Le médiateur

Anglicismes dans les articles de presse : attention à l'overdose

Anglicismes dans les articles de presse : attention à l'overdose
Dessin : Deligne © agence de Chartres
L'Écho Républicain inaugure sa toute nouvelle rubrique du médiateur, avec ce tout premier sujet sur la présence parfois invasive d'anglicismes dans les articles de presse.

Aujourd’hui, on ne vend plus la mèche, on spoile. Ce qui attirait jadis l’attention fait le buzz. On ne souffre plus d’un syndrome d’épuisement professionnel mais de burn out. Les punch lines ont remplacé les phrases choc et le dress code, la garde-robe adaptée à telle ou telle situation. Quant au rétro, il devient vintage, lorsque l’incontournable se mue en best of ou en must have.

Loi Toubon

L’immersion du numérique dans nos existences et l’explosion des échanges sur les réseaux sociaux, notamment avec l’étranger, a accéléré l’implémentation dans le langage courant d’une nouvelle génération d’anglicismes, que la loi Toubon de 1994 n’a jamais vraiment été en mesure d’endiguer.

La rubrique du médiateur : un nouveau rendez-vous entre vous et nous

Les rédactions, y compris celle de L’Écho Républicain, se sont progressivement approprié cette évolution du langage, au point de rendre parfois leurs contenus difficilement compréhensibles pour tous ceux, encore nombreux, qui n’ont pas négocié ce virage linguistique.

Le selfie au banc des accusés

C’est ce que nous fait remarquer Fernande, une abonnée, qui a buté sur la compréhension d’un anglicisme particulièrement en vogue actuellement : le selfie (autoportrait réalisé avec un smartphone, NDLR).

Cette lectrice nous fait remarquer, à juste titre, que l’emploi de certains mots d’origine anglaise exclut de la compréhension de nos articles certaines générations, notamment celle des anciens ; de surcroît, souligne-t-elle, lorsque leur seule source de documentation, le dictionnaire, en ce qui la concerne, n’en fait pas encore mention.

Notre engagement

Notre souci et notre volonté de parler à tous et d’écrire pour tous doit, dans nos pratiques quotidiennes, nous confronter à cette réalité, même si l’usage de ces anglicismes dans nos colonnes traduit aussi l’adaptation d’un métier, le journalisme, en phase avec les mutations, y compris linguistiques, de la société dans laquelle il intervient.

Alors, c’est promis, la rédaction va brainstormer, débriefer et remettre du bon français là où l’anglais n’est pas indispensable.

Contactez-nous. Vous souhaitez interpeller le médiateur de L’Écho Républicain ou la rédaction de votre journal? Cette rubrique mensuelle du médiateur est faite pour vous. N’hésitez pas à nous adresser vos observations, vos critiques (constructives), vos coups de cœur ou vos coups de gueule, par mail (chartres@centrefrance.com) ou par courrier : L’Écho Républicain, 3 rue aux Ormes, 28000 Chartres.

Sébastien Couratin


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