire signé de sa main conservé aux
Archives nationales. Peut-il avoir acheté à son insu de faux Caravage
? Peu probable, s'accordent à dire les historiens, Béthune étant un
fin connaisseur d'art.
Alors que Loches commence à se rêver caravagesque, un deuxième élément
va entretenir le mystère : une analyse scientifique effectuée par un
laboratoire spécialisé dans les peintures anciennes. Les tests
réalisés sur les pigments et la toile de lin font état de similitudes
indéniables avec les uvres connues du Caravage. La démonstration est
ainsi presque faite Reste le plus important : avoir l'opinion
stylistique d'un expert, quelqu'un dont l'il décrétera qu'il s'agit de
peintures du Caravage. C'est là que les choses se compliquent. Des
photos ont été envoyées à Stéphane Loire, le conservateur du
département des peintures du Louvre, mais celui-ci n'a vu là que "des
copies scolaires", ainsi qu'il l'exprimera dans un courriel.
Jean-Jacques Descamps prend alors langue avec José Frèches. Les deux
hommes se sont croisés au milieu des années 1980, quand le premier
était secrétaire d'Etat chargé du tourisme et le second conseiller
presse et audiovisuel de Jacques Chirac à Matignon. Ancien directeur
du groupe Midi libre (avant son rachat par Le Monde), actuellement
auteur de sagas romanesques à succès (L'Impératrice de la soie, Le
Disque de jade, XO Editions), José Frèches a aussi été conservateur à
la section Chine du Musée Guimet. Son tropisme asiatique ne l'empêche
pas d'entretenir "une vraie passion pour le Caravage". On lui doit un
ouvrage sur le peintre, mais il s'agit d'un livre de vulgarisation (Le
Caravage, peintre et assassin, Découvertes Gallimard, 1995) qui pèse
peu de poids face aux sommes écrites sur le génie du clair-obscur.
Invité par le maire de Loches à donner son avis sur les deux toiles,
José Frèches validera la découverte : "J'ai eu de bonnes ondes en les
voyant, dit-il. Pour moi, il y a plus de chances pour que ce soit des
Caravage que l'inverse." Qu'il soit le seul expert à affirmer que ces
deux toiles sont des originaux ne le surprend pas. "A chaque fois que
des tableaux inconnus sortent au grand jour, il y a un réflexe du
milieu (artistique) pour dire que ce sont des copies", explique-t-il.
Et l'écrivain <HAP2><HAP1-et-2>dedécrire</HAP1-et-2></HAP2> un marigot muséographique où les querelles
seraient nombreuses, où chacun protégerait son pré carré et
interdirait à quiconque de l'extérieur de se prononcer sur
l'authenticité de tel ou tel tableau.
"On s'attendait à un tir de barrage", confie José Frèches, pour qui
l'attribution d'uvres picturales est un exercice subjectif : "On n'est
pas dans une science exacte. Mina Gregori, Denis Mahon et Pierre
Rosenberg peuvent décréter que ce sont des copies. Qui sait si, dans
vingt ans, la personne qui sera alors le grand spécialiste du Caravage
ne dira pas le contraire? Les attributions sont réversibles, car l'il
évolue. Tous les ans, on attribue à Rembrandt des toiles qui n'en
étaient pas jusque-là." Avant qu'il en soit ainsi avec les deux
tableaux lochois, le monde de l'art devra répondre à une autre
question : s'il s'agit de copies, d'où vient l'erreur ? Pourquoi
Philippe de Béthune a-t-il écrit dans son inventaire qu'il s'agit
d'uvres originales ? Ce qui est sûr, c'est que de nombreuses copies du
Caravage circulaient à l'époque. "La copie avait même pratiquement le
même statut qu'un original, souligne Arnauld Brejon de Lavergnée, un
spécialiste d'art italien des XVII^e et XVIII^e siècles. Ce qui
comptait alors, c'était l'invention picturale. Comme le Caravage était
un révolutionnaire en matière de composition, beaucoup de copies de
ses tableaux ont été faites pour permettre la diffusion de son uvre.
Les thèmes des peintures de Loches saint Thomas et Emmaüs ont
d'ailleurs été copiés au moins quatre ou cinq fois, comme l'indiquent
des ouvrages de référence sur le sujet. Pour M. Brejon de Lavergnée,
le doute n'est pas permis : les deux toiles de Loches "sont des
copies". Un expert de plus à l'affirmer. Sauf que lui les a vues,
pour de vrai.