Une enseignante transgenre insultée sur internet : le ministère de l'Education nationale condamne cette discrimination
Le ministère de l'Education nationale a condamné jeudi la discrimination dont a été victime une enseignante transgenre. Les parents avaient été informés du changement de sexe de l'enseignant. Cela avait fuité sur les réseaux sociaux et cela avait déclenché un déferlement d'insultes.
Le ministère de l'Education nationale a réagi fermement jeudi et soutenu son enseignante transgenre. Il a condamné les propos discriminatoires dont elle a été victime sur internet. "Nous condamnons tout acte et propos discriminatoire", a souligné le ministère. "La première obligation, pour l'Education nationale, est de protéger les droits et la liberté des agents et fonctionnaires".
C'est la publication d'un courrier daté de vendredi dernier et diffusé sur l'intranet d'un collège de Savigny-le-Temple (Seine-et-Marne) qui a conduit à un déferlement d'insultes sur les réseaux sociaux. Dans ce courrier, la principale expliquait aux parents être intervenue dans la classe pour informer les élèves du changement de sexe de leur enseignant. Elle donnait son nom et elle précisait que l'enseignant, devenue femme, aimerait désormais être appelée madame.
Les personnes trans méritent notre respect inconditionnel" - Marlène Schiappa
Mercredi, la secrétaire d'État à l'Égalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa avait annoncé avoir saisi la Délégation interministérielle à la lutte contre le racisme, l'antisémitisme et la haine anti-LGBT (Dilcrah). "Les personnes trans méritent notre respect inconditionnel et ont strictement les mêmes droits que toute autre", a-t-elle tweeté.
Cette enseignante avait indiqué à sa hiérarchie de sa volonté de "mettre en conformité son apparence physique avec son identité de genre", a indiqué le rectorat de Créteil qui souligne que pour ses élèves, "c'était d'abord leur prof de français".
Il y a d'autres enseignants transgenres
"Ce n'est pas la première fois qu'un professeur de l'Education nationale ou un agent travaillant dans les écoles change de genre", a précisé le ministère. "Il n'y a bien évidemment pas de recensement", ni d'ailleurs de procédures standardisées pour ce genre de situation, a-t-il ajouté. "D'une façon générale, on fait confiance aux chefs d'établissement pour gérer au mieux et avec tact ce genre de situation", précise-t-on rue de Grenelle.
Certains agents ou professeurs "demandent un soutien de leur établissement, d'autres pas. Certains opèrent une transition au retour des grandes vacances, d'autres à l'occasion d'un changement d'établissement ou d'académie. Dans tous les cas, il s'agit d'une démarche personnelle", a expliqué le rectorat de Créteil.