France Est-il possible (juridiquement) pour la France de créer des apatrides? Temps de lecture : 6 min -- Dans les premiers temps du débat, de nombreux commentateurs soulignaient que la France s'était engagée à ne pas créer d'apatrides, mais cela ressortait d'une lecture hâtive des deux principaux textes sur le sujet: la Convention sur la réduction des cas d'apatridie, adoptée le 30 août 1961^[1], et la Convention du Conseil de l’Europe, adoptée le 6 novembre 1997. Le premier texte stipule que «les États contractants ne priveront de leur nationalité aucun individu si cette privation doit le rendre apatride». Le deuxième prohibe l’apatridie pour des faits de droit pénal. -- l'auteur du blog Combats pour les droits de l’homme, par ailleurs très critique sur le fond de la mesure («Cela revient à créer totalement artificiellement des apatrides qui sont en réalité réellement français»), aucune des conventions internationales signées par la France n'empêcherait le pays de créer des apatrides, pour la bonne raison qu’elles n’ont pas été ratifiées. «Les conventions internationales ratifiées par la France n’empêchent pas les déchéances de nationalité ni l’expulsion d’un apatride pour des raisons de sécurité nationale et d’ordre public», faisait déjà remarquer en février l’ancien ministre de la justice Michel Mercier, -- Incertitude du côté des cours européennes Les seules juridictions qui pourraient interdire de créer des apatrides sont, selon Serge Slama, la Cour de justice de l'Union européenne (CJUE) et la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH). Il existe -- leur nationalité les ressortissants des autres républiques, non-slovènes mais résidents permanents dans ce pays. Certains se sont retrouvés apatrides. La CEH a estimé qu’il y avait violation, tant du droit au respect de la vie privée et familiale que de l’interdiction de la discrimination.