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Durant la nuit de vendredi à samedi, le Royaume-Uni a consommé son divorce d'avec l'UE. Une première dans l'histoire de l'Union

Après 47 ans d'un mariage houleux, le Royaume-Uni a quitté, vendredi soir, l'Union européenne. Le pays entame «un nouvel acte» de son histoire, selon les propos de ses responsables.
Le Royaume-Uni est le premier Etat à quitter l'UE. Après trois ans et demi de déchirements suivant le référendum de 2016, il doit désormais s'atteler à la tâche difficile de rebâtir des relations avec le bloc réduit à 27, mais aussi les grandes puissances comme les Etats-Unis de Donald Trump qui lui font des appels du pied.
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Un «succès»
Juste avant le moment fatidique, pendant qu'un compte à rebours était lancé sur la façade de Downing Street, le premier ministre Boris Johnson a prédit que le Brexit, dont il a été un promoteur acharné, serait un «succès retentissant», «quels que soient les obstacles».
«La chose la plus importante à dire ce soir, c'est que ce n'est pas la fin, mais le début, le moment où l'aube pointe et le rideau se lève sur un nouvel acte de notre grand drame national», a-t-il ajouté, promettant «le début d'une nouvelle ère de coopération amicale» avec l'Union européenne.
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Le lien délicat avec Bruxelles
Avec Bruxelles, les termes de la coopération doivent être définis d'ici à la fin de l'année, annonçant dès les semaines à venir des négociations qui s'annoncent âpres et dont l'issue demeure incertaine.
Aux abords du Parlement, une foule de plusieurs milliers de personne enfle. Dans l'après-midi, un drapeau européen a été brûlé. C'est ici que les opposants les plus farouches à l'UE s'apprêtent à laisser éclater leur joie, autour de l'europhobe Nigel Farage.
Boris Johnson tente de rassembler
Se posant en rassembleur d'un pays qui s'est déchiré pendant plus de trois ans et demi, le premier ministre Boris Johnson, qui a tout misé sur le Brexit, veille à se garder de tout triomphalisme. Devant ses ministres réunis dans la ville pro-Brexit de Sunderland, il insisté sur sa volonté de «tourner la page des divisions» et «travailler à toute vapeur» pour rassembler le pays.
Dans le nord de l'Angleterre, dans la ville de Morley, qui a voté à 60% pour le Brexit, une grande fête a été organisée dans une salle ornée aux couleurs du Royaume-Uni. «J'attendais ça depuis 2016», jubile Joshua Spencer, étudiant de 25 ans.
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L'émoi des pays européens
De Bruxelles à Berlin en passant par Paris, les dirigeants européens ont exprimé leurs regrets et leur détermination à trouver «le meilleur partenariat» possible pour le Brexit qui porte un coup au rêve européen. «Un signal d'alarme historique» qui doit «nous faire réfléchir», a averti le président français Emmanuel Macron.
Pour que la séparation se fasse en douceur, le Royaume-Uni continuera d'appliquer les règles européennes jusqu'au 31 décembre.
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