
Samedi 27 novembre, l’équipe de campagne de Yannick Jadot, le candidat écologiste à l’élection présidentielle, a subi en direct les premières répliques politiques de l’affaire Nicolas Hulot, accusé de viol et d’agressions sexuelles après l’enquête d’ « Envoyé spécial » diffusée sur France 2. Dans la soirée, Mounir Satouri, directeur de campagne de Yannick Jadot, officialisait la « mise en retrait » de Matthieu Orphelin, proche historique de Nicolas Hulot, « de ses responsabilités de porte-parole dans la campagne ». Yannick Jadot a affirmé au Monde, dimanche 28 novembre, qu’ « à partir du moment où une enquête est en cours et où Matthieu Orphelin peut être interrogé au titre de sa relation personnelle avec M. Hulot, il ne peut plus porter la parole collective de la campagne ».
Vendredi, au lendemain de la diffusion de l’enquête télévisée, Matthieu Orphelin avait décidé de ne pas accompagner Yannick Jadot en déplacement à Calais (Pas-de-Calais). Le député de Maine-et-Loire, qui a affirmé dans un communiqué n’avoir « jamais couvert le moindre agissement répréhensible de Nicolas Hulot », craignait de focaliser l’attention des médias au détriment de la visite du candidat écologiste. Dès le lendemain, Yannick Jadot et Mounir Satouri tranchaient dans le vif : il fallait débrancher le porte-parole Matthieu Orphelin de la campagne, le plus vite possible.
Si, dans un premier temps, il a été décidé de retirer, uniquement, le porte-parolat au député, ancien macroniste, M. Orphelin devrait être finalement écarté totalement de la campagne après la publication de son propre communiqué. Il y assure qu’il n’est « pas dupe ». « J’avais signifié cette semaine à Yannick Jadot que je souhaitais mettre fin à mes fonctions de porte-parole avant le 20 décembre, après déjà plusieurs alertes – non entendues – au candidat Jadot ces dernières semaines, compte tenu des difficultés de la campagne et de ma non-adhésion à ses choix stratégiques », précise-t-il.
« Zéro impunité »
Cette justification a été très mal perçue par l’équipe Jadot qui considère cette sortie comme un contre-feu très maladroit. Surtout que, selon l’équipe de campagne, Matthieu Orphelin n’avait jamais fait état, en interne, de divergences stratégiques. « Je peux comprendre la colère et la rancœur de Matthieu, intervient Yannick Jadot. Mais la colère qui m’intéresse aujourd’hui, c’est celle des femmes qui subissent des violences. Je veux que la parole des femmes soit entendue et qu’elle soit au cœur de nos politiques publiques. Dans ce combat, nous devons être exemplaires. Zéro impunité. A ce titre, au cours de ma campagne, chacun jugera de la force de la parole de Mélanie Vogel – sénatrice écologiste –, de Delphine Batho et, évidemment, de Sandrine Rousseau. »
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