La fin du « moi, je » pour les influenceurs ?

En ces temps de pandémie, même la grande communauté des influenceurs est obligée de se réinventer. Car comment glamouriser une vie de confinement pour conserver ses fidèles tout en évitant maladresses, faux pas et « bad buzz » ? Portrait d’un monde qui change ou qui s’adapte en attendant des jours meilleurs.

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Publié le 20 avril 2020 à 12h03

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De leurs voyages dans des lieux paradisiaques, de leurs soirées cocktails et dîners mondains qu’ils mettaient en scène, des collections de mode qu’ils s’amusaient à promouvoir, il ne reste plus grand-chose. Si ce n’est quelques photos d’archives postées depuis le confinement, comme on parcourt nostalgiquement un album photo du temps d’avant… Les influenceurs, ces professionnels qui vantent sur les réseaux sociaux des produits de tout type – vêtements, cosmétiques, objets de décoration, hôtels, restaurants, voitures, produits alimentaires, alcools, jeux vidéo, etc. – contre rémunération en espèces ou en nature, voient leur monde bouleversé par la pandémie due au coronavirus.

Ils se retrouvent à devoir nourrir leurs « communautés » (quelques dizaines de milliers pour un micro-influenceur, au-delà de 500 000 pour un macro-influenceur), en restant assignés à résidence et alors que les contrats ne sont pas toujours garantis, les marques réduisant plus facilement leur budget marketing par temps de crise.

« Cette crise ne va pas changer grand-chose. Seuls ceux qui n’auront pas su faire preuve de renouveau et de sensibilité vont disparaître », Clara Martinage, agente indépendante d’influenceurs.

« Selon nos données, parmi les 150 000 influenceurs qui travaillent aujourd’hui en France, il y a d’ordinaire en moyenne 1 600 partenariats rémunérés chaque semaine. Lors de la première semaine de confinement, ce chiffre est tombé à 1 300. Aujourd’hui, nous sommes revenus au chiffre initial », se rassure Guillaume Doki-Thonon, fondateur et PDG de Reech, agence spécialisée dans le marketing d’influence. Pour autant, les secteurs en vogue ne sont plus les mêmes. Et la mode, pilier de l’univers « lifestyle » que beaucoup tentent de bâtir, se retrouve fortement touchée.

« Les nouveaux contrats mode depuis le début de la crise sont de l’ordre de l’exceptionnel », assure un intermédiaire, habitué à mettre en relation des marques de prêt-à-porter et des influenceurs. « C’est simple, dit une autre. Je n’ai pas ouvert mon fichier depuis le 17 mars », date de début du confinement. Ces derniers jours, « cela reprend doucement, tout le monde y va à tâtons, observe Johanna Sebag, fondatrice de l’agence parisienne Dresscode, qui joue les entremetteuses et dont certains clients mode (Guess, Free Lance, Sundress, New Jersey…) poursuivent des partenariats. Pour autant, il s’agit de collaborations à titre bénévole. Les influenceurs postent sans être payés. » Même Chiara Ferragni, méga-influenceuse italienne aux 19,5 millions d’abonnés, a vu ses projets de futures collaborations « décalés, au moins jusqu’à septembre », a-t-elle confié le 10 avril au média spécialisé WWD.

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