§ La guerre du gaz se déplace de l'Ukraine vers le Caucase du Sud. Après la double explosion sur le gazoduc russe en direction de la Géorgie et de l'Arménie, la Russie a interrompu ses livraisons. Tbilissi a accusé Moscou d'être derrière ces deux explosions. "L'explication que nous avons reçue de la partie russe est absolument inadéquate et contradictoire (...) La Géorgie a été l'objet d'un grave sabotage de la part de la Fédération de Russie", a déclaré le président Saakachvili qui accuse en personne Moscou. Privées de gaz, la Géorgie et à l'Arménie sont actuellement traversées par une vague de froid. PISTE TERRORISTE ? Les deux explosions se sont produites avant l'aube sur le tronçon principal et un embranchement secondaire du gazoduc Mozdok-Tbilissi, dans le Caucase russe, non loin de la frontière avec la Géorgie, selon le ministère russe des Situations d'urgence. "Nous étudions, entre autres pistes, celle du terrorisme, mais il est trop tôt pour se prononcer", a déclaré Vladimir Ivanov, porte-parole du ministère des situations d'urgence à Vladikavkaz, dans le Caucase russe. M. Ivanov avait évoqué dans un premier temps dimanche matin un "incident" sur le gazoduc ayant entraîné une chute brutale de la pression, justifiant la décision russe de fermer totalement les vannes. Le porte-parole russe a évoqué un possible délai de plusieurs jours pour réparer le gazoduc, en raison des conditions météorologiques difficiles dans les montagnes du Caucase. Un délai susceptible de fortement perturber l'Arménie et la Géorgie, qui dépendent très largement du gaz russe. Les autorités arméniennes et géorgiennes ont ainsi mis en garde dimanche leurs populations contre des restrictions de chauffage, à un moment où la région (y compris la Russie) est touchée par une vague de froid d'une inhabituelle intensité. "L'importation de gaz a été complètement stoppée. Il y a assez de gaz pour 24 heures. Des discussions sont en cours pour des fournitures à partir de l'Azerbaïdjan et de l'Iran, mais cela prendra plusieurs jours", a mis en garde à la télévision le vice-ministre géorgien de l'énergie, Aleko Khetagourov. En Arménie, la société de distribution de gaz Armrosgazprom a appelé à économiser l'énergie et a procédé à de premières restrictions de fourniture. "Nous avons commencé à recourir à nos stocks de gaz. C'est pourquoi Armrosgazprom appelle la population à utiliser le gaz avec parcimonie et si nécessaire à utiliser des moyens de chauffage de remplacement", a déclaré à l'AFP Shushan Sardarian, porte-parole de la compagnie. Cet incident survient à un moment où la Géorgie, et dans une moindre mesure l'Arménie, sont sous le coup de la décision de Moscou d'augmenter de façon draconienne le prix du gaz à destination des pays de l'ex-URSS enclins à quitter la sphère d'influence russe. Une volonté ayant conduit récemment au conflit gazier avec l'Ukraine, qui avait eu des répercussions début janvier sur les livraisons aux marchés européens du géant gazier russe Gazprom, un groupe semi-public. La Géorgie dépend étroitement de la Russie pour ses livraisons de gaz, dont le prix vient d'augmenter fortement pour presque doubler à 110 dollars les 1 000 m^3 sur décision de Moscou dès ce mois-ci. Les relations avec Moscou se sont fortement dégradées depuis l'arrivée au pouvoir en janvier 2004 en Géorgie du président pro-occidental Mikheil Saakachvili. Le président arménien Robert Kotcharian, pourtant réputé fidèle à Moscou, est, quant à lui, attendu dimanche en Russie pour des discussions avec Vladimir Poutine, qui doivent notamment porter sur la forte hausse des prix du gaz imposée depuis peu par la Russie à l'Arménie. Sur les lieux des explosions dans le Caucase russe, des enquêteurs du Service fédéral de sécurité (FSB, issu de l'ex-KGB) tentaient d'établir si les explosions étaient des attentats, dans cette région située non loin de la Tchétchénie. § La guerre du gaz se déplace de l'Ukraine vers le Caucase du Sud. Après la double explosion dimanche sur le gazoduc russe en direction de la Géorgie et de l'Arménie, la Russie a interrompu ses livraisons. Tbilissi a accusé Moscou d'être derrière ces deux explosions. "L'explication que nous avons reçue de la partie russe est absolument inadéquate et contradictoire (...) La Géorgie a été l'objet d'un grave sabotage de la part de la Fédération de Russie", a déclaré le président Saakachvili qui accuse en personne Moscou. Privées de gaz, la Géorgie et à l'Arménie sont actuellement traversées par une vague de froid. SABOTAGE OU ACTE TERRORISTE ? Les deux explosions se sont produites avant l'aube sur le tronçon principal et un embranchement secondaire du gazoduc Mozdok-Tbilissi, dans le Caucase russe, non loin de la frontière avec la Géorgie, selon le ministère russe des Situations d'urgence. "Un groupe d'experts travaille sur le site. Selon les premières informations, ils ont déjà découvert les restes d'un engin explosif artisanal. Si cette explication se confirme, alors il s'agit de sabotage", a déclaré le porte-parole du parquet général dans le Caucase russe, Sergueï Prokopov. Peu auparavant, Vladimir Ivanov, porte-parole du ministère des situations d'urgence à Vladikavkaz, dans le Caucase russe, avait évoqué la piste terroriste. "Nous étudions, entre autres pistes, celle du terrorisme, mais il est trop tôt pour se prononcer", avait-il déclaré. M. Ivanov avait évoqué dans un premier temps dimanche matin un "incident" sur le gazoduc ayant entraîné une chute brutale de la pression, justifiant la décision russe de fermer totalement les vannes. Le porte-parole russe a évoqué un possible délai de plusieurs jours pour réparer le gazoduc, en raison des conditions météorologiques difficiles dans les montagnes du Caucase. Un délai susceptible de fortement perturber l'Arménie et la Géorgie, qui dépendent très largement du gaz russe. Les autorités arméniennes et géorgiennes ont ainsi mis en garde dimanche leurs populations contre des restrictions de chauffage, à un moment où la région (y compris la Russie) est touchée par une vague de froid d'une inhabituelle intensité. "L'importation de gaz a été complètement stoppée. Il y a assez de gaz pour 24 heures. Des discussions sont en cours pour des fournitures à partir de l'Azerbaïdjan et de l'Iran, mais cela prendra plusieurs jours", a mis en garde à la télévision le vice-ministre géorgien de l'énergie, Aleko Khetagourov. En Arménie, la société de distribution de gaz Armrosgazprom a appelé à économiser l'énergie et a procédé à de premières restrictions de fourniture. "Nous avons commencé à recourir à nos stocks de gaz. C'est pourquoi Armrosgazprom appelle la population à utiliser le gaz avec parcimonie et si nécessaire à utiliser des moyens de chauffage de remplacement", a déclaré à l'AFP Shushan Sardarian, porte-parole de la compagnie. Cet incident survient à un moment où la Géorgie, et dans une moindre mesure l'Arménie, sont sous le coup de la décision de Moscou d'augmenter de façon draconienne le prix du gaz à destination des pays de l'ex-URSS enclins à quitter la sphère d'influence russe. Une volonté ayant conduit récemment au conflit gazier avec l'Ukraine, qui avait eu des répercussions début janvier sur les livraisons aux marchés européens du géant gazier russe Gazprom, un groupe semi-public. La Géorgie dépend étroitement de la Russie pour ses livraisons de gaz, dont le prix vient d'augmenter fortement pour presque doubler à 110 dollars les 1 000 m^3 sur décision de Moscou dès ce mois-ci. Les relations avec Moscou se sont fortement dégradées depuis l'arrivée au pouvoir en janvier 2004 en Géorgie du président pro-occidental Mikheil Saakachvili. Le président arménien Robert Kotcharian, pourtant réputé fidèle à Moscou, est, quant à lui, attendu dimanche en Russie pour des discussions avec Vladimir Poutine, qui doivent notamment porter sur la forte hausse des prix du gaz imposée depuis peu par la Russie à l'Arménie. Sur les lieux des explosions dans le Caucase russe, des enquêteurs du Service fédéral de sécurité (FSB, issu de l'ex-KGB) tentaient d'établir si les explosions étaient des attentats, dans cette région située non loin de la Tchétchénie.