§ Mercredi 18 janvier, l'attorney général Alberto Gonzales avait saisi un tribunal de San Jose pour qu'il enjoigne Google, le géant mondial de la recherche Internet, à remettre au gouvernement les résultats d'une semaine de recherches des utilisateurs de Google. Le ministre de la justice justifiait sa demande en affirmant que ces données lui étaient nécessaires afin de se défendre dans un procès intenté par l'ACLU, la grande association américaine de défense des libertés civiles, pour faire casser une loi sur la pornographie infantile sur le Web, la "loi sur la protection des enfants, en ligne". Jeudi, le géant américain a fait savoir qu'il ne comptait pas remettre ces informations à l'administration : "Google n'est pas concerné par ces poursuites et cette demande est abusive", a déclaré Nicole Wong, une conseillère juridique du groupe. "Nous avons eu de longues discussions avec (des interlocuteurs de l'administration) pour tenter de résoudre le problème, mais nous n'y sommes pas parvenus et nous avons l'intention de combattre vigoureusement" leur demande, a-t-elle ajouté. A l'origine, le gouvernement avait demandé à Google les adresses de tous les sites de pornographie pouvant être identifiés ainsi que "les mots-clés, les termes et symboles de toutes les recherches sur Google entre le 1^er juin et 31 juillet 2005", selon les documents judiciaires soumis au tribunal. Il avait toutefois accepté de limiter nettement ces demandes. LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE Il semble cependant que Google soit isolé. Le gouvernement a fait savoir qu'un des grands rivaux de Google qui n'a pas été identifié s'est plié à une injonction identique. Dans un communiqué posté sur Internet, le groupe Yahoo! a déclaré qu'il avait collaboré avec le gouvernement de manière limitée et sans fournir de données permettant d'identifier les utilisateurs. "Nous sommes des défenseurs rigoureux de la protection de la vie privée", a indiqué un porte-parole de la société, Mary Osako. Pour sa part, Microsoft a déclaré qu'il "uvre étroitement avec les services de justice dans le monde entier pour les aider quand ils le demandent". Pour sa part, AOL indique avoir fait l'objet d'une requête du même type en 2005. Sans avoir accepté d'y céder, la compagnie aurait alors fourni aux autorités une liste des mots-clés utilisés pendant une journée, mais aucune information sur les utilisateurs du moteur de recherche. MSN indique avoir fait de même. Pour de nombreux experts du Réseau, les requêtes gouvernementales dans ce domaine sont sources d'inquiétudes. "Si Google perd, qu'est-ce qui va empêcher le gouvernement de réclamer constamment toutes sortes de choses, que ce soit en invoquant l'antiterrorisme ou des poursuites contre n'importe quelle société", a déclaré Pam Dixon, du World Privacy Forum. "Les moteurs de recherche sont un objectif très tentant pour le gouvernement", a souligné de son côté Beth Givens, directrice d'une association de protection des libertés civiles de San Diego. Les marchés aussi semblent inquiets des poursuites dirigées contre Google : le cours de l'action a enregistré une baisse de 1,9 % au Nasdaq. § Mercredi 18 janvier, l'attorney général Alberto Gonzales avait saisi un tribunal de San Jose pour qu'il enjoigne Google, le géant mondial de la recherche Internet, de remettre au gouvernement les résultats d'une semaine de recherches des utilisateurs de Google. Le ministre de la justice justifiait sa demande en affirmant que ces données lui étaient nécessaires afin de se défendre dans un procès intenté par l'ACLU, la grande association américaine de défense des libertés civiles, pour faire casser une loi sur la pornographie infantile sur le Web, la"loi sur la protection des enfants, en ligne". Jeudi, le géant américain a fait savoir qu'il ne comptait pas remettre ces informations à l'administration : "Google n'est pas concerné par ces poursuites et cette demande est abusive", a déclaré Nicole Wong, une conseillère juridique du groupe. "Nous avons eu de longues discussions avec (des interlocuteurs de l'administration) pour tenter de résoudre le problème, mais nous n'y sommes pas parvenus et nous avons l'intention de combattre vigoureusement" leur demande, a-t-elle ajouté. A l'origine, le gouvernement avait demandé à Google les adresses de tous les sites de pornographie pouvant être identifiés ainsi que "les mots-clés, les termes et symboles de toutes les recherches sur Google entre le 1^er juin et 31 juillet 2005", selon les documents judiciaires soumis au tribunal. Il avait toutefois accepté de limiter nettement ces demandes. LA PROTECTION DE LA VIE PRIVÉE Il semble cependant que Google soit isolé. Le gouvernement a fait savoir qu'un des grands rivaux de Google qui n'a pas été identifié s'est plié à une injonction identique. Dans un communiqué posté sur Internet, le groupe Yahoo! a déclaré qu'il avait collaboré avec le gouvernement de manière limitée et sans fournir de données permettant d'identifier les utilisateurs. "Nous sommes des défenseurs rigoureux de la protection de la vie privée", a indiqué un porte-parole de la société, Mary Osako. Pour sa part, Microsoft a déclaré qu'il "uvre étroitement avec les services de justice dans le monde entier pour les aider quand ils le demandent". Pour sa part, AOL indique avoir fait l'objet d'une requête du même type en 2005. Sans avoir accepté d'y céder, la compagnie aurait alors fourni aux autorités une liste des mots-clés utilisés pendant une journée, mais aucune information sur les utilisateurs du moteur de recherche. MSN indique avoir fait de même. Pour de nombreux experts du Réseau, les requêtes gouvernementales dans ce domaine sont sources d'inquiétude. "Si Google perd, qu'est-ce qui va empêcher le gouvernement de réclamer constamment toutes sortes de choses, que ce soit en invoquant l'antiterrorisme ou des poursuites contre n'importe quelle société ?" a déclaré Pam Dixon, du World Privacy Forum. "Les moteurs de recherche sont un objectif très tentant pour le gouvernement", a souligné de son côté Beth Givens, directrice d'une association de protection des libertés civiles de San Diego. Les marchés aussi semblent inquiets des poursuites dirigées contre Google : le cours de l'action a enregistré une baisse de 1,9 % au Nasdaq.