§ Après la consternation et l'inquiétude provoquées par le déchargement, le 19 août, au port d'Abidjan, de la cargaison toxique du pétrolier grec Probo-Koala, surgit le temps des questions. "Pendant trois semaines, toute la ville a respiré l'oeuf pourri ; aujourd'hui, chacun se demande qui a tiré bénéfice de la catastrophe", résume un témoin. Paradoxalement, alors que les experts conviennent que l'essentiel du danger sanitaire est passé, les consultations spéciales ouvertes dans la capitale économique ivoirienne n'ont jamais été aussi fréquentées. Plus de 15 000 passages y avaient été enregistrés, mercredi 13 septembre, alors que le bilan officiel s'établissait à 6 décès et 23 hospitalisations. Comme si la médiatisation et la politisation forcenées du drame, succédant à un long et assourdissant silence des autorités, avaient exacerbé toutes les angoisses d'une population qui, dans un pays en guerre, n'en est pourtant pas épargnée. §