§ Le ministère de la défense a annoncé l'ouverture d'une "enquête urgente", à la suite de la publication par le journal News of the World, dimanche 12 février, d'images extraites d'une bande vidéo montrant des militaires britanniques battant de jeunes civils irakiens. "Si cela est vrai, c'est un comportement inacceptable", a déclaré le ministre des finances, Gordon Brown, sur la BBC. "Les responsables seront poursuivis en justice". "Nous n'allons pas tolérer de telles activités", a pour sa part promis le Lord Chancellor (ministre des affaires constitutionnelles), Charles Falconer. Le premier ministre britannique Tony Blair a, pour sa part, déclaré dimanche "prendre au sérieux toute allégation de mauvais traitements". Il a toutefois rendu hommage aux soldats britanniques déployés en Irak. "Ils font un beau boulot pour notre pays et pour le monde. Leur présence là-bas dans le cadre de résolutions de l'ONU, pour aider l'Irak à devenir une démocratie, est d'une importance fondamentale", a-t-il dit. "Toute allégation de mauvais traitement fera l'objet d'une enquête, mais ils méritent notre soutien total", a-t-il ajouté. La vidéo, qui dure environ une minute, aurait été filmée début 2004 dans le sud de l'Irak, dont le commandement britannique a la responsabilité, dans une période d'émeutes de rue. Elle montre des soldats britanniques poursuivant de jeunes manifestants et les entraînant dans un camp où ils sont frappés à coups de poings et de pieds et à l'aide de matraques.Sur la bande, on entend l'homme qui a tourné ces scènes, un caporal, exulter et injurier les Irakiens : "Oh oui ! Oh oui ! Tu l'as bien mérité. Oui, sales enfoirés. Sales connards. Crevez ! Ha, ha!", selon le journal. News of the World affirme également que la séquence filmée montre un soldat donnant des coups de pied dans la figure d'un Irakien mort. Son rédacteur en chef, Stuart Kuttner, assure que les images ont été vérifiées par la rédaction. "Nous avons mené des enquêtes auprès de la source, d'experts militaires, du ministère de la défense et au-delà", a-t-il déclaré. "Etant donné qu'il y a eu une gaffe commise par un journal il y a quelque temps, nous nous sommes assurés que (ces faits) sont authentiques", a-t-il ajouté, en allusion à la publication en 2004 par le Daily Mirror d'images montrant des soldats britanniques maltraitant des Irakiens, qui se sont par la suite révélées être truquées. L'affaire de la bande vidéo, qui faisait la "une" des télévisions et des radios en Grande-Bretagne dimanche, embarrasse les autorités qui se trouvent une nouvelle fois confrontées à de telles accusations. En février 2005, trois soldats britanniques avaient été condamnés pour des mauvais traitements infligés à des prisonniers civils irakiens. De plus, le souvenir de la prison d'Abou Ghraib, près de Bagdad, impliquant des soldats américains, est toujours présent dans les esprits. Elle intervient aussi à un mauvais moment pour Londres qui s'apprête à envoyer 3 300 militaires supplémentaires en Afghanistan et doit assurer à partir de mai prochain la direction de l'ISAF (Force internationale d'assistance à la sécurité), l'instrument de l'Otan dans le pays. Pour sa défense, le ministère de la défense affirme que d'éventuelles exactions sont des cas isolés parmi les troupes britanniques déployées dans le sud de l'Irak, actuellement au nombre d'environ 8 500 militaires. "Plus de 80 000 soldats, hommes et femmes, ont servi en Irak depuis le début des opérations militaires dans ce pays" en mars 2003, a déclaré un porte-parole du ministère. "Seule une infime minorité a été impliquée dans des incidents marqués par des mauvais traitements délibérés". § Le ministère de la défense a annoncé l'ouverture d'une "enquête urgente", à la suite de la publication par le journal News of the World, dimanche 12 février, d'images extraites d'une bande vidéo montrant des militaires britanniques battant de jeunes civils irakiens. "Si cela est vrai, c'est un comportement inacceptable", a déclaré le ministre des finances, Gordon Brown, sur la BBC. "Les responsables seront poursuivis en justice". "Nous n'allons pas tolérer de telles activités", a pour sa part promis le Lord Chancellor (ministre des affaires constitutionnelles), Charles Falconer.