§ La guerre du gaz se déplace de l'Ukraine vers le Caucase du Sud. Après une double explosion dimanche sur le gazoduc russe qui alimente la Géorgie et de l'Arménie, la Russie a interrompu ses livraisons, s'attirant la colère de Tbilissi. "L'explication que nous avons reçue de la partie russe est absolument inadéquate et contradictoire (...) La Géorgie a été l'objet d'un grave sabotage de la part de la Fédération de Russie", a déclaré le président Saakachvili, accusant directement Moscou. "Cette situation ne devrait pas être politisée et nous avons été surpris de voir de tels commentaires dans les médias", a réagi le porte-parole de Gazprom, Sergueï Kouprianov, refusant de commenter directement les propos du président géorgien. Entre-temps, une autre explosion a endommagé une importante ligne alimentant en électricité russe la Géorgie, la privant en partie de courant. ENGIN EXPLOSIF ARTISANAL Deux explosions se sont produites avant l'aube sur le tronçon principal et un embranchement secondaire du gazoduc Mozdok-Tbilissi, dans la république russe d'Ossétie du Nord, non loin de la frontière avec la Géorgie, selon le ministère russe des situations d'urgence. "Un groupe d'experts travaille sur le site. Selon les premières informations, ils ont déjà découvert les restes d'un engin explosif artisanal. Si cette explication se confirme, alors il s'agit de sabotage" , a déclaré le porte-parole du parquet général dans le Caucase russe, Sergueï Prokopov. Peu auparavant, Vladimir Ivanov, porte-parole du ministère des situations d'urgence à Vladikavkaz, dans le Caucase russe, avait évoqué "entre autres pistes, celle du terrorisme, mais il est trop tôt pour se prononcer". Il avait dans un premier temps fait état d'un "incident" sur le gazoduc ayant entraîné une chute brutale de la pression, justifiant la décision russe de fermer totalement les vannes. Le porte-parole russe a évoqué que plusieurs jours pourraient être nécessaires pour réparer le gazoduc, en raison des conditions météorologiques difficiles dans les montagnes du Caucase. Alors que cette double explosion promettait de fortement perturber l'Arménie et la Géorgie, qui dépendent très largement du gaz russe et sont touchées par une vague de froid particulièrement intense, une autre explosion a eu lieu quelques heures plus tard sur une ligne d'alimentation électrique dans la république caucasienne russe de Karatchaïevo-Tcherkessie, à la frontière avec la Géorgie. "Des pylônes ont explosé. Nous sommes en train de vérifier la situation", a fait savoir la représentation locale du ministère des situations d'urgence, citée par l'agence Interfax. La Géorgie continue de recevoir de l'électricité de Russie par une autre ligne à haute tension, a assuré le vice-ministre géorgien de l'énergie, Aleko Khetagourov, tout évoquant la prochaine importation d'électricité de Turquie. Une équipe de techniciens russes a été dépêchée sur place, mais une responsable du monopole russe de l'électricité SEU, Margarita Nagoga, a évoqué un délai d'au moins un semaine pour les réparations. ÉCONOMIES D'ÉNERGIE Les autorités arméniennes et géorgiennes ont prévenu leurs populations de restrictions de chauffage."L'importation de gaz a été complètement stoppée. Il y a assez de gaz pour 24 heures. Des discussions sont en cours pour des fournitures à partir de l'Azerbaïdjan et de l'Iran, mais cela prendra plusieurs jours", a mis en garde à la télévision le vice-ministre géorgien de l'énergie, Aleko Khetagourov. En Arménie, la société de distribution de gaz Armrosgazprom a appelé à économiser l'énergie, et procédé à des restrictions. "Nous avons commencé à recourir à nos stocks de gaz. C'est pourquoi Armrosgazprom appelle la population à utiliser le gaz avec parcimonie et si nécessaire à utiliser des moyens de chauffage de remplacement", a déclaré un porte-parole de la compagnie. Ces interruptions surviennent à un moment où la Géorgie, et dans une moindre mesure l'Arménie, sont sous le coup de la décision de Moscou d'augmenter de façon draconienne le prix du gaz à destination des pays de l'ex-URSS enclins à quitter la sphère d'influence russe. Une volonté ayant conduit récemment au conflit gazier avec l'Ukraine, qui avait eu des répercussions début janvier sur les livraisons aux marchés européens du géant gazier russe Gazprom, un groupe semi-public. La Géorgie dépend étroitement de la Russie pour ses livraisons de gaz, dont le prix vient d'être presque doublé par Moscou, à 110 dollars les 1 000 m^3. Or, les relations avec la Russie se sont fortement dégradées depuis l'arrivée au pouvoir, en janvier 2004, du président pro-occidental Mikheil Saakachvili. Le président arménien Robert Kotcharian, pourtant réputé fidèle à Moscou, est, quant à lui, attendu dimanche en Russie pour des discussions avec Vladimir Poutine, qui doivent notamment porter sur la forte hausse des prix du gaz imposée depuis peu par Moscou. § La guerre du gaz se déplace de l'Ukraine vers le Caucase du Sud. Après une double explosion dimanche sur le gazoduc russe qui alimente la Géorgie et de l'Arménie, la Russie a interrompu ses livraisons, s'attirant la colère de Tbilissi. "L'explication que nous avons reçue de la partie russe est absolument inadéquate et contradictoire (...) La Géorgie a été l'objet d'un grave sabotage de la part de la Fédération de Russie", a déclaré le président pro-occidental Saakachvili, échaudé par le quasi doublement du prix du gaz tout juste imposé par Moscou à d'ex-républiques soviétiques enclines à quitter sa sphère d'influence. Le président élu en 2004 a fustigé "un chantage", qui suit les "menaces d'hommes politiques russes selon lesquelles nous pourrions nous retrouver sans lumière et sans gaz". "Les commentaires émis de Tbilissi, à en juger par ce que rapportent les agences de presse, ne peuvent être qualifiés d'autre chose que d'hystériques", a répondu le ministère des affaires étrangères russe dans un communiqué cité par l'agence russe Ria-Novosti. Selon Moscou, "pratiquement tous les dirigeants de haut rang géorgiens ont vu dans cette situation la possibilité d'une nouvelle vague d'agressivité dans leur campagne antirusse". Entre-temps, une autre explosion a endommagé une importante ligne alimentant en électricité russe la Géorgie, la privant en partie de courant. ENGIN EXPLOSIF ARTISANAL Deux explosions se sont produites avant l'aube sur le tronçon principal et un embranchement secondaire du gazoduc Mozdok-Tbilissi, dans la république russe d'Ossétie du Nord, non loin de la frontière avec la Géorgie, selon le ministère russe des situations d'urgence. "Selon les premières informations, les experts sur place ont déjà découvert les restes d'un engin explosif artisanal. Si cette explication se confirme, alors il s'agit de sabotage", a déclaré le porte-parole du parquet général dans le Caucase russe, Sergueï Prokopov. Le ministère des situations d'urgence à Vladikavkaz a lui évoqué, "entre autres pistes, celle du terrorisme". Il avait dans un premier temps fait état d'un "incident" ayant entraîné une chute brutale de la pression, justifiant la décision russe de fermer totalement les vannes. La réparation du gazoduc pourrait prendre plusieurs jours, en raison des conditions météorologiques difficiles dans les montagnes du Caucase. Alors que cette double explosion promettait déjà fortement perturber l'Arménie et la Géorgie, très largement dépendantes du gaz russe, et soumises à une vague de froid particulièrement intense, une autre explosion a endommagé quelques heures plus tard une ligne électrique de la république caucasienne russe de Karatchaïevo-Tcherkessie, à la frontière avec la Géorgie. Ce pays continue de recevoir de l'électricité russe par une autre ligne à haute tension, a assuré le vice-ministre géorgien de l'énergie, Aleko Khetagourov, tout évoquant la prochaine importation d'électricité de Turquie. La société d'électricité russe a annoncé que les réparations prendraient au moins une semaine. ÉCONOMIES D'ÉNERGIE Les autorités arméniennes et géorgiennes ont prévenu leurs populations de restrictions de chauffage."Il y a assez de gaz pour 24 heures. Des discussions sont en cours pour des fournitures à partir de l'Azerbaïdjan et de l'Iran, mais cela prendra plusieurs jours", a mis en garde à la télévision le vice-ministre géorgien de l'énergie. En Arménie, la société de distribution de gaz Armrosgazprom a dû recourir à ses stocks de gaz, et a appelé la population à économiser cette énergie "et si nécessaire à utiliser des moyens de chauffage de remplacement". Le président arménien Robert Kotcharian, pourtant réputé fidèle à Moscou, était attendu dimanche en Russie pour des discussions avec Vladimir Poutine, qui doivent notamment porter sur la forte hausse des prix du gaz imposée depuis peu par Moscou.