§ Malgré l'ampleur de la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes de mercredi, et tandis que de nombreux observateurs annoncent la fin du dialogue israélo-palestinien, le président de l'Autorité palestinienne veut encore croire à une paix négociée avec Israël. "Le nouveau gouvernement travaillera en respectant les accords israélo-palestiniens" et "je tiens à appliquer le programme sur la base duquel j'ai été élu. C'est un programme qui adopte la négociation comme moyen pour un règlement pacifique du conflit avec Israël", a déclaré Mahmoud Abbas dans un discours radiotélévisé, jeudi 26 janvier au soir, dans sa première réaction officielle après la publication des résultats. Le successeur de Yasser Arafat, élu en janvier 2005 pour un mandat de quatre ans, a suggéré que les discussions entre les deux pays se poursuivent par le biais de l'Organisation de libération de la Palestine (ce qui a été le cas jusqu'à présent), afin de contourner le futur gouvernement du Hamas. Jeudi soir, le gouvernement israélien a répété que le pays "ne mènera pas de négociations avec un gouvernement palestinien s'il comprend (des membres) d'une organisation terroriste armée qui préconise la destruction d'Israël." "Dans tous les cas, Israël continuera à combattre le terrorisme avec une main de fer et en tout lieu", a-t-il annoncé à l'issue d'une réunion interministérielle présidée par le premier ministre par intérim, Ehoud Olmert. La première réaction officielle était venue de la ministre des affaires étrangères, Tzipi Livni, qui a pressé l'Union européenne, principal donateur à l'Autorité palestinienne, à ne pas autoriser la mise en place d'un "gouvernement terroriste". L'UE a indiqué qu'elle jugerait le Hamas selon sa contribution au processus de paix après son entrée au Parlement, et compte poursuivre son aide financière. "RÉSISTANCE" OU TRÊVE ? Si le mouvement radical prévoit dans sa charte fondatrice la destruction d'Israël, il a peu évoqué le conflit israélo-palestinien lors de sa campagne, préférant prôner la lutte contre la corruption et l'insécurité. Jeudi, Ismaïl Haniyeh, qui conduisait la liste du Hamas, a estimé que"le problème principal c'est l'occupation sioniste et la poursuite des agressions contre notre peuple". Il a réaffirmé que son mouvement poursuivrait sa "résistance" contre Israël, et annoncé la libération d'autres parties de la Palestine, sans plus de précisions. Mais d'autres responsables du parti ont fait part de leur intention de poursuivre la trêve avec Israël. De son côté, le Quartette international pour le Proche-Orient, qui associe Etats-Unis, Russie, ONU et Union européenne a déclaré dans un communiqué qu"une solution à deux Etats nécessite que tous les participants au processus démocratique renoncent à la violence et au terrorisme, acceptent le droit à l'existence d'Israël et désarment, comme le précise la feuille de route", le plan de paix international. Sans citer le Hamas, le Quartette "réaffirme qu'il y a une contradiction fondamentale entre l'activité de groupes armés et de milices, et la construction d'un Etat". Les membres du Quartette doivent se retrouver lundi à Londres, en marge de la conférence des donateurs pour l'Afghanistan. Les avis divergent sur l'avenir du processus de paix, déjà mis en question par l'hospitalisation d'Ariel Sharon, début janvier. Certains observateurs estiment que le Hamas, Israël et les Etats-Unis seront contraints d'assouplir leurs positions. Mais à court terme,"la perspective d'un règlement du conflit est complètement gelée", selon Danny Rubinstein, spécialiste des relations israélo-palestiniennes. Des responsables militaires israéliens prédisent une anarchie croissante au sein de l'Autorité palestinienne : le Fatah, qui contrôle les services de sécurité, ne va pas céder aussi facilement le pouvoir. "Les différentes factions risquent de s'affronter, les courants vont se heurter, surtout ceux de la jeune génération du Fatah et les anciens, venus de l'exil de Tunis", estime Gerald Steinberg, directeur d'un centre universitaire de règlement des conflits à Tel Aviv. Mais d'autres, comme Menahem Klein, professeur d'histoire du Proche-Orient à l'université israélienne de Bar Ilan, estiment qu'"Israël n'avait rien à proposer au Fatah. Il n'a rien à proposer au Hamas. Le conflit ne change donc pas fondamentalement de nature.". § Malgré l'ampleur de la victoire du Hamas aux législatives palestiniennes de mercredi, et tandis que de nombreux observateurs annoncent la fin du dialogue israélo-palestinien, le président de l'Autorité palestinienne veut encore croire à une paix négociée avec Israël. "Le nouveau gouvernement travaillera en respectant les accords israélo-palestiniens" et "je tiens à appliquer le programme sur la base duquel j'ai été élu. C'est un programme qui adopte la négociation comme moyen pour un règlement pacifique du conflit avec Israël", a déclaré Mahmoud Abbas dans un discours radiotélévisé, jeudi 26 janvier au soir, dans sa première réaction officielle après la publication des résultats. Le successeur de Yasser Arafat, élu en janvier 2005 pour un mandat de quatre ans, a suggéré que les discussions entre les deux pays se poursuivent - comme actuellement - par le biais de l'Organisation de libération de la Palestine, afin de contourner le futur gouvernement du Hamas.