§ Ismaïl Haniyeh devrait être officiellement appelé à former un nouveau gouvernement palestinien, mardi 21 février. "M. Abbas (lui) remettra la lettre de nomination officielle, mardi en fin d'après-midi, lors d'une rencontre", a indiqué, lundi 20 février, le chef du groupe parlementaire du Hamas, Mahmoud Al-Zahar. "Il clarifiera dans cette lettre plusieurs points qui devront faire l'objet d'une discussion et d'un accord", a ajouté Nabil Abou Rdainah, un proche conseiller du président de l'Autorité palestinienne. M. Abbas devrait notamment insister sur sa vision du processus de paix, qu'il a déjà exposée en présence des dirigeants du mouvement islamiste samedi, devant le Conseil législatif palestinien. M. Abbas avait appelé le futur gouvernement à reconnaître les accords conclusavec Israël par ses prédécesseurs et à s'engager à rechercher l'établissement d'un Etat palestinien par la voie de la négociation. Une fois officiellement nommé, M. Haniyeh disposera de trois semaines, soit jusqu'à la mi-mars, pour former le gouvernement et le faire approuver par leParlement, le Conseil législatif palestinien (CLP). S'il échoue, deux semaines supplémentaires pourraient lui être accordées. Mais M. Al-Zahar , qui a annoncé le début des discussions avec les blocs au Parlement en vue de la formation du gouvernement, s'est voulu optimiste. "Je pense que nous serons capables de former le gouvernement pendant la première période allouée, c'est-à-dire durant les trois premières semaines", a-t-il déclaré. DISCUSSIONS POUR FORMER LE GOUVERNEMENT Considéré comme pragmatique, M. Haniyeh, 43 ans, sera le premier chef du gouvernement palestinien issu du Hamas. M. Haniyeh a confirmé que son groupe "poursuivrait les discussions avec les frères du Fatah et d'autres personnalités, courants et forces politiques à l'intérieur et à l'extérieur (des territoires palestiniens) en vue de présenter un cabinet qui obtiendra la confiance du Parlement et le respect du peuple". Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a donné son "accord de principe" pour participer au gouvernement. Le mouvement radical du Djihad islamique a quant à lui déjà refusé, tout en affirmant qu'il soutiendrait le Hamas "dans le domaine de la résistance visant à protéger les intérêts de notre peuple". MM. Al-Zahar et Haniyeh ont de nouveau critiqué les sanctions économiques "punitives" imposées par Israël. Mais ils ont minimisé leurs effets, en affirmant que les restrictions et les bouclages répétitifs étaient imposés depuis des années aux habitants de la Cisjordanie et de la bande de Gaza. Néanmoins, M. Abbas a parlé de "grave crise financière" depuis un mois après une réduction des transferts de fonds consécutive à la victoire électorale du Hamas. Les Etats-Unis, tout comme l'Union européenne et les autres pays donateurs des Palestiniens, ont lié le maintien de leur aide à la reconnaissance d'Israël par le Hamas, à son renoncement à la lutte armée et à son acceptation des accords israélo-palestiniens passés, ce que le mouvement refuse de faire. Israël a pris d'emblée une série de sanctions contre l'Autorité palestinienne, gelant le transfert mensuel d'environ 50 millions de dollars de fonds correspondant au remboursement des droits de douane et de TVA qu'il prélève sur les produits destinés aux territoires palestiniens. Une décision critiquée par l'envoyé spécial de l'ONU pour le Proche-Orient, Alvaro de Soto, qui estime que le gel de ces fonds est "problématique" surtout que "cet argent appartient aux Palestiniens". § Comme prévu, Ismaïl Haniyeh a été formellement chargé mardi 21 février par Mahmoud Abbas de former le prochain gouvernement palestinien. Choisi dimanche soir par le Hamas pour occuper ce poste, M. Haniyeh, 43 ans, devient le premier chef de gouvernement du mouvement islamiste et va s'employer, dans un délai de trois semaines, à former un gouvernement, qu'il souhaite ouvert à d'autres partis. Une fois formé, le nouveau gouvernement devra être approuvé par le Parlement, le Conseil législatif palestinien (CLP). Ismaïl Haniyeh succèdera alors comme premier ministre à Ahmed Qoreï, le ténor du Fatah en poste depuis septembre 2003. S'il échouait à former un cabinet d'ici la mi-mars, le chef de file du Hamas pourrait disposer d'un délai supplémentaire de deux semaines. Mais, alors que les discussions entre blocs de députés ont été entamées, le chef du groupe parlementaire du Hamas, Mahmoud Al-Zahar, s'est montré lundi optimiste : "Je pense que nous serons capables de former le gouvernement durant les trois premières semaines." LES TRACTATIONS ONT COMMENCÉ M. Haniyeh joue actuellement l'ouverture : il a confirmé que son groupe "poursuivrait les discussions avec les frères du Fatah et d'autres personnalités, courants et forces politiques à l'intérieur et à l'extérieur (des territoires palestiniens) en vue de présenter un cabinet qui obtiendra la confiance du Parlement et le respect du peuple". Le Front populaire de libération de la Palestine (FPLP) a donné son "accord de principe" pour participer au gouvernement. Le mouvement radical du Djihad islamique a quant à lui déjà refusé, tout en affirmant qu'il soutiendrait le Hamas "dans le domaine de la résistance visant à protéger les intérêts de notre peuple". Mais dans les territoires palestiniens, la tension est montée d'un cran, entre le Fatah et le Hamas. Le chef du bloc parlementaire de l'ex-parti au pouvoir a violemment dénoncé la suspension de mesures votées par la chambre sortante, décidée la veille par le nouveau président du Parlement, Aziz Doweik, un cadre du Hamas. "Les décisions prises hier par le président du Conseil législatif sont illégales et violent les statuts du CLP, que le nouveau président n'a apparemment pas bien lus", a déclaré le député Azzam Al-Ahmad. M. Doweik a décidé lundi de suspendre "toutes les nominations, promotions et autres mesures" votée par la chambre sortante, contrôlée par le Fatah, après le 25 janvier. Le secrétaire général du Conseil légilsatif palestinien, Ibrahim Khreisheh, nommé par la chambre sortante, a affirmé avoir été chassé manu militari mardi de son bureau par M. Doweik.