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Agression transphobe à Bordeaux : "Je ne dors plus", témoigne Nana, la victime

Nana, 25 ans, a été victime d'une violente agression transphobe samedi 7 décembre. Ses agresseurs l'ont jetée dans le vide. "Je ne dors plus. J'ai des flashs", raconte-t-elle.

Le cour du Chapeau Rouge à Bordeaux (Gironde).
Le cour du Chapeau Rouge à Bordeaux (Gironde). Crédit : Google Street View/Capture
Marie Zafimehy
Marie Zafimehy

"On m'a attaquée pour ce que je suis." Il y a une semaine, Nana, jeune femme trans, a été agressée à Bordeaux (Gironde). Après avoir été rouée de coups, ses agresseurs l'ont jetée du haut d'une rambarde, haute de trois à quatre mètres. La jeune femme a porté plainte contre X. Quatre suspects ont été placés en garde à vue, selon Le Parisien.

Samedi 7 décembre, fraîchement débarquée à Bordeaux après avoir vécu à Rennes (Ille-et-Villaine), Nana, fête son 25ème anniversaire avec ses amies. La soirée tourne court lorsqu'au petit matin, quatre hommes s'en prennent à elles en leur reprochant de faire trop de bruit, raconte-t-elle sous pseudonyme au Parisien.

Les insultes pleuvent. Et, lorsque les agresseurs comprennent que Nana est transgenre, ils la prennent à partie. Malgré ses répliques, le groupe la roue de coups.

Mes blessures auraient pu être bien plus graves si je n'avais pas su me protéger

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L'un d'eux lui arrache sa perruque et "la lève comme si c'était un trophée". "À ce moment-là, je ne vois plus rien. Je ne sais plus trop ce qu'il se passe. Je sens encore des coups", poursuit-elle. C'est là, que deux des quatre hommes la saisissent et la jette pas dessus "un parapet protégeant une voie de sortie" d'un parking de la ville. Nana tombe d'une hauteur de trois à quatre mètres.

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Nana est rapidement prise en charge par les pompiers et envoyée à l'hôpital. Son ITT à été évalué à dix jours par un médecin urgentiste, pour des plaies et des contusions à la tête, au cou et aux genoux. "Mes blessures auraient pu être bien plus graves si je n'avais pas su me protéger", confie Nana au Parisien.

Agression transphobe

Au commissariat, Nana a "été très bien accueillie" insiste-t-elle. Dans ses démarches, elle a été accompagnée par trois associations et le responsable LGBTQ+ du commissariat de Bordeaux. 

Quatre suspects ont été placés en garde à vue et une enquête pour "violences en réunion ayant entraîné une incapacité de travail supérieure à huit jours sur personne en raison de son orientation sexuelle ou de l'identité de genre".

Nana raconte qu'elle est encore très choquée : "Je ne dors plus. J'ai des flashs. Je n'arrive plus à réfléchir normalement." Cette agression fait suite aux multiples expériences transphobes que subissent Nana et de nombreuses personnes personnes trans. Dans son rapport annuel en 2018, SOS Homophobie notait une augmentation de 54% du nombre de témoignages de transphobie sur sa ligne d'écoute. 

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