§ L'affaire serait passée inaperçue sans la vigilance d'un historien travaillant sur les services de renseignement, Matthew M. Aid, rapporte le New Yok Times dans son édition du mardi 21 février. En décembre 2005, M. Aid a remarqué la disparition de douzaine de documents, qu'il avait copiés des années auparavant, des étagères en libre accès des Archives nationales. Mais selon le quotidien américain, l'opération de suppression de l'accès public a commencé dès 1999, quand la CIA et cinq autres agences se sont opposées à la publication qu'elles estimaient hâtive d'informations sensibles ; le président Bill Clinton ayant signé en 1995 une ordre de déclassification. Ce programme secret de reprise en main s'est accéléré après l'arrivée au pouvoir de George Bush, affirme le quotidien. Les Archives nationales, elles-mêmes tenues au secret, ne sont pas autorisées à révéler quelles agences de renseignement sont derrière cette opération. VIEUX RÉFLEXES BUREAUCRATIQUES Selon la réglementation actuelle, les documents du gouvernement sont censés être déclassifiés au bout de vingt-cinq ans sauf raison particulière de les garder au secret. La restauration du statut de documents classés concerne plus de 55 000 pages qui avaient été précédemment déclassifiées. Ce qui a frappé l'historien Matthew Aid, c'est la banalité des documents qui ont disparu la plupart concernant des rapports du département d'Etat sur la guerre de Corée ou le début de la guerre froide. "Ce qu'ils ont retiré n'aurait jamais dû disparaîre, affirme M. Aid. La plupart de ces documents sont inoffensifs, le reste complètement ridicule." Si le choix de certains documents laisse perplexe, certaines disparitions, note le New York Times, semblent guidées par de vieux réflexes bureaucratiques : couvrir des affaires embarrassantes qui ont pourtant eu lieu il y a plus d'un demi-siècle. Un de ces documents, par exemple, datant du 12 octobre 1950 et émanant de la CIA, affirme qu'une intervention chinoise dans la guerre de Corée "n'interviendra pas en 1950". Le 27 octobre de cette même année, 300 000 soldats chinois sont entrés en Corée. La direction des Archives nationales, rapporte le quotidien, ne peut pas chiffrer précisemment le coût d'un tel programme mais elle l'estime à plusieurs millions de dollars, dont au moins un million pour former une équipe et sécuriser une pièce où les agents puissent travailler. § L'affaire serait passée inaperçue sans la vigilance d'un historien travaillant sur les services de renseignement, Matthew M. Aid, rapporte le New York Times dans son édition du mardi 21 février. En décembre 2005, M. Aid a remarqué la disparition des étagères en libre accès des Archives nationales d'une douzaine de documents, qu'il avait copiés des années auparavant. Mais selon le quotidien américain, l'opération de suppression de l'accès public a commencé dès 1999, quand la CIA et cinq autres agences se sont opposées à la publication qu'elles estimaient hâtive d'informations sensibles, le président Bill Clinton ayant signé en 1995 une ordre de déclassification. Ce programme secret de reprise en main s'est accéléré après l'arrivée au pouvoir de George Bush, affirme le quotidien. Les Archives nationales, elles-mêmes tenues au secret, ne sont pas autorisées à révéler quelles agences de renseignement sont derrière cette opération. VIEUX RÉFLEXES BUREAUCRATIQUES Selon la réglementation actuelle, les documents du gouvernement sont censés être déclassifiés au bout de vingt-cinq ans sauf raison particulière de les garder au secret. La restauration du statut de documents classés concerne plus de 55 000 pages qui avaient été précédemment déclassifiées. Ce qui a frappé l'historien Matthew Aid, c'est la banalité des documents qui ont disparu la plupart concernant des rapports du département d'Etat sur la guerre de Corée ou le début de la guerre froide. "Ce qu'ils ont retiré n'aurait jamais dû disparaître, affirme M. Aid. La plupart de ces documents sont inoffensifs, le reste complètement ridicule." Si le choix de certains documents laisse perplexe, certaines disparitions, note le New York Times, semblent guidées par de vieux réflexes bureaucratiques : couvrir des affaires embarrassantes qui ont pourtant eu lieu il y a plus d'un demi-siècle. Un de ces documents, par exemple, datant du 12 octobre 1950 et émanant de la CIA, affirme que la Chine"n'interviendra pas en 1950" dans la guerre de Corée. Le 27 octobre de cette même année, 300 000 soldats chinois entraient en Corée. La direction des Archives nationales, rapporte le quotidien, ne peut pas chiffrer précisemment le coût d'un tel programme, mais elle l'estime à plusieurs millions de dollars, dont au moins un million pour former une équipe et sécuriser une pièce où les agents puissent travailler.