§ S'il n'a pas encore crié victoire, l'ancien président René Préval a réagi avec assurance à l'annonce, jeudi 9 février, par des responsables du Conseil électoral provisoire (CEP), de son avance 61,6 % des suffrages lors du premier tour des élections présidentielles en Haïti. Un résultat portant sur le dépouillement de 15 % des votes (environ 283 000 des bulletins), qui confirme le statut de favori de l'ancien premier ministre de Jean-Bertrand Aristide. De son côté, l'ancien président (1988) Leslie François Manigat aurait recueilli 13,4 % des voix, et l'industriel Charles Henri Baker 6,13 %, toujours selon ces résultats partiels, qui n'incluent pas la deuxième plus grande ville du pays, Cap-Haïtien. Selon Jacques Bernard, directeur général du CEP, "le processus de comptabilisation avance rapidement et les données vont changer d'heure en heure". Ce scrutin est le premier réalisé en Haïti depuis la démission d'Aristide le 29 février 2004, sous la contrainte d'une rébellion armée. René Préval, 63 ans, président entre 1996 et 2001, a pris ses distances avec Aristide, avec qui il entretenait dans les années 1990 des liens étroits. Il avait été notamment son premier ministre en 1991 avant qu'un coup d'Etat ne force les deux hommes à fuir le pays. René Préval n'a cependant pas exclu d'autoriser Jean-Bertrand Aristide à revenir de son exil en Afrique du Sud. PEUT-ÊTRE UN SECOND TOUR LE 19 MARS A l'annonce des résultats de leur candidat, des scènes de liesse ont eu lieu sur la place principale de Marmelade, ville natale de René Préval, dans les montagnes du nord. "Je suis content d'avoir été à la hauteur des espérances du peuple", a déclaré M. Préval avant d'ajouter : "Il y a beaucoup de pauvreté. Nous allons devoir travailler dur." Si les premiers résultats sont confirmés, René Préval disposerait de la majorité requise pour remporter la présidence dès le premier tour. Sinon, un second tour sera organisé le 19 mars. Ce que veulent croire ses adversaires. "J'ai l'impression qu'il y aura un deuxième tour", a indiqué Charles Henri Baker, 50 ans. "Aujourd'hui, les chances d'un deuxième tour, qui paraissaient faibles au départ, deviennent de plus en plus fortes", a renchéri Leslie François Manigat, 75 ans. Les observateurs internationaux se sont réjouis de la forte participation au scrutin, mais ils ont reproché aux organisateurs l'ouverture tardive mardi de certains bureaux de vote ainsi que des irrégularités. Face aux critiques ayant suivi le déroulement de l'élection, marqué par la désorganisation, Jacques Bernard de la CEP a rejeté l'idée d'irrégularités. "Failles oui, bavures oui, mais pas d'irrégularités", a-t-il fait valoir. Le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats-Unis ont souligné l'importance que "les citoyens et les partis politiques haïtiens respectent les résultats finaux" et restent engagés "à renoncer à toute forme de violence". DES CASQUES BLEUS VISÉS "Les soldats de la Minustah restent déployés sur l'ensemble du territoire jusqu'à ce que tous les votes soient récupérés", a déclaré jeudi le responsable de la communication de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti, David Wimhurst. Ils "assurent la sécurité et le transport des bulletins". La Minustah lance "un appel au calme et à la patience à la population haïtienne dans l'attente de la publication des résultats finaux par le CEP", a précisé David Wimhurst. Selon un responsable des Nations unies s'exprimant sous couvert d'anonymat, des casques bleus ont été la cible de tirs mercredi soir dans le bidonville de Cité-Soleil, à Port-au-Prince, qui n'ont pas fait de blessés. C'est la première fois depuis l'élection présidentielle que les casques bleus sont à nouveau visés par des tirs. Ce genre d'incident était quotidien avant le scrutin et l'ONU ne juge pas significatifs les derniers tirs, a-t-il précisé. § S'il n'a pas encore crié victoire, l'ancien président René Préval a réagi avec assurance à l'annonce, jeudi 9 février, par des responsables du Conseil électoral provisoire (CEP), de son avance avec 61,6 % des suffrages lors du premier tour de l'élections présidentielle en Haïti. Un résultat portant sur le dépouillement de 15 % des votes (environ 283 000 des bulletins), qui confirme le statut de favori de l'ancien premier ministre de Jean-Bertrand Aristide. Pour leur part, l'ancien président (1988) Leslie François Manigat aurait recueilli 13,4 % des voix, et l'industriel Charles Henri Baker 6,13 %, toujours selon ces résultats partiels qui n'incluent pas la deuxième plus grande ville du pays, Cap-Haïtien. Selon Jacques Bernard, directeur général du CEP, "le processus de comptabilisation avance rapidement et les données vont changer d'heure en heure". Ce scrutin est le premier en Haïti depuis la démission d'Aristide le 29 février 2004, sous la contrainte d'une rébellion armée. René Préval, 63 ans, président entre 1996 et 2001, a pris ses distances avec Aristide, avec qui il entretenait dans les années 1990 des liens étroits. Il avait été notamment son premier ministre en 1991 avant qu'un coup d'Etat ne force les deux hommes à fuir le pays. René Préval n'a cependant pas exclu d'autoriser Jean-Bertrand Aristide à revenir de son exil en Afrique du Sud. PEUT-ÊTRE UN SECOND TOUR LE 19 MARS A l'annonce de ces résultats, des scènes de liesse ont eu lieu sur la place principale de Marmelade, ville natale de René Préval, dans les montagnes du nord de l'île. "Je suis content d'avoir été à la hauteur des espérances du peuple", a déclaré M. Préval avant d'ajouter : "Il y a beaucoup de pauvreté. Nous allons devoir travailler dur." Si les premiers résultats étaient confirmés, René Préval disposerait de la majorité requise pour remporter la présidence dès le premier tour. Sinon, un second tour sera organisé le 19 mars. Ce que veulent croire ses adversaires. "J'ai l'impression qu'il y aura un deuxième tour", a indiqué Charles Henri Baker, 50 ans. "Aujourd'hui, les chances d'un deuxième tour, qui paraissaient faibles au départ, deviennent de plus en plus fortes", a renchéri Leslie François Manigat, 75 ans. Les observateurs internationaux se sont réjouis de la forte participation au scrutin, mais ils ont reproché aux organisateurs l'ouverture tardive mardi de certains bureaux de vote, ainsi que des irrégularités. Face aux critiques qui ont suivi le déroulement de l'élection, marqué par la désorganisation, Jacques Bernard de la CEP a rejeté l'idée d'irrégularités. "Failles oui, bavures oui, mais pas d'irrégularités", a-t-il fait valoir. Le Conseil de sécurité de l'ONU et les Etats-Unis ont souligné l'importance que "les citoyens et les partis politiques haïtiens respectent les résultats finaux" et restent engagés "à renoncer à toute forme de violence". DES CASQUES BLEUS VISÉS "Les soldats de la Minustah restent déployés sur l'ensemble du territoire jusqu'à ce que tous les votes soient récupérés", a déclaré jeudi le responsable de la communication de la Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti, David Wimhurst. Ils "assurent la sécurité et le transport des bulletins". La Minustah lance "un appel au calme et à la patience à la population haïtienne dans l'attente de la publication des résultats finaux par le CEP", a précisé David Wimhurst. Selon un responsable des Nations unies s'exprimant sous couvert d'anonymat, des casques bleus ont été, pour la première fois depuis l'élection présidentielle, la cible de tirs, qui n'ont pas fait de blessés, mercredi soir dans le bidonville de Cité-Soleil, à Port-au-Prince. Ce genre d'incident était quotidien avant le scrutin, et l'ONU ne juge pas significatifs les derniers tirs, a précisé ce responsable.