Présidentielle : Jean-Christophe Lagarde et l’UDI rallient LR
Après avoir un temps envisagé une candidature personnelle, le président de l’UDI a annoncé au « Parisien » son intention de rallier le candidat des Républicains.
Jean-Christophe Lagarde n’ira pas. Pourtant, le député de la cinquième circonscription de Seine-Saint-Denis avait laissé entendre, en janvier dernier, la possibilité d’une aventure personnelle en vue de l’élection présidentielle 2022. Au mois de septembre encore, le patron de l’Union des démocrates et indépendants (UDI) avançait l’idée d’une participation à la primaire de la droite et du centre. Mais la primaire est morte avant d’avoir vu le jour, assassinée par les divisions internes au sein des Républicains.
Le candidat de la droite et du centre sera donc désigné en décembre prochain, lors d’un congrès interne. Objectif annoncé : battre Macron. Une tâche que Jean-Christophe Lagarde ne peut certainement envisager de réaliser par ses propres moyens. « Suis-je le mieux placé […] pour gagner ? Non », confie, lucide, le patron de l’UDI au Parisien.
À LIRE AUSSICoignard – Congrès LR : une primaire ouverte en moins bien
Vers une coalition anti-Macron ?
La décision de Jean-Christophe Lagarde est donc prise : en 2022, place au « rassemblement avec un candidat LR, car seul un candidat de la droite et du centre peut éviter aux Français d’être prisonniers d’un choix Macron par défaut ». Contre l’ancien ministre de François Hollande devenu calife à la place du calife, le député dionysien n’a, en effet, pas de mots assez durs. « On nous a promis un nouveau monde, on a eu une gouvernance sectaire et arrogante », tance Jean-Christophe Lagarde, qui professe vouloir « en finir avec Jupiter », « cesser la folie centralisatrice » et « redonner des pouvoirs au Parlement ».
Un revirement qui parachève le retour de l’UDI dans le giron des Républicains, après des années de brouille plus ou moins prononcée. En mars 2017, Jean-Christophe Lagarde et les siens avaient refusé de continuer à soutenir François Fillon après sa mise en examen, rompant des années de collaboration. Le désamour avait atteint son pic en décembre 2017, lors de l’accession de Laurent Wauquiez à la direction des Républicains. En désaccord avec la ligne dure du président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, Jean-Christophe Lagarde avait alors décidé de faire bande à part – notamment lors des élections européennes de 2019.
À LIRE AUSSILREM : Gérald Darmanin exhorte l’UDI à travailler avec la majorité
Ralliement sous conditions
Pour autant, Jean-Christophe Lagarde et l’UDI n’entendent pas donner carte blanche au candidat qui sera désigné le 4 décembre prochain. « Nous ne soutiendrons pas un candidat qui passerait nos idées à la trappe », assure celui qui n’a jamais renié son adhésion au fédéralisme européen – une idée pourtant presque entièrement disparue du champ politique français. Alors, d’ici au congrès, l’UDI fera passer des auditions à trois des cinq candidats déclarés : Xavier Bertrand, Valérie Pécresse et Philippe Juvin. « Le conseil national de l’UDI dira le 27 novembre sa préférence pour l’un des trois ». Éric Ciotti et Michel Barnier, qui semblent tous deux plus éloignés des aspirations de l’UDI, n’ont en revanche pas souhaité s’adresser à d’autres militants que les leurs avant le congrès. Charge à eux, si d’aventure ils étaient élus, « de vouloir, ou pas, créer une dynamique de rassemblement tenant compte de notre projet ».
À LIRE AUSSIMichel Richard – Pourquoi le candidat de la droite sera Michel Barnier