§ Le gouvernement américain a accepté de verser 300 000 dollars à un Egyptien, ancien résident new-yorkais, pour qu'il retire sa plainte pour détention illégale après les attentats du 11 septembre 2001. C'est la première fois que l'administration Bush choisit de parvenir à un tel accord, dans le cadre des nombreux recours déposés pour détention arbitraire ou mauvais traitements. La plainte vise notamment l'ancien ministre de la justice John Ashcroft et le directeur du FBI (Bureau fédéral d'enquêtes), Robert Mueller, pour violation des droits des détenus musulmans sur la base de leur race, de leur religion et de leur nationalité. Les avocats du ministère de la justice estiment, dans les papiers remis à la cour, que cet accord n'équivaut pas à une reconnaissance de responsabilité. Mais il s'agit d'un précédent attentivement observé par tous ceux qui dénoncent les abus américains dans les prisons. Ehab Elmaghraby vivait à New York depuis treize ans. Marié à une Américaine, il travaillait dans un restaurant près de Times Square la semaine et, le week-end, tenait un stand au marché aux puces dans le Queens, où il habitait. Sa vie a basculé après le 11-Septembre. Il a été arrêté le 30 septembre 2001, semble-t-il parce que le FBI avait repéré que le propriétaire de son appartement avait essayé de suivre des cours de pilotage. Plusieurs centaines d'étrangers, d'origine arabe ou musulmans, ont été interpellés après les attentats. Ehab Elmaghraby faisait partie des 184 considérés comme suspects de liens avec les terroristes. Il a passé près d'un an dans le centre de détention fédéral de Brooklyn, dans des conditions de haute sécurité, où il se plaint d'avoir subi des traitements dégradants. Après avoir reconnu des délits mineurs, il a été renvoyé en Egypte, mais a été blanchi de toute accusation de lien avec le terrorisme. Les conditions de détention à la prison fédérale de Brooklyn ont fait l'objet d'un rapport sévère de l'inspecteur général du ministère de la justice, qui fait état de violences physiques et verbales et d'injures racistes. Une dizaine de gardiens ont été sanctionnés. Deux d'entre eux ont été licenciés. Ehab Elmaghraby a porté plainte avec un autre ancien détenu de la prison de Brooklyn, le Pakistanais Javaid Iqbal, également renvoyé dans son pays et blanchi de soupçons de terrorisme, mais qui, lui, poursuit son action en justice. Dans le cadre de cette procédure, un juge fédéral new-yorkais, John Gleeson, a estimé, en septembre 2005, que John Ashcroft ou Robert Mueller pouvaient témoigner sous serment. Le gouvernement avait estimé qu'ils ne pouvaient être tenus pour responsables et que les arrestations étaient justifiées par l'urgence de la lutte antiterroriste. Le Centre pour les droits constitutionnels a également engagé un procès collectif au nom de plusieurs autres détenus de la prison de Brooklyn. Arrêtés pour violations des lois sur l'immigration, ils ont été emprisonnés et, dans certains cas, placés au secret. Ils ont également été blanchis et renvoyés dans leur pays. Certains sont revenus début janvier pour témoigner dans le cadre de leur procédure, placée également sous la juridiction du juge Gleeson. § Le gouvernement américain a accepté de verser 300 000 dollars à un Egyptien, ancien résident new-yorkais, pour qu'il retire sa plainte pour détention illégale après les attentats du 11 septembre 2001. C'est la première fois que l'administration Bush choisit de parvenir à un tel accord, dans le cadre des nombreux recours déposés pour détention arbitraire ou mauvais traitements.