Election présidentielle 2022 : "Notre modèle est-il en train de disparaître ?"

Cette précampagne est-elle différente des précédentes ?

Oui car nous entrons dans une nouvelle période d’instabilité systémique dans le domaine sanitaire, social, écologique et géopolitique. Cette instabilité pose, pour un pays politique comme la France, trois questions : est-ce que nous avons les moyens de maîtriser notre destin face à ces périls, est-ce que les politiques peuvent toujours peser sur le cours des choses et, est-ce que la France est en train de disparaître. Le niveau d’inquiétude des Français explique leur désarroi par rapport à la faiblesse de l’offre politique. Une majorité de français ne souhaite pas que le Président se représente mais on ne voit pas, pour l’heure, d’alternative.

Les thématiques de cette campagne sont-elles différentes ?

Le sujet principal est : notre modèle est-il en train de disparaître ou pas ? Est-ce que l’on entre dans une ère de chaos ou pas ? La crise des Gilets jaunes plus la crise pandémique, et le spectacle d’un système sanitaire très déficient lorsqu’on le croyait l’un des meilleurs au monde, ont été pour le pays source d’inquiète et de tension.

Le fait que le futur élu aura peu de prise sur les vrais problèmes qui sont aujourd’hui globaux, crée-t-il de la défiance de la part des électeurs ?

Face au péril, les peuples se replient sur eux-mêmes et font peser une pression très forte sur leurs dirigeants alors que justement les périls montrent une interdépendance des pays entre eux au plan sanitaire, environnemental et même économique et numérique. On est face à une contradiction.
Cette attente déçue ne génère-t-elle pas la violence que l’on constate à l’égard des politiques ?
La violence vient toujours du fait que les électeurs ont le sentiment qu’en fois élus les dirigeants regardent ailleurs, ça a été le cas lors de la crise des Gilets Jaunes.