07 / 03 / 2017 Giovanna, femme transgenre, humiliée par la police en plein milieu de l’aéroport -- Giovanna raconte dix minutes d’humiliation ordinaire face à la police, en plein milieu de l’aéroport de Roissy. Le délit de faciès est l’un des cauchemars quotidien des personnes transgenres. Je venais d’atterrir à Paris. C’était il y a deux semaines à peine. J’étais en vacances en Colombie, où je suis née. J’ai été humiliée au guichet de la police des frontières, en plein milieu de l’aéroport. Ce jour-là, on m’a bien fait comprendre que je n’étais qu’une pute trans’ qui méritait de rentrer dans son pays. -- « – Oui, je travaille en tant que directrice pour une association d’aide aux personnes trans’ ». J’ai exercé mon métier de travailleuse du sexe pendant 20 ans. Une fois -- communauté. On a fondé l’association Acceptess T avec des amies pour lutter contre l’exclusion sociale et les discriminations des transgenres. https://backend.streetpress.com/sites/default/files/giovanna2.jpg -- faire, tu pourras pas t’en sortir, t’es piégée.” » Giovanna Rincon, femme transgenre Je suis l’unique personne de la file qui a eu le droit à un -- dans la file nous entendaient. On était juste à côté. Heureusement que je sais où je vais, que je suis habituée à me défendre. Imaginez la même séquence avec une femme trans’ plus fragile, en plein milieu d’un aéroport ? C’est comme si elle m’avait dit : « Je te mets-là et tu ne peux rien faire, tu pourras pas t’en sortir, t’es piégée. » -- Je vais porter plainte pour discrimination, délit de faciès et transphobie direct. Je m’appuie sur la loi relative à l’égalité et la citoyenneté, décision du conseil constitutionnel du 26 janvier 2017, qui s’est prononcé sur l’introduction de la notion d’identité de genre dans différentes dispositions pénales réprimant la transphobie. J’ai un témoin, mon partenaire qui était avec moi et qui a enfin compris ce qui se passe au quotidien. -- n’avez qu’un uniforme. Rien ne vous autorise à nous humilier ! » Giovanna Rincon, femme transgenre On est trans et on a (aussi) droit à la vie privée François, mon compagnon français, était devant moi et avait déjà passé -- dans l’histoire, c’est qu’il a réalisé à ce moment-là ce que l’on vit au quotidien. Il ne se rendait pas compte de cette violence raciste, transphobe et putophobe. Après coup, il m’a dit : -- qu’ils savaient, mais si j’avais été avec des inconnus ? Il n’en savait rien lui, après tout. Quel est le droit à la vie privée pour nous les personnes trans’ ? En fait, tout est lié à notre apparence. Si tu es conforme aux normes binaires, tu es à l’abri de toute discrimination. Quand tu es grosse ou noire et que l’on voit que tu es trans’, on te méprise pour plusieurs facteurs : transphobie, xénophobie, racisme, putophobie… C’est la totale. -- aux droits et à toute sorte de bénéfices sociaux comme le logement, la santé, l’emploi, l’éducation. Quelle mesures pourrait-on prendre pour s’attaquer au délit de faciès pour les trans’ et pour tout le monde en général ? -- dictature des apparences. Nous devons faire valoir le droit des personnes d’être ce qu’elles sont pour lutter, non seulement contre la transphobie, mais aussi contre toute autre forme de discrimination. Le délit de faciès est très présent dans la société française. Il faut nous donner plus de places à nous, associations trans, pour rencontrer les collégiens, les lycéens, les pouvoirs publics et l’ensemble de la société civile auprès de laquelle nous devons lutter contre les -- sont-elles toutes sensibles au délit à ce que nous vivons nous ? Il faut une vraie convergence de tous, contre tout délit de faciès. La question trans’ ne doit être ni oubliée, ni mise dans l’indifférence. On a choisi de faire bouger les lignes. Vous validez ? -- * France * Discrimination * transgenre * transsexuelle * délit de faciès