Edition spéciale du Lancet Un transgenre sur cinq victime d'un refus de soins * Par Audrey Vaugrente Les personnes transgenres sont 50 fois plus exposées au VIH que la population générale. Entre discriminations et refus de soins, leur santé est mise à rude épreuve. Un transgenre sur cinq victime d'un refus de soins pillerss/epictura __________________________________________________________________ -- * Mots clés : * transgenre * santé mondiale * discrimination ______________________________________________________________ 25 millions de personnes transgenres dans le monde et toujours pas de reconnaissance. Le prestigieux journal The Lancet consacre une édition spéciale à la santé de cette population trop souvent -- doute sous-estimée. Le tableau dressé est bien sombre, malgré de sérieux progrès accomplis en 2015. Au cœur du problème : l’accès aux soins des hommes et femmes transgenres et la méconnaissance des professionnels de santé. 50 fois plus exposés au VIH Discrimination, idées reçues, insultes… Les personnes transgenre vivent souvent en marge de la société. « Vivre fièrement en tant qu’homme transgenre dans le petit pays d’Afrique subsaharienne qu’est le Lesotho m’a coûté cher », témoigne Tampose Mothopeng, directeur de l’association « People’s Matrix » au Lesotho, qui confie avoir été menacé physiquement de viol « de correction ». Cette mise à l’écart a des effets concrets sur la santé physique et mentale des transgenres. Ainsi, jusqu’à 60 % d’entre eux souffrent de dépression. Anxiété et tentatives de suicide sont aussi monnaie courante au sein de cette communauté. « Le lien entre droits et santé n’a jamais été aussi visible dans une autre communauté que celle des transgenres », résume Sam Winter, co-auteur de la série du Lancet. Du fait de cette exclusion, ces personnes ont tendance à adopter -- France est au nombre de ces Etats. L’écart est d’autant plus frappant par rapport à l’exemple de Malte, qui a affirmé dans sa loi le droit des transgenres à accéder à un soin de qualité. Le bon soin, au bon moment : voilà ce que réclament les différents auteurs de cette édition spéciale du Lancet. La tâche n’est pas minime : selon le New England, une personne transgenre sur deux doit enseigner à son médecin les problématiques spécifiques de sa prise en charge. Améliorer les soins passera notamment par le -- Un effort similaire à la lutte contre le sida « Parvenir à l’égalité de soins pour la communauté transgenre du monde demandera la détermination et l’approche systématique qu’a suscité le sida », avertissent Richard Horton et Selina Lo, -- l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En effet, le manuel diagnostique de l’agence sanitaire de l’ONU classe toujours la définition d’une personne transgenre dans les « troubles mentaux et du comportement ». Les auteurs suggèrent qu’elle soit désormais listée dans le chapitre « situations liées à la santé sexuelle ». Voilà qui devrait aider à lutter contre les idées reçues affirmant qu’être transgenre relève de la maladie psychiatrique… comme l’homosexualité en France jusqu’en 1981. -- + Changement de sexe : la procédure pourrait être simplifiée + Homophobie : les signalements ont reculé en 2015 + A six ans, Luana devient le premier enfant trans Vous aimez cet article ? Abonnez-vous à la newsletter !