§ Pour la première fois, Gaz de France se retrouve, lundi 20 février, sur le banc des accusés pour "homicides et blessures involontaires" après l'explosion, en décembre 1999 à Dijon, d'une canalisation en fonte grise, un type de matériau dit "cassant". Tout un symbole pour les proches des onze victimes décédées, qui se sont battus pendant six ans pour que ce procès ait lieu. "Il n'y avait pas de fatalité dans cet accident. GDF avait les moyens d'éradiquer les fontes grises, qui sont des bombes à retardement", a déclaré, peu avant l'ouverture du procès, Sylvie Forest, présidente de l'association "145, avenue Eiffel", qui regroupe victimes et sinistrés. Au tribunal correctionnel de Dijon, le procès, prévu pour durer cinq jours, a débuté par un rappel des faits. Le samedi 4 décembre 1999, à 23 h 45, une violente déflagration provoquait l'effondrement de l'aile d'un immeuble au 145, avenue Eiffel à Dijon. Sous un amas de ruines, gisaient onze cadavres. L'explosion avait aussi fait trois blessés dont un grave. Les deux premières journées doivent être consacrées à l'examen des expertises qui ont été conduites après la catastrophe. Il s'agit de "déterminer la responsabilité (de GDF) au travers de ces éléments techniques", a déclaré le président du tribunal, Jean-Pierre Suety. UNE QUARANTAINE DE PARTIES CIVILES Mise en examen en 2003 pour "homicides et blessures involontaires", l'entreprise gazière, qui risque essentiellement une peine d'amende, est jugée seule. Les deux sociétés qui avaient fait des travaux en 1984 ont également été mises en examen en 2004 mais elles ont bénéficié depuis d'un non-lieu. Il est reproché au groupe d'avoir maintenu en service une fonte qui n'était plus conforme aux normes et présentait un défaut d'origine. Les prestations déficientes de GDF seraient directement à l'origine de la rupture intervenue sur la canalisation ; l'entreprise ayant posé une canalisation en fonte grise dans un remblai hétérogène qu'elle n'aurait pas contrôlé, et elle n'aurait pas protégé la canalisation qui datait de 1955."Après les nouveaux drames qui ont eu lieu pendant l'instruction de notre dossier, comme à Mulhouse, nous voulons éviter de futures catastrophes. GDF doit enfin adopter une culture de la sécurité", estime Sylvie Forest. Une quarantaine de personnes se sont constituées parties civiles. Elles n'étaient pas les seules à avoir fait le déplacement au tribunal correctionnel de Dijon. GDF, en tant que personne morale la justice a estimé que l'entreprise était responsable dans son ensemble est représentée par l'actuel directeur de GDF en Côte d'Or. Pierre Gadonneix, président de GDF au moment des faits et actuel PDG d'Electricité de France, était présent à l'ouverture des débats. Quelques proches des 17 personnes décédées dans l'explosion au gaz du 26 décembre 2004 à Mulhouse, où sontégalement dénoncées les fontes grises, ont aussi fait le voyage. "Nous allons voir comment GDF va se comporter, pour ajuster notre propre défense", a expliqué Jean-Pierre Moppert, président de l'association des victimes de la rue de Martre à Mulhouse (AVMM). GDF n'est pas encore mis en examen dans ce dossier. § Pour la première fois, Gaz de France se retrouve, lundi 20 février, sur le banc des accusés pour "homicides et blessures involontaires" après l'explosion, en décembre 1999 à Dijon, d'une canalisation en fonte grise, un type de matériau dit "cassant". Tout un symbole pour les proches des onze victimes décédées, qui se sont battus pendant six ans pour que ce procès ait lieu. "Il n'y avait pas de fatalité dans cet accident. GDF avait les moyens d'éradiquer les fontes grises, qui sont des bombes à retardement", a déclaré, peu avant l'ouverture du procès, Sylvie Forest, présidente de l'association "145, avenue Eiffel", qui regroupe victimes et sinistrés. Au tribunal correctionnel de Dijon, le procès, prévu pour durer cinq jours, a débuté par un rappel des faits. Le samedi 4 décembre 1999, à 23 h 45, une violente déflagration provoquait l'effondrement de l'aile d'un immeuble au 145, avenue Eiffel à Dijon. Sous un amas de ruines, gisaient onze cadavres. L'explosion avait aussi fait trois blessés dont un grave. Les deux premières journées doivent être consacrées à l'examen des expertises qui ont été conduites après la catastrophe. Il s'agit de "déterminer la responsabilité (de GDF) au travers de ces éléments techniques", a déclaré le président du tribunal, Jean-Pierre Suety. Mise en examen en 2003 pour "homicides et blessures involontaires", l'entreprise gazière, qui risque essentiellement une peine d'amende, est jugée seule. Les deux sociétés qui avaient fait des travaux en 1984 ont également été mises en examen en 2004 mais elles ont bénéficié depuis d'un non-lieu. Il est reproché au groupe d'avoir maintenu en service une fonte qui n'était plus conforme aux normes et présentait un défaut d'origine. Les prestations déficientes de GDF seraient directement à l'origine de la rupture intervenue sur la canalisation ; l'entreprise ayant posé une canalisation en fonte grise dans un remblai hétérogène qu'elle n'aurait pas contrôlé, et elle n'aurait pas protégé la canalisation qui datait de 1955."Après les nouveaux drames qui ont eu lieu pendant l'instruction de notre dossier, comme à Mulhouse, nous voulons éviter de futures catastrophes. GDF doit enfin adopter une culture de la sécurité", estime Sylvie Forest. "GDF CONNAISSAIT PARFAITEMENT LA DANGEROSITÉ DES FONTES GRISES" Une quarantaine de personnes se sont constituées parties civiles. Elles n'étaient pas les seules à avoir fait le déplacement au tribunal correctionnel de Dijon. GDF, en tant que personne morale la justice a estimé que l'entreprise était responsable dans son ensemble est représentée par l'actuel directeur de GDF en Côte d'Or. Cité comme témoin, Pierre Gadonneix, président de GDF au moment des faits et actuel PDG d'Electricité de France, a déclaré lundi que l'entreprise pensait alors que "ce type de cauchemar était derrière" elle. "La prise de conscience que les fontes grises étaient dangereuses est intervenue au début des années 1980. Elles constituaient alors un tiers du réseau. La France a mené un mouvement de rénovation à une vitesse exceptionnelle", a-t-il souligné. "Je rends grâce à M. Gadonneix de reconnaître le fait que GDF connaissait parfaitement la dangerosité des fontes grises depuis 1980. Beaucoup de responsables ont dit le contraire", a souligné Me Alain Lévy, avocat de la CGT Mines-Energie, qui s'est portée partie civile. Mais dans toutes les instances représentatives du personnel, et jusqu'à aujourd'hui, des voix se sont opposées à ce changement de priorité au milieu des années 1990", a-t-il ajouté, estimant qu'il y a eu une "faute", une "erreur d'appréciation" de GDF. Quelques proches des 17 personnes décédées dans l'explosion au gaz du 26 décembre 2004 à Mulhouse, où sont également mises en cause des fontes grises, ont aussi fait le voyage. "Nous allons voir comment GDF va se comporter, pour ajuster notre propre défense", a expliqué Jean-Pierre Moppert, président de l'association des victimes de la rue de Martre à Mulhouse (AVMM). GDF n'est pas encore mis en examen dans ce dossier.