§ Dans la bonne ville de Puteaux (Hauts-de-Seine) s'est niché un drôle de moustique. Voilà bientôt quatre ans que sa susurration perturbe la tranquillité des travaux de la majorité municipale (UMP) et que ses piqûres agacent tout particulièrement la famille Ceccaldi-Raynaud, père et fille, qui se sont succédé dans le fauteuil de maire. En avril 2004, une piqûre un peu plus vive que les autres les a décidés à porter plainte au nom de la ville. Le moustique, un trentenaire à l'allure juvénile, Christophe Grébert, comparaissait, vendredi 3 février, devant la 17^e chambre du tribunal correctionnel de Paris pour diffamation. Il lui était reproché d'avoir diffusé sur son blog (monputeaux.com), un article du Parisien qui, sous le titre "Nouveaux remous à la mairie de Puteaux", évoquait le licenciement d'une employée municipale et les menaces que celle-ci aurait reçues après avoir dénoncé des irrégularités dans une passation de marchés publics. Sur son blog, Christophe Grébert avait ajouté des commentaires personnels, dans lesquels il affirmait avoir été, lui aussi, la cible de tentatives d'intimidation. Poursuivi au côté du Parisien, Christophe Grébert a tenté de faire valoir, devant le tribunal, la spécificité de son blog, qu'il a présenté comme "le site d'un citoyen qui veut faire circuler l'information locale". L'idée, a-t-il raconté, lui est venue au lendemain du premier tour de l'élection présidentielle de 2002, qui avait vu son candidat, Lionel Jospin, être devancé par Jean-Marie Le Pen. "Ça a été un choc pour moi et j'ai décidé de m'engager. J'ai adhéré au PS le 22 avril et, comme je suis journaliste, j'ai ouvert ce blog. Je me promène dans la ville avec mon appareil photo et je mets en ligne aussi bien une manifestation culturelle ou sportive qu'un fait divers ou un compte rendu du conseil municipal." Sur monputeaux.com, Christophe Grébert n'a pas manqué de chroniquer les déboires judiciaires de l'ancien maire, Charles Ceccaldi-Raynaud. "Je fais une revue de presse, s'est-il défendu. Dès qu'on parle de Puteaux quelque part, je le mets sur mon blog." Un argument jugé irrecevable par l'avocat de la ville, M^e Jean-Marc Fedida, selon lequel il n'y a pas lieu de faire une distinction entre un journal et un blog. "Quel que soit le moyen utilisé, la diffamation n'appartient pas au débat public", a souligné l'avocat en qualifiant M. Grébert de "moto-crottes de la diffamation, qui se promène et ramasse tout ce qui traîne dans les rues de Puteaux". Si elle a considéré que, pour Le Parisien, la diffamation devait être retenue par le tribunal, la procureure, Béatrice Vautherin, ne s'est en revanche pas prononcée sur le cas du blog de Christophe Grébert. "On pourrait a priori lui accorder le bénéfice de la polémique citoyenne s'il s'agit d'un site personnel pour lequel il n'est pas tenu à un devoir d'information et de contradiction", a indiqué M^me Vautherin. Mais si monputeaux.com devait être considéré comme le site "plus officiel" d'un sympathisant politique, alors il serait tenu à "davantage de précautions contradictoires", a-t-elle observé. Jugement le 17 mars. § Dans la bonne ville de Puteaux (Hauts-de-Seine) s'est niché un drôle de moustique. Voilà bientôt quatre ans que sa susurration perturbe la tranquillité des travaux de la majorité municipale (UMP) et que ses piqûres agacent tout particulièrement la famille Ceccaldi-Raynaud, père et fille, qui se sont succédé dans le fauteuil de maire. En avril 2004, une piqûre un peu plus vive que les autres les a décidés à porter plainte au nom de la ville.