Marketing : quand les influenceurs prennent le pouvoir
Publié le 1 juin 2018, Mis à jour le 5 novembre 2018
Followers… Un mot qui en dit long sur l’essence même des influenceurs dans le monde. Quand on sait que 82% de personnes suivent les conseils d’un influenceur, on comprend mieux l’engouement des marques à vouloir travailler avec ces personnes qui ont le pouvoir de faire acheter un produit simplement en le partageant sur les réseaux sociaux. Guillaume Doki-Thonon, co-fondateur de Reech, start up spécialisée dans l’influence marketing, est revenu sur cette tendance lors d’une conférence organisée par l’association étudiante PolEMics fin avril 2018.
Guillaume DOKI-THONON
Le bouche-à-oreille, considéré comme l’outil le plus efficace dans la vente, a un nouvel espace pour se développer : le web. Avec les réseaux sociaux, fini les frontières géographiques, les liens comme la transmission d’information se font beaucoup plus rapidement et à distance. On assiste avec les influenceurs à un phénomène bien connu : les prescripteurs de tendance avec les journalistes et les rôles d’ambassadeurs et d’égéries de grandes marques, assurés par les stars. Mais ce phénomène s’accélère et fait apparaître un potentiel par le canal de diffusion, c’est la raison d’être de l’influence marketing.
« Avec l’arrivée d’Internet, la différence c’est surtout qu'aujourd'hui, tout le monde a la possibilité d'être influent » nous explique Guillaume, co-fondateur de Reech. La France dénombre actuellement près de 150 000 influenceurs.
« De nos jours, les gens suivent plus les conseils d’un influenceur que les conseils de leurs proches. Nous sommes dans un écosystème où on fait confiance aux influenceurs. » Un tiers des personnes a déjà acheté un produit ou un service suite à un conseil donné par un influenceur. Aujourd’hui, l’influence marketing se révèle donc être un levier de communication puissant pour les marques, à la hauteur des campagnes médias traditionnelles.
« Les marques investissent de très gros montants en publicité sur les médias traditionnels. Notre but c’est de convaincre ces mêmes marques de mettre seulement 10% de leur budget média dans l’influence marketing. » Tout l’enjeu pour ces agences médias d’un nouveau genre est de démontrer que le rapport investissement sur résultats est équivalent à celui obtenu avec les campagnes médias classiques. Car les annonceurs, frileux par nature, sont tentés de se tourner vers les médias traditionnels, un moyen sûr, ayant déjà fait ses preuves depuis près de 30 ans.
De la théorie à la pratique
Thiago et Paul étudiants, en 1ère année du
Bachelor Jeune Entrepreneur, travaillent beaucoup sur l’influence marketing. Paul repère dans ces nouvelles pratiques marketing, une opportunité de marché à saisir.
« Nous avons différents projets entrepreneuriaux en lien avec le e-commerce. Les influenceurs nous permettraient de grandir plus rapidement dans des secteurs compétitifs. Notamment à travers leurs recommandations sur les tendances et besoins, et via le trafic qu’ils génèrent sur internet. » La conférence proposée par Polemics, la tribune étudiante de l’EM Strasbourg, a permis aux participants majoritairement étudiants, de mieux appréhender le fonctionnement de ce levier marketing performant qui évolue très rapidement.
Pour Thiago,
« Quand on pense influenceurs, on pense aux candidats de téléréalité payés pour promouvoir des produits de marque. Aujourd’hui ça va au-delà de ça, il s’agit d’un partenariat gagnant-gagnant entre l’influenceur et la marque. Les projets proposés sont de plus en plus créatifs et vont bien plus loin que le simple placement de produit. » L’occasion pour eux de mettre en place les conseils donnés par Guillaume Doki-Thonon dans leurs propres projets entrepreneuriaux.
« Mon but était de montrer qu'il y a un réel marché qui se développe, avec plein de belles opportunités pour les étudiants. D'ailleurs, rien qu'à l'échelle de Reech, nous sommes une équipe de 30 collaborateurs et nous comptons recruter 1 à 2 personnes par mois. L'objectif était de rencontrer des étudiants motivés et brillants, qui sont prêts à prendre les opportunités qu'offrent ce secteur ! » conclut-il.