
« Tous ceux qui veulent le passe sanitaire, contactez-moi en privé. » Depuis l’annonce de l’extension du passe sanitaire, lundi 12 juillet, des offres ont éclos sur Internet à destination des réfractaires à la vaccination contre le Covid-19. Pour un prix compris entre 200 et 500 euros, il serait possible d’obtenir un faux passe sanitaire, sans avoir reçu la moindre goutte de vaccin. Des offres illégales qui semblent être, dans de nombreux cas, de simples arnaques.
Sur la messagerie Telegram, un vendeur qui se fait appeler « Généreux » propose diverses options. Pour 100 euros, il réutilise des QR codes de « vrais » passes sanitaires et y ajoute les informations personnelles de la personne qui passe commande. L’acheteur reçoit ensuite son faux certificat par mail, qu’il peut imprimer et présenter à des contrôles. Or, lorsqu’il sera scanné, les données du véritable détenteur du passe s’afficheront à l’écran. En cas de contrôle par les forces de l’ordre, les fraudeurs encourent jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende pour faux et usage de faux.
La falsification d’un passe sanitaire déjà existant n’est pas la seule stratégie mise en place par les fraudeurs. « Généreux » propose aussi un passe sanitaire d’« une ou deux doses » enregistré, selon ses affirmations, sur le compte Ameli. « J’ai ma voisine qui travaille à la Sécurité sociale et je lui donne tes coordonnées et ton numéro de Sécu, spécifie le vendeur dans son canal de discussion. Elle fait le nécessaire, et ce sera officiel pour la loi française. Mais, comme tu peux t’en douter, cette solution est plus chère : 200 euros. »
C’est le choix fait par Samuel (tous les prénoms ont été modifiés), commercial dans le secteur des banques et des assurances dans la région toulousaine. Il devrait obtenir son faux passe sanitaire dans deux semaines, mais n’a aucune certitude sur la validité du document. « Il y a certainement des arnaques, mais, même si le faux passe ne fonctionne pas, ne pas aller au restaurant, au cinéma, au théâtre… je survivrai. Et, au moins, j’aurai tenté le coup. »
« Pas évident » d’en obtenir un
Pour ne pas se faire arnaquer, Alexis, qui travaille en tant que consultant, a épluché de nombreux sites Web, y compris sur le dark Net, réseau parallèle qui rassemble une multitude d’activités illégales. Il y a trouvé quelques forums français où le sujet est discuté, mais pas de réseau d’achat à proprement parler. « J’ai parcouru les dix plus importantes boutiques en ligne, mais elles ne proposaient rien en lien avec le passe français, uniquement pour l’américain. »
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