#RSS [2021-01-s.jpg] Abonnement Boutique Faire un don frÉditions : française | anglaiseen | internationales+ Connexion Le Monde diplomatique Accéder au menu Rechercher : __________ >> * Accueil * Numéro du mois * Archives * Cartes * Audio * Manière de voir * Hors-séries * Blogs * À propos ← Article précédent : « En Tunisie, avec les laissés-pour-compte (...) », pages II et III → Article suivant : « Question de définitions », page IV > > Juin 2012, page III Un monde de réfugiés Ceux qui n’existent pas par Augusta Conchiglia Le Monde diplomatique Ceux qui n’existent pas ↑ L’apatride est, selon le droit international, « celui qu’aucun Etat ne considère comme son ressortissant par application de sa législation (1) ». Souvent, privé des droits civiques, contraint à vivre dans l’ombre, il ne peut ni aller à l’école, ni se faire soigner, ni posséder de biens, ni voyager… Les bouleversements survenus en Europe et en Asie mineure tout au long du XXe siècle ont privé de nombreuses populations de leur nationalité : Arméniens de l’Empire ottoman, Russes blancs fuyant la révolution et, bien sûr, nombre de Juifs. Avec la chute du mur de Berlin, en 1989, de nouveaux groupes d’apatrides ont fait leur apparition en Europe de l’Est, comme les Roms ou les Russes des pays baltes. Les apatrides bénéficient d’un statut distinct de celui des réfugiés, régi par la convention de New York du 28 septembre 1954. En 1961, l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations unies (ONU) a attribué au Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) le mandat de protéger ces populations et de s’attaquer aux racines du problème (convention sur la réduction des cas d’apatridie). Seules 3,5 millions de personnes sans nationalité étaient enregistrées auprès du HCR en 2011, alors que l’institution estime leur nombre à environ 12 millions. « Depuis une décennie, le Haut-Commissariat s’est davantage engagé dans la résolution des cas d’apatridie », note M. Philippe Leclerc, représentant du HCR en France, qui a longuement étudié le phénomène. L’une de ses causes, très méconnue, est l’impossibilité pour la mère de transmettre la nationalité à son enfant dans certaines législations nationales. C’était le cas en Indonésie jusqu’en 2006, lorsqu’une loi sur la citoyenneté, soutenue par le HCR, a mis fin à cette discrimination sexiste, comme elle l’a fait récemment au Maroc et en Algérie. « Un exemple qui peut notamment sensibiliser les pays et du Proche-Orient », espère M. Leclerc. L’intervention du HCR a également été déterminante pour résoudre le cas des Tatars de Crimée, transférés sous Joseph Staline, et auxquels l’Ukraine a finalement accordé la nationalité. La plus grande avancée récente concerne la délivrance du certificat de nationalité à 2,6 millions de dalit (intouchables) du Népal (20 %de la population). Longtemps victimes de la politique de caste qui frappe encore d’autres minorités (notamment les Madhesis), ils ont reçu le précieux document à la veille des élections législatives de 2007. Le HCR apporte également son aide à des communautés apatrides aussi vastes que celle des musulmans de l’Etat rakhine, dans le nord de la Birmanie (800 000 personnes) des Bidounes des Etats du Golfe (200 000 personnes) ou encore des tribus montagnardes de Thaïlande, et divers groupes nomades à travers le monde qui risquent de devenir apatrides. Au registre des progrès, on peut inscrire la naturalisation en 2003, au Sri Lanka, de 190 000 « Tamouls des collines » (distincts des Tamouls du Nord), deux siècles après leur transfert de l’Inde britannique vers les plantations locales de thé ! Mais il subsiste toujours en 2012 des legs coloniaux : les descendants des quelque 100 000 apatrides nubiens engagés il y a un siècle par l’armée britannique au Kenya demeurent privés de la citoyenneté de ce pays. Enfin, Sur un continent américain qui ne connaît pas l’apatridie, puisqu’il pratique du nord au sud le “droit du sol”, il y a une exception : Haïti. Les plus affectés sont les centaines de milliers d’immigrés haïtiens en République dominicaine, qui ne peuvent prouver leur nationalité d’origine. La loi dominicaine stipule en effet que tous les enfants nés sur le territoire obtiennent automatiquement la nationalité, sauf ceux dont les parents sont des étrangers “en transit”. C’est justement le statut de ces apatrides d’origine haïtienne, même lorsqu’ils ont immigré il y a des décennies. Augusta Conchiglia Journaliste. (1) Article premier de la convention de New York du 28 septembre 1954 relative au statut des apatrides. supplément Un monde de réfugiés Discret, mais présent sur tous les continents, le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés (HCR) prend en charge, depuis 1951, les millions de réfugiés, apatrides et déplacés que causent les guerres ou les catastrophes naturelles. Le HCR ne se contente pas de gérer l’urgence mais cherche aussi des solutions de long terme pour les (...) * Les trois combats du HCR Augusta Conchiglia Cinquante millions de déracinés dans le monde. Ce chiffre, révélateur des tensions qui traversent la planète, est celui des populations qui ont dû abandonner leur foyer pour des raisons politiques ou à la suite (...) → * Nouveaux défis António Guterres Le déracinement et l’exil contraint, consécutifs aux persécutions, aux guerres, aux catastrophes naturelles, marquent l’histoire de l’humanité. 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Une initiative qui n’est pas sans rappeler le passeport Nansen, inventé au lendemain de la première guerre mondiale. → * Sans-papiers koweïtiens au Koweït Alain Gresh, juin 2013 Aperçu Comme les autres pays pétroliers du Golfe, le Koweït vit grâce à une main-d’œuvre étrangère corvéable à merci. Mais les « bidoun », ces citoyens privés de droits, sont une particularité du petit émirat. → * Fridtjof Nansen, explorateur, savant et diplomate Maurice Gravier, novembre 1961 Aperçu Les penseurs scandinaves attribuent en général une importance capitale à la vocation humaine. Et Fridtjof Nansen fut bien, dès sa jeunesse, habité par une vocation impérieuse et précise. Alliant la vigueur (...) → ONU HCR Immigrés Migrations Réfugiés Droit d’asile Droit international Minorité nationale Droits des minorités Droit international humanitaire [partager.png] Partager cet article× Voici un article fantastique pas piqué des hannetons : « ___ ____________________________________________________________ ____________________________________________________________ Ce message est trop long pour Twitter. 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