Le rapport annuel de l’ONG Human Rights Watch tire la sonnette d’alarme sur la question des apatrides en Europe Lucie Fehlbaum -- L’organisation Human Rights Watch (HRW), dans son rapport annuel publié jeudi, pointe du doigt un manquement aux droits fondamentaux qui se perpétue en Europe: l’apatridie. Quelque 600 000 personnes vivent encore privées de nationalité dans l’Union. Fait marquant, plus de la moitié d’entre elles résident entre l’Estonie et la Lettonie. Ces Républiques baltes accueillent respectivement 80 000 et 252 000 apatrides, dont des milliers d’enfants. Il s’agit de minorités russophones, dont le statut précaire provient de la dissolution de l’URSS. Installées durant le régime soviétique, elles ne sont jamais -- fondamentaux, comme le droit de vote. Les allocations familiales, les indemnités de chômages, la gratuité des soins et, dans une certaine mesure, l’accès à la propriété sont refusées aux apatrides en Lettonie. Ils n’ont pas accès aux emplois du service public. Une restriction étendue en Estonie aux professions juridiques et militaires. -- désaccord franc avec la Convention européenne des droits de l’homme, qui contraint les Etats à interdire la discrimination envers les apatrides. "Nous attendons des Républiques baltes qu'elles reconnaissent l'urgence du problème, souligne Tanya Cooper, spécialiste de la question balte pour HRW. Il est urgent d'intégrer les apatrides dans la société et de reconnaître qu'il s'agit tout bonnement d'une violation des droits de l'homme." -- Une avancée a toutefois été amorcée en 2016 par l’Estonie. Elle accorde depuis un an la nationalité aux enfants nés sur son territoire de parents apatrides. Tanya Cooper affirme que HRW "fait pression sur l'Estonie pour accélérer spécifiquement la naturalisation des enfants nés sur le territoire, afin de régler le problème dès la génération