Une personne transgenre sur deux annule ou retarde un rendez-vous médical par peur de discrimination

Un constat "alarmant" dressé par une association espagnole de défense des droits des personnes LGBT.
70% des sondé(e)s ont reconnu qu'ils ou elles n’avaient jamais parlé de leur santé sexuelle et de la prévention du VIH ou d’autres IST avec un médecin.
70% des sondé(e)s ont reconnu qu'ils ou elles n’avaient jamais parlé de leur santé sexuelle et de la prévention du VIH ou d’autres IST avec un médecin.

LGBT - 75% des personnes transgenres considèrent que les personnels de santé ont une connaissance “faible” ou “très faible” de leur situation. C’est ce que révèle la fédération nationale espagnole des lesbiennes, homosexuels, trans et bisexuels (FELGTB) dans un communiqué du 12 juin, présenté en collaboration avec Médecins du monde Madrid.

L’association précise toutefois que son sondage est réalisé sur un échantillon qui ne se veut pas totalement représentatif de la population. Pourtant, des tendances ressortent. Par crainte de subir une discrimination, une personne trans sur deux préfère ainsi retarder ou même parfois annuler son rendez-vous médical.

Parmi les principales raisons énoncées, 20% de ces personnes annulent leurs consultations par peur d’être appelées par un nom qui n’est pas le leur. 16% le font pour éviter un éventuel manque de respect, et 14% par crainte d’être catégorisées comme “transgenre”.

70% des sondé(e)s ont aussi reconnu qu’ils ou elles n’avaient jamais parlé de leur santé sexuelle ni de la prévention du VIH ou d’autres IST avec un personnel de santé. Un constat “alarmant”, selon la secrétaire d’organisation de la FELGTB, Loren González, qui souhaite ” une meilleure formation des professionnels de la santé”.

Sensibilisation, protection et formation

En France, une étude de 2017 avait révélé que 72% des personnes trans se sont déjà senti mal à l’aise pendant leur parcours de santé. Au-delà du malaise ressenti au moment d’une consultation, ces épisodes ont un impact profond sur la confiance des patients. Toujours selon cette enquête, 40% des patients transgenres préfèrent taire leur identité de genre ou orientation sexuelle.

Pour éviter ce genre de situation, la FELGTB réclame une meilleure formation, davantage de sensibilisation et de protection pour les minorités. “Bien qu’il existe des communautés comme Madrid où les réglementations sont en avance sur l’accès au droit à la santé des personnes transgenres, il reste un long chemin à parcourir”, précise Ana Durán, coordinatrice de Médecins du monde Madrid.

Pourtant, au niveau européen, l’Espagne reste précurseur dans l’avancée des droits LGBT. En 2007, la péninsule ibérique adoptait une loi autorisant les transsexuels à changer de sexe pour l’état civil. Deux ans plus tôt, le pays autorisait l’adoption homoparentale et le mariage pour les personnes de même sexe. À titre de comparaison, il a fallu attendre 2013 pour voir ces droits arriver en France.

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