§ Après avoir retardé de plus de vingt minutes le début de la cérémonie en occupant la scène du Théâtre parisien du Châtelet, où se déroulait la soirée, les manifestants sont intervenus à plusieurs reprises depuis la salle pour dénoncer la réforme de leur régime d'assurance-chômage. Le grand vainqueur de la cérémonie, le réalisateur Jacques Audiard, a lui aussi contesté, en coulisses, la méthode plutôt musclée avec laquelle ont été expulsés de la salle les intermittents qui s'y étaient invités. "Je ne suis pas du tout d'accord avec la manière dont les choses se sont passées avec les intermittents. Moi aussi, j'ai été intermittent", a-t-il souligné. Grand favori de la soirée avec dix nominations, "De battre mon coeur s'est arrêté" a remporté les César suivants : film, réalisateur, musique (Alexandre Desplat), second rôle masculin (Niels Arestrup), espoir féminin (Linh-Dan Pham), adaptation, photo et montage. "Il est pour toi Romain, sans toi il n'y a pas ça", a déclaré Jacques Audiard en dédiant son César à son acteur principal, Romain Duris, qui incarne un marchand de biens véreux qui voit sa vie changer grâce au piano dans ce film qui a rassemblé plus d'un million de spectateurs en France. Le César du meilleur acteur a toutefois échappé au jeune acteur au profit de Michel Bouquet, interprète troublant de François Mitterrand dans "Le promeneur du Champ de Mars". L'acteur de 80 ans, en tournée en province avec "Le roi se meurt" de Ionesco, était absent de la soirée. "BONSOIR MES CHÂTONS" Nathalie Baye a quant à elle reçu le César de la meilleure actrice pour son rôle d'officier de police dans "Le petit lieutenant", 23 ans après un premier César pour une autre histoire de flics, "La balance". "Je dédie ce César aux actrices qui ne jouent plus, à celles qui attendent un coup de fil, qui n'y arrivent plus", a déclaré la comédienne de 53 ans. La soirée a été présentée avec humour par l'actrice française Valérie Lemercier qui a interpellé le public par un sonore "Bonsoir mes châtons!". L'imitateur Nicolas Canteloup a parodié avec succès tout à tour le premier ministre français Dominique de Villepin, le ministre des affaires étrangères Philippe Douste-Blazy, ou encore le cinéaste italien Roberto Benigni. Tout de noir vêtue, Valérie Lemercier a joué un pas de deux avec la hiératique présidente de la soirée, Carole Bouquet, qui a ouvert la cérémonie en déclamant du Shakespeare. Parmi les invités à la cérémonie figuraient entre autres l'acteur britannique Hugh Grant et le comédien et réalisateur français Pierre Richard, qui dont tous deux reçu un César d'honneur, mais aussi Judith Godrèche, Antoine de Caunes, Kristin Scott-Thomas, Chiara Mastroianni, Clovis Cornillac et Benoît Poelvoorde. Le ministre français de la culture, Renaud Donnedieu de Vabres, quelque peu malmené par l'intervention des intermittents du spectacle, a malgré tout salué cette "fête du cinéma" et fait allusion à la tragédie du jeune juif français Ilan Halimi, torturé à mort dans la région parisienne. "En cette période de haine, je souhaite que chacun tende la main à l'autre, quelles que soient sa religion, sa couleur de peau ou son origine", a-t-il affirmé. § Après avoir retardé de plus de vingt minutes le début de la cérémonie en occupant la scène du Théâtre parisien du Châtelet, où se déroulait la soirée, les manifestants sont intervenus à plusieurs reprises depuis la salle pour dénoncer la réforme de leur régime d'assurance-chômage. Le grand vainqueur de la cérémonie, le réalisateur Jacques Audiard, a lui aussi contesté, en coulisses, la méthode plutôt musclée avec laquelle ont été expulsés de la salle les intermittents qui s'y étaient invités. "Je ne suis pas du tout d'accord avec la manière dont les choses se sont passées avec les intermittents. Moi aussi, j'ai été intermittent", a-t-il souligné.