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Que pensent-ils des influenceurs dont le marketing nous rebat régulièrement les oreilles ? «Libé» a glané les commentaires de quatre adolescents sur le «top des instagrammeurs français». * Influenceurs sur Instagram, paroles d'ados A une certaine époque, les adolescents, cette part de nous-même qu’on quitte souvent dans la joie et l’allégresse, restaient prostrés des heures devant la télé. Aujourd’hui, le mobile est devenu un quasi-organe vital pour des millions d’ados sur la planète. Toutes les catégories sociales sont concernées, tous les continents, les filles et les garçons sont tous égaux de ce point de vue. Pour qui n’a pas grandi avec Internet, il est souvent difficile de comprendre ce monde virtuel qui semble toujours gagner sur le reste («Tu pourrais lâcher ton portable deux minutes ?» s’entendent-ils fréquemment demander par leurs parents et autres adultes référents qu’ils regardent comme les premiers représentants de la plouquerie mondiale). Les «influenceurs» et «influenceuses» – terme largement galvaudé par la planète marketing (que l’on devrait plutôt nommer «prescripteurs d’achat») –, qui s’adressent à la jeunesse et jouent les femmes et hommes sandwichs pour de nombreuses marques, font partie intégrante du paysage virtuel des moins de 20 ans. L’agence Revolvr (spécialisée dans l’influence marketing ce qui en fait un observateur pas forcément objectif) a publié récemment un top de ces femmes et hommes très suivis sur les réseaux et ici précisément sur Instagram. Le classement prend en considération le nombre d’abonnés à leur compte Instagram (à observer avec méfiance car il est possible d’acheter des followers) et le taux d’engagement (TE), qui est plus intéressant à étudier puisqu’il s’agit des commentaires et partages réalisés sur ou à partir du profil des intéressés. Ils sont chanteurs, diffusent des journaux intimes sous forme de vidéos, produisent des sketchs, font du mannequinat (et n’exposent dans ce cas que des photos d’eux), des tutos mode ou beauté et, pour tous, utilisent leur page comme un support de business. Nous avons rencontré quatre jeunes, dupes de rien, pour savoir ce qu’ils pensent de quelques-uns de ces prescripteurs. Entretien avec Capucine, 16 ans, en première à Paris ; Luigi, 14 ans, en troisième à Epinay-sur-Seine (Seine-Saint-Denis) ; Lucien, 14 ans, en troisième près de Tours (Indre-et-Loire) et Cécilia, 14 ans, en troisième à Noisy-le-Grand (Seine-Saint-Denis). Lucien vit avec ses parents pharmaciens, et son petit frère, près de Tours. Il fait du tennis, du théâtre, du piano et joue à des jeux en live sur Twitch («c’est un peu comme YouTube mais pour le jeu»). Il remarque que sur la plateforme, «le public est hypermasculin, il n’y a quasiment aucune fille même s’il y a une scène émergente de filles qui rattrapent un peu les garçons dans les domaines qui leur étaient réservés. Comme partout.» «Souvent on me demande pourquoi je regarde des gens jouer en live, mais c’est comme demander à un fan de foot pourquoi il regarde des matchs, explique-t-il un brin exaspéré. Même si c’est un e-sport, ça reste une compétition.» Y a-t-il des influenceurs dans le jeu vidéo ? «J’appellerais pas ça comme ça, car ils n’influencent personne.» Lucien passe quinze à vingt minutes par jour sur Internet avec son portable : «Plus longtemps, ça m’intéresse moins. Mes parents me demandent de pas trop y être et je suis raisonnable.» «Au sujet d’Instagram, je vais être hyperdécevant : je l’utilise surtout pour parler avec des amis en MP [message privé ndlr]. J’ai un cousin à Londres et les SMS sont trop chers alors on se parle là. Je suis abonné à des trucs d’humour ou de cinéma comme Tales from the Click, un mec passionné qui fait aussi des vidéos YouTube. Dans "Tabs", Il choisit un film ou un acteur et il raconte plein d’anecdotes dessus. Sofian sur le cinéma aussi ou McFly et Carlito, ce sont deux garçons qui font de l’humour. Eux, leur nombre d’abonnés est mérité, ils font des efforts, suivent l’actualité ou font des posts drôles. C’est un peu recherché. Les influenceurs et influenceuses, c’est en gros : eux, eux, eux. Une fois que tu as compris qu’ils font du placement de produits, qu’ils savent se maquiller, t’as vite fait le tour.» «Les mails c’est chiant. Personne, mais alors personne n’est sur Facebook chez les gens de mon âge. C’est pour les gens des années 2000. Instagram, c’est un peu le nouveau Facebook en mieux. Snapchat, je vois pas trop l’intérêt sauf si on est dealer ou si on veut harceler quelqu’un mais moi j’ai pas ça dans mon environnement. Dans mon collège, il y a 300 élèves, tout le monde se connaît. Je regarde la télé pour les films, les séries et le foot. Je regarde Quotidien aussi. Je lis I Love English, des BD d’histoire et quelques livres.» Capucine, 16 ans, vit dans le XV^e arrondissement de Paris. Elle a un téléphone avec Internet et dispose d’un ordinateur familial à la maison. Côté applis, elle utilise surtout sur Instagram, Snapchat pour parler avec ses amis. «Je ne suis pas sur Twitter. Facebook non plus et aucune de mes amies n’est dessus. J’utilise les mails pour le travail. Les SMS, c’est pour parler à des amis plus âgés, et mon père, mon frère ou ma grand-mère. WhatsApp, je l’utilise pour des groupes comme avec ma classe, sans les profs, où on se parle des cours. Parfois ça part un peu en cacahuète, on se retrouve avec 150 messages à lire mais ça déborde pas trop.» Sur Instagram, elle a 412 abonnés – mais a besoin de vérifier pour le dire. Elle suit des personnes du milieu du cinéma, des acteurs de série, des réalisateurs, quelques chanteurs et chanteuses. «Je lis pas de magazines, même sur Internet. Enfin si, je regarde des articles sur la mode et des sujets d’actualité qui concernent les jeunes à partir de Snapchat [via la fonction "Discover" Vice, Konbini, MTV, Paris Match, ndlr]». La télévision, elle la regardait «à une époque». Elle a un temps suivi les Anges «mais j’ai arrêté». «La téléréalité est à la mode autour de moi, constate-t-elle. Surtout les Ch’tis, les Marseillais vs le reste du monde, les Princes et les princesses de l’amour, on en parle beaucoup, je me sens un peu à l’écart parfois.» Luigi vit à Epinay-sur-Seine où il réside avec son père mécanicien, sa mère, femme au foyer et ses deux frères et sa sœur. A 14 ans, il a «un portable avec Internet». Et des parents qui «[lui] font confiance». «Et puis j’ai 18 de moyenne…» glisse-t-il. Et précise : «J’aimerais être économiste avec les maths, trader.» Côté réseaux sociaux : «Je suis abonné à quasiment tous mais je traîne surtout sur Twitter parce que chacun y a sa parole et on peut suivre des threads [des récits découpés en plusieurs tweets]. Ça m’arrive de commenter mais je discute surtout en DM [«direct messages», la messagerie privée]. Je suis les comptes de gens que je n’aime pas, et qui sont les plus actifs : Zemmour, Marine Le Pen. Je me marre quand ils disent des conneries – ça arrive souvent.» «Sur Instagram, on poste surtout des images et ça m’intéresse moins que la prise de parole. Je discute avec mes amis sur Snapchat, et je l’utilise plutôt pour relayer les devoirs. Sinon, ce n’est pas trop mon truc. Je n’envoie jamais de textos et pas de mails. Pour les jeux, je suis sur YouTube, Twitter et Discord. Je préfère les jeux de combat. Je lis des articles que je trouve sur Google News parce que c’est installé sur mon téléphone. Je préfère les faits divers, les trucs urbains, les histoires de bagarres, de fusillades, de tel rappeur qui a fait tel truc, en France et aux Etats-Unis. Je lis aussi des articles sur la politique. Je lis de vrais livres, je regarde les infos à la télé, sur BFM et France 24. Sinon je regarde des films, des dessins animés comiques et des séries policières sur des trafics de drogue genre Narcos ou Casa de Papel sur Netflix. Quand y a rien à faire, j’y passe mes nuits.» «Les influenceurs ce sont des gens sans aucune propriété intellectuelle (sic) donc je ne vois pas comment ils influencent quoi que ce soit… Même quand on veut pas [les voir], ça vient dans la timeline.» Cécilia, 14 ans, vit à Noisy-le-Grand avec son père, banquier, sa mère, comptable, et sa grande sœur. Elle possède un téléphone portable avec Internet. Ses parents la laissent «libre de faire ce qu’[elle] veu[t]». «Ils me disent de pas le regarder à table. Normal quoi.» On l’interroge sur le temps qu’elle y passe. Elle répond : «Je dirais dix heures par jour.» D’autant qu’elle se «force à ne pas prendre» son mobile en cours : «Le prof est là pour nous enseigner, c’est un peu irrespectueux. Le père d’une copine a mis le wi-fi sous contrôle parental. A une certaine heure, il s’arrête. Elle aime pas trop lire alors elle dort.» Sur son portable, elle utilise principalement Instagram et Netflix. Assez branchée sur YouTube, elle regarde «ce qui tourne dans [s]on fil d’actualité.» On lui demande si ça l’empêche de dormir. Elle répond honnêtement : «Ça me garde éveillée, beaucoup même. Je me dis que c’est ma dernière vidéo, mais après je vois quelque chose qui passe et je me dis, "ah tiens, je voulais regarder ça aussi" et du coup, je continue. Je peux m’endormir très très tard». Les mails, «c’est plus "professionnel", pour communiquer mais pas avec mes amis». Facebook, «je l’ai pas». Twitter, «je l’utilise plus car j’ai plus de place sur mon téléphone». WhatsApp, «ça me sert à communiquer avec ma classe, on a un groupe. J’ai aussi un groupe avec mes parents.» Cécilia est «pas mal» sur Snapchat. Tiktok, c’est «juste pour regarder». Et les SMS, elle en envoie «parce que tous mes amis n’ont pas le wi-fi chez eux ou de 4G». A lire aussiDe la Chine à la France, TikTok, app de séduction massive La télévision, elle ne l’allume «plus trop». «Sauf pour des télé-réalités, je trouve ça drôle. On n’en parle pas trop avec mes amis, on se raconte plutôt les potins du collège. Quand je suis avec mes parents, à table, on regarde le journal, la météo. C’est tout». Elle va au cinéma parfois, fait de la gymnastique, et aimerait se remettre à l’équitation, mais en ce moment, elle n’a «pas le temps». Cécilia connaît la plupart des influenceurs sur lesquels on la questionne, mais ne poste jamais de commentaires et ne cherche pas à rentrer en interaction avec eux. Les concernant, elle se révèle plutôt bienveillante : «Globalement, j’aime bien, ils font pas juste ça pour l’argent, ils font ça par passion. C’est ce qu’ils disent en tout cas. C’est pas des influenceurs, mais des créateurs de contenus. Ils sont pas là pour influencer. C’est un mot un peu négatif. A la base ça l’est pas, certains peuvent influencer les jeunes sur le fait de pas prendre de la drogue par exemple. Ils peuvent transmettre des messages.» Grégoire, 18 ans, étudiant en graphisme. *** Local Caption *** GÉNÉRATION TINDER “Un voyage étonnant dans l’intimité des utilisateurs parisiens de l’application de rencontre. Une série de diptyques avec, à gauche, les modèles assis dans leur lit, seuls, les yeux rivés sur leur écran. Et à droite, une photographie de leur smartphone avec le contact d’un soir. Un superbe reportage sur la solitude, les échanges, la vie amoureuse et sexuelle à l’heure du tout numérique et de l’hyper-connectivité. “ Le classement de l'agence Revolvr prend en considération le nombre d’abonnés sur Instagram et le taux d’engagement, c'est-à-dire des commentaires et partages réalisés sur ou à partir du profil des intéressés. Photo Maxime Matthys Les influenceurs Ben Herbez, chanteur et youtubeur 132 000 abonnés, 30% de taux d’engagement Lucien : «Je connaissais. Il chante bien. Il fait des vidéos butaclic (sic). C’est fait et refait par d’autres youtubeurs qui ont créé le concept. Lui reprend ça en faisant du placement de produits. Enfin, je suis pas sûr qu’il en fasse. Je ne vois pas trop comment ça peut intéresser les gens, comment ça les divertit. Le contenu est vraiment vide.» Luigi : «Il est connu parce qu’il est ami avec Bilal Hassani. Ça l’a pistonné. Il a fait The Voice Kids qui l’a boosté. Ce n’est pas mon truc. Il fait des vlogs.» Cécilia : «De base, je ne connaissais pas. J’aime bien son humour, il est simple, il se prend pas la tête. J’ai pas l’impression qu’il transmette des messages. […] Il a l’air gentil, engagé dans ce qu’il fait, forcément les gens suivent.» Léna Situations, youtubeuse 1,1 million d’abonnés, 21% de taux d’engagement. Lucien : «Je ne suis pas du tout mais je connais. C’est vraiment une fille pour le coup. Elle est mariée à un autre influenceur apparemment [Johan Papz, lire ci-dessous, après un faux mariage à Las Vegas]. Là aussi, le concept est fait et refait.» Capucine : «Léna Situations, je la suis pas mais j’en entends souvent parler par mes amis. Elle a fait de la télé-réalité [une émission sur Youtube intitulée les Turners], elle parle de mode. Elle poste des photos où elle met en valeur des outfits [des tenues]. J’aime bien certaines tenues mais ça m’intéresse pas trop à la base. La mode, il y en a beaucoup sur Instagram.» Luigi : «Elle raconte sa vie. Elle doit influencer les gamines au collège. Elle se prend en photo et fait sûrement du placement de produits. C’est la marque de fabrique d’Instagram. Il y a même des vidéos qui apprennent comment faire du business sur les réseaux. Ça ne marche pas avec les gens un peu cultivés.» Cécilia : «Je l’aime bien, elle est transparente. Quand elle va mal, elle le dit. Elle fait pas comme si sa vie était toute rose, que tout se passait bien, parce que c’est faux. Elle montre le vrai côté de la vie. Elle avait un petit ami, elle s’est séparée. Elle a dit qu’elle était triste, elle l’a pas caché. J’aime bien quand [influenceurs] paraissent naturels. Son style, je dirais "lifestyle" : elle montre sa vie, ses voyages. C’est l’une de celles que je suis le plus. Les vidéos sont de bonne qualité, très naturelles, il n’y a pas d’énormes montages.» Johan Papz, youtubeur 557 000 abonnés, 19% de taux d’engagement. Lucien : «Lui, c’est une perle. Je ne connaissais pas et j’ai fait une grande découverte. Il est très fort. Il a fait un vlog pour une demande en mariage [une fausse demande en mariage, ndlr]. C’est tellement abruti de le voir dire : "J’ai peur de me prendre un vent gnagnagna." C’est beaucoup trop premier degré. Dans ce que je regarde, au moins on découvre une autre culture, on apprend des choses.» Luigi : «Sa femme [Léna Situations] est à la base de sa célébrité, c’est sûr. La télé-réalité, vous connaissez ? C’est mesquin. J’ai pas de temps à perdre avec ça. Ceux qui regardent, c’est pas comme s’ils avaient beaucoup de neurones.» Cécilia : «Avec Léna, ils ont fait un faux mariage au moment où elle s’est séparée de son ancien petit copain. Il a acheté une bague, elle avait une robe de mariée. C’était pour la faire rire. C’est bien que ça lui change les idées. La vidéo m’a fait rire. Lui il est joyeux, il a l’air gentil. Il a fait une vidéo avec Anna Rvr [une autre youtubeuse]. On les voit se lancer un défi. Ils boivent s’ils perdent mais pas jusqu’à être bourrés. Il déconseille quand même de le faire. Il nous avertit.» Paola Locatelli, mannequin et tient un journal intime en vidéo 1,3 million abonnés et 15% de taux d’engagement. Lucien : «Elle a 15 ans. Je la connaissais juste de nom. Les youtubeurs parlent d’autres youtubeurs dans leur vidéo, elle aussi. Elle fait de la mode et des partenariats. A 15 ans, je trouve qu’on ne devrait pas trop en faire. C’est chaud. C’est inutile, il n’y a pas beaucoup de création.» Capucine : «Elle est youtubeuse, fait du mannequinat pour certaines marques. Je regarde des vidéos d’elle parfois. C’est de l’humour, elle fait des blind tests avec une de ses amies. On s’attend pas à ce qu’elle fasse ça, elle parle de ses expériences au collège, au lycée, de sujets d’actualité. C’est pas la pire, elle est assez naturelle dans ses vidéos. Ça me choque pas quand je regarde.» Cécilia : «Je la suis. Elle a 15 ans mais elle est très mature par rapport à ce qu’elle fait, des choses que moi je fais pas, des voyages, des expériences. Je regarde moins qu’avant. Elle est belle et elle poste beaucoup de belles photos sur Insta. Elle a commencé sur YouTube. Au début, elle était pas connue, elle montrait des jeux genre "Qui de nous deux est le plus sensible"… Elle s’est fait connaître en faisant des vidéos avec des gens plus connus qu’elle au départ. Je la trouve très impliquée dans ce qu’elle fait.» Bilal Hassani, chanteur 634 000 abonnés et 14% de taux d’engagement. Lucien : «Elle, il est un peu fille, parfois il redevient garçon. Il a fait l’Eurovision. Je dis "elle" parce que j’arrête pas de le voir en fille. Il fait des trucs contre l’homophobie, c’est bien. Il a une belle voix, il chante bien.» Capucine : «Bilal Hassani, c’est difficile de pas le connaître. Je le connaissais avant l’Eurovision mais je regardais pas ses vidéos. Il est surtout connu pour son "Bonsoir Paris" [la manière dont il commence ses vidéos]. On en a beaucoup parlé après l’Eurovision. J’avais pas envie qu’il gagne. Il y avait d’autres musiques qui étaient meilleures. Il a été pris pour son look hors du commun. Il avait un message à faire passer, d’accepter les autres, de tolérer la différence. C’est aussi pour ce message qu’il a été choisi. Il m’agace un peu. C’est pas un humour très drôle, c’est un peu lourd parfois. On en a parlé quand il y a eu la manifestation en début d’année sur … (elle cherche ses mots, pense à la GPA) les questions LGBT, c’est pas un sujet dont on parle fréquemment. On n’en a pas vraiment autour de nous. Il y a des influenceurs et des youtubeurs qui représentent la communauté LGBT. Je regarde pas forcément.» Luigi : «Je connaissais avant l’Eurovision mais je le suis pas. Il est connu depuis The Voice Kids. Il avait pas de perruque à l’époque. Il a réussi à passer à l’Eurovision grâce à sa fanbase, ils ont voté pour lui. Mais sa fanbase, même si c’est un 1 million de personnes, c’est rien au niveau mondial, du coup il a pas gagné l’Eurovision. Il y a encore des montages sur Internet où les gens se moquent de lui. Il est dans un livre d’histoire, d’éducation morale et civique sur le droit des gays et le cyberharcèlement. Ils auraient dû mettre Freddie Mercury à sa place.» Cécilia : «Je le regarde pas trop. Je le trouve naturel, il se cache pas qu’il est gay, il assume. Il a bien percé. Je trouve ça bien pour lui. Aujourd’hui, les influenceurs, s’ils sont gays, ils vont le dire, pas le cacher. J’entends des propos homophobes parfois autour de moi. Un ami à chaque fois qu’il dit un truc comme ça, on lui fait une remarque. Il y a une petite aussi au collège qui est clairement homophobe. On la remet à sa place. Ils veulent pas être méchants, mais ils le sont quand même.» Hugo Philip, mannequin 614 000 abonnés et 12% de taux d’engagement Lucien : «Je ne connais pas mais je me suis renseigné. Il fait des partenariats avec Hugo Boss. Beaucoup de posts avec lui, sa femme et ses enfants. Ben oui, il est beau.» Capucine : «Je connais de nom et de visage, mais sans plus. C’est l’apparence physique qui joue, comme pour les influenceuses femmes. Ça m’intéresse pas trop.» Luigi : «Vous avez vu, il porte une Rolex. Avec les réseaux, on devient parano, quand on le voit lui en costume ou avec une montre de marque, on se dit que c’est du placement.» Kiara Amato, mannequin 706 000 abonnés et 12% de taux d’engagement Lucien : «Je les confonds ces filles, elles se ressemblent toutes. Je me demande comment on peut avoir un nombre aussi conséquent d’abonnés et avoir un profil aussi inintéressant.» Capucine : «C’est une youtubeuse. Elle est très connue, amie avec Paola [Locatelli] et Sulivan Gwed. Ils ont entre 15 et 20 ans, c’est une bande d’amis, ils font beaucoup de vidéos ensemble. Ils lisent les commentaires les plus drôles sous leur vidéo, se lancent des défis. Kiara Amato fait plutôt de la mode, montre des looks, des vidéos de make-up. J’aime pas trop regarder ces vidéos, mais ça a du succès.» Luigi : «Je crois que je l’ai follow. Elle est belle. Je lis pas les textes, je fais défiler. Instagram, c’est barbant comme réseau, c’est un défilé de filles. La bonne chose, c’est que les photographes peuvent montrer leur travail, ça c’est bien.» Cécilia : «Je la suis. Elle est super belle. Je sais qu’elle est assez jeune. Sur son profil, je regarde les vêtements, j’aime bien et si elle se maquille, je regarde. Je me maquille pas mais j’aime bien maquiller les gens.» Carla Ginola, mannequin et fille de David Ginola 207 000 abonnés et 10% de taux d’engagement Lucien : «Ginola, le footballeur ? Je ne connais pas. Je crois qu’elle a fait Danse avec les stars, elle s’est servie de ça pour rebondir et devenir influenceuse. Son profil ne m’intéresse pas du tout.» Capucine : «Son père, je ne sais pas du tout qui c’est, mais elle je la connais. C’est surtout basé sur l’apparence, c’est très superficiel.» Luigi : «Je ne la connais pas. David Ginola ? C’est un styliste ? Je ne vois pas.» Marie Ottavi partager tweeter Libe Libé Matin L'actu Libé, tous les matins Recevez la newsletter quotidienne de Libération pour ne rien manquer de l'actualité ____________________ [BUTTON Input] (not implemented)__________ Vous êtes abonné à Libération Le journal d'aujourd'hui * découvrir le sommaire * lire l'édito * feuilleter * S'ABONNER : 1 MOIS POUR 1€ Lisez Libération : 1 mois pour 1€ Le journal du jour en exclusivité et le journal de demain avant tout le monde JE M'ABONNE POUR 1€ Après cet article [1289944-10269587440jpg.jpg?modified_at=0&ratio_x=03&ratio_y=02&width=3 00] «body positive» Lingerie : l’inclusivité prend le dessus dans les dessous partager tweeter Dans le dossier «Internet» * Abonnés Après l'attaque du Capitole, la mobilisation inédite des internautes pour identifier les assaillants * Le Web se partage avec modération * Compte Twitter de Parler. 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