* Sources anonymes J’aime les anglicismes Quand ils sont utilisés avec parcimonie, les anglicismes ne sont pas une tare de la langue française au Québec, mais une richesse. * par Rafael Miró -- « toaster » afin les remplacer par des équivalents français spécialement inventés à cet effet. On évitera également à tout prix d’employer des anglicismes lors des occasions formelles, car ces mots seront toujours fortement associés au registre familier. -- C’est en grande partie à cause de cette épée de Damoclès que nous avons tendance à mêler protection du français et purisme langagier. Pourtant, il n’est pas si évident que la présence d’anglicismes ou d’autres expressions étrangères dans une langue mène nécessairement à son déclin : l’Histoire nous montre que l’emprunt linguistique a été -- diplomatie, soit jusqu’à la moitié de 20e siècle. Assez ironiquement, une bonne partie des termes que nous dénonçons au Québec comme des anglicismes sont eux-mêmes des emprunts au français. Ainsi, le mot toaster est issu du verbe français toster, signifiant griller, alors que le mot budget tire son origine de la bougette, la petite bourse qui -- qu’ils sont par essence des ajouts. Chacun d’entre eux est un nouvel outil, une nouvelle précision possible pour s’exprimer. Comme tous les autres nouveaux mots, les anglicismes viennent souvent combler un vide sémantique perçu : quels mots français réussissent à traduire exactement brunch, vintage, blooper ou groupie ? Oui, il existe parfois -- quelques nouvelles expressions. L’OQLF n’a pas à craindre qu’à force d’anglicismes, le français du Québec se transforme tranquillement en anglais. L’histoire nous montre que ce qui tue les langues n’est pas leur évolution, mais plutôt leur -- locuteurs et locutrices au profit de langues plus pratiques. Plutôt que de lutter contre les anglicismes et contre les autres évolutions de la langue, l’OQLF, Impératif français et les autres institutions de promotion de la langue devraient plutôt s’atteler à la -- l’anglais, héritage de notre cohabitation historique, qui se sont peu à peu fondus dans notre vocabulaire, et qui sont là pour y rester. Ces anglicismes uniques et caractéristiques, avec beaucoup d’autres, contribuent à la richesse de notre langue et ne devraient pas être injustement mis à l’écart.