§ Nam-June Paik, un des pères de l'art vidéo, s'est éteint dimanche 29 janvier à Miami, à 74 ans, a annoncé son (1)site internet. L'artiste, né en Corée et installé aux Etats-Unis depuis 1964, a bénéficié d'une reconnaissance mondiale pour avoir questionné très tôt le pouvoir des images et les avoir mêlées au son et au mouvement, à travers des performances. Ses uvres sont exposées au musée Guggenheim de New York, au Museum of Broadcast Communications de Chicago, tandis que la ville de Kyonggi en Corée du Sud lui a consacré un musée. C'est en Allemagne que Nam-June Paik, fils d'industriels aisés, a commencé sa carrière. Arrivé de Corée en 1949, il y rencontre les musiciens John Cage et Karl-Heinz Stockhausen. En 1961, il devient membre du collectif Fluxus, qui réunit des artistes comme Joseph Beuys, Yoko Ono ou Ben. Leur objectif : remettre en cause la frontière entre spectateur et créateur et mêler les genres, dans des uvres souvent diffusables à volonté, donc de peu de valeur. En 1963, à Wiesbaden, celui à qui l'on attribue la paternité de l'expression "autoroute de l'information" expose douze téléviseurs dont il modifie les images. En 1965, il ajoute des électro-aimants au dispositif : dans Magnet TV, des fils forment une boucle sur un écran de télévision, qui diffuse le visage du président Nixon. La distorsion obtenu à la marge, troublante, "peut aussi bien passer pour une préfiguration du Watergate que pour une continuation de l'impressionnisme", écrivait Le Monde à l'occasion d'une rétrospective pendant la foire Art Basel en 2002. THE MORE, THE BETTER Les explorations de Nam-June Paik ont pu susciter le scandale. Le "soutien-gorge télévisuel" qu'il a fait porter à sa partenaire de New-York, la violoncelliste Charlotte Moorman, dans une performance intitulée La lune est la plus ancienne des télés, lui vaut une arrestation en 1967. Mais son exploration "multimédia", passant par exemple par les robots, lui apporte surtout une reconnaissance mondiale, à mesure que son travail évolue et que l'époque des images rattrape son avant-gardisme. En France, le Centre Georges-Pompidou consacre Nam-June Paik par une grande exposition en 1982. Il y rassemble 384 moniteurs vidéo. En 1988, pour les Jeux olympiques de Séoul, il érige une tour de 1 003 écrans qui questionne l'orgie médiatique : The more, the better. "Aucun artiste n'a eu une plus grande influence dans l'imagination et la réalisation du potentiel artistique que recelaient la vidéo et la télévision", écrit le site du musée Guggenheim de New York. "Nam-June Paik a remodelé notre perception de l'image temporelle dans l'art contemporain", ajoute-t-il. § Nam June Paik, l'un des pères de l'art vidéo, s'est éteint dimanche 29 janvier à Miami, à 74 ans, a annoncé son (1)site Internet. L'artiste, né en Corée et installé aux Etats-Unis depuis 1964, a bénéficié d'une reconnaissance mondiale pour avoir questionné très tôt le pouvoir des images et les avoir mêlées au son et au mouvement, à travers des performances. Ses uvres sont exposées au Musée Guggenheim de New York, au Museum of Broadcast Communications de Chicago, tandis que la ville de Kyonggi, en Corée du Sud, lui a consacré un musée. C'est en Allemagne que Nam June Paik, fils d'industriels aisés, a commencé sa carrière. Arrivé de Corée en 1949, il y rencontre les musiciens John Cage et Karl-Heinz Stockhausen. En 1961, il devient membre du collectif Fluxus, qui réunit des artistes comme Joseph Beuys, Yoko Ono et Ben. Leur objectif : remettre en cause la frontière entre spectateur et créateur et mêler les genres, dans des uvres souvent diffusables à volonté, donc de peu de valeur. En 1963, à Wiesbaden, celui à qui l'on attribue la paternité de l'expression "autoroute de l'information" expose douze téléviseurs dont il modifie les images. En 1965, il ajoute des électro-aimants au dispositif : dans Magnet TV, des fils forment une boucle sur un écran de télévision, qui diffuse le visage du président Nixon. La distorsion obtenue à la marge, troublante, "peut aussi bien passer pour une préfiguration du Watergate que pour une continuation de l'impressionnisme", écrivait Le Monde à l'occasion d'une rétrospective pendant la foire Art Basel en 2002. "THE MORE, THE BETTER" Les explorations de Nam June Paik ont pu susciter le scandale. Le "soutien-gorge télévisuel" qu'il a fait porter à sa partenaire de New York, la violoncelliste Charlotte Moorman, dans une performance intitulée La lune est la plus ancienne des télés, lui vaut une arrestation en 1967. Mais son exploration "multimédia", passant par exemple par les robots, lui apporte surtout une reconnaissance mondiale, à mesure que son travail évolue et que l'époque des images rattrape son avant-gardisme. En France, le Centre Georges-Pompidou consacre Nam June Paik par une grande exposition en 1982. Il y rassemble 384 moniteurs vidéo. En 1988, pour les Jeux olympiques de Séoul, il érige une tour de 1 003 écrans qui questionne l'orgie médiatique : The More, the Better. "Aucun artiste n'a eu une plus grande influence dans l'imagination et la réalisation du potentiel artistique que recelaient la vidéo et la télévision", écrit le site du Musée Guggenheim de New York. "Nam June Paik a remodelé notre perception de l'image temporelle dans l'art contemporain", ajoute-t-il.