§ Le magistrat Fabrice Burgaud se présentera mercredi 8 février à 16 h 15 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire d'Outreau, protégé par des policiers, accompagné par deux avocats et traqué par tous les médias. Face à l'énorme pression qui entoure cet événement, retransmis en direct à la télévision, le président de la commission, André Vallini (PS), a appelé la presse, lundi, à "plus de retenue". "J'ai toujours été confiant, les députés ont la volonté de faire un travail crédible. Mais quand j'entends parler de "tribunal populaire", je suis scandalisé"a-t-il dit. Mercredi, M. Vallini soulignera, en préambule, que l'audition du juge d'instruction du dossier d'Outreau n'est que la première d'une longue série. Après les avocats, entendus du 19 janvier au 2 février, "tous les magistrats concernés dans la chaîne pénale" vont être auditionnés. M. Burgaud a souhaité que son audition soit publique. Il a dit comprendre la présence des acquittés dans la salle. Tous attendent des excuses. Au moindre incident, a prévenu M. Vallini, la séance sera suspendue. D'ultimes préparatifs étaient programmés mardi. M. Vallini et Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, devaient se rencontrer dans la matinée. Le bureau de la commission d'enquête devait également se réunir à l'issue de l'audition à huis clos des quatre greffiers du juge. Enfin, M. Vallini et le rapporteur, Philippe Houillon (UMP), ont prévu de coordonner leurs interventions. Chacun d'eux posera une dizaine de questions. "Il n'est pas question de focaliser sur le juge d'instruction, mais il n'est pas question, non plus, de l'occulter", a affirmé M. Houillon. Pour sa part, M. Vallini entend reprendre point par point les critiques soulevées par les avocats, devant la commission d'enquête, pour les confronter à la vision du magistrat. L'audition du juge Burgaud s'organisera autour de trois thèmes : le contexte de son instruction, ses relations avec les autres intervenants du dossier, ses méthodes professionnelles. Il a été rappelé, lors des auditions précédentes, combien l'émotion avait dominé les débuts de l'enquête entre la fin 2001 et le début 2002. Le juge devra dire s'il a été perméable au climat de chasse au pédophile qui a marqué l'instruction. Les députés vont aussi le questionner sur ses relations avec les mis en examen (a-t-il exercé un chantage à l'aveu ?), les avocats (pourquoi n'avaient-ils pas accès au dossier ?), et les autres magistrats (quel fut le rôle du parquet et de la hiérarchie judiciaire ?). Quant aux méthodes, plusieurs avocats ont souligné qu'il n'avait rien fait en violation de la loi. Entre le respect formel du code et la personnalité de M. Burgaud, les députés cherchent la faille. Pourquoi n'a-t-il pas versé certaines pièces à décharge au dossier ? Pourquoi a-t-il refusé toute confrontation individuelle entre accusateurs et accusés ? § Le magistrat Fabrice Burgaud s'est présenté comme prévu mercredi 8 février à 16 h 15 devant la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur l'affaire d'Outreau, protégé par des policiers, accompagné par deux avocats et traqué par tous les médias. Face à l'énorme pression qui entoure cet événement, retransmis en direct à la télévision, le président de la commission, André Vallini (PS), a appelé la presse, lundi, à "plus de retenue". "J'ai toujours été confiant, les députés ont la volonté de faire un travail crédible. Mais quand j'entends parler de "tribunal populaire", je suis scandalisé"a-t-il dit. Mercredi, M. Vallini soulignera, en préambule, que l'audition du juge d'instruction du dossier d'Outreau n'est que la première d'une longue série. Après les avocats, entendus du 19 janvier au 2 février, "tous les magistrats concernés dans la chaîne pénale" vont être auditionnés. M. Burgaud a souhaité que son audition soit publique. Il a dit comprendre la présence des acquittés dans la salle. Tous attendent des excuses. Au moindre incident, a prévenu M. Vallini, la séance sera suspendue. D'ultimes préparatifs étaient programmés mardi. M. Vallini et Jean-Louis Debré, le président de l'Assemblée nationale, devaient se rencontrer dans la matinée. Le bureau de la commission d'enquête devait également se réunir à l'issue de l'audition à huis clos des quatre greffiers du juge. Enfin, M. Vallini et le rapporteur, Philippe Houillon (UMP), ont prévu de coordonner leurs interventions. Chacun d'eux posera une dizaine de questions. "Il n'est pas question de focaliser sur le juge d'instruction, mais il n'est pas question, non plus, de l'occulter", a affirmé M. Houillon. Pour sa part, M. Vallini entend reprendre point par point les critiques soulevées par les avocats, devant la commission d'enquête, pour les confronter à la vision du magistrat. L'audition du juge Burgaud s'organisera autour de trois thèmes : le contexte de son instruction, ses relations avec les autres intervenants du dossier, ses méthodes professionnelles. Il a été rappelé, lors des auditions précédentes, combien l'émotion avait dominé les débuts de l'enquête entre la fin 2001 et le début 2002. Le juge devra dire s'il a été perméable au climat de chasse au pédophile qui a marqué l'instruction. Les députés vont aussi le questionner sur ses relations avec les mis en examen (a-t-il exercé un chantage à l'aveu ?), les avocats (pourquoi n'avaient-ils pas accès au dossier ?), et les autres magistrats (quel fut le rôle du parquet et de la hiérarchie judiciaire ?). Quant aux méthodes, plusieurs avocats ont souligné qu'il n'avait rien fait en violation de la loi. Entre le respect formel du code et la personnalité de M. Burgaud, les députés cherchent la faille. Pourquoi n'a-t-il pas versé certaines pièces à décharge au dossier ? Pourquoi a-t-il refusé toute confrontation individuelle entre accusateurs et accusés ?