Pour éviter une reprise de l’épidémie due au coronavirus, faut-il rendre obligatoire le port d’un masque dans les rues ? Pour le déconfinement, le gouvernement a choisi une solution moins drastique : depuis le 11 mai, le masque est imposé dans les transports en commun, seulement « recommandé » ailleurs. Mais, de Paris à Nice en passant par Mougins (Alpes-Maritimes), plusieurs maires sont en train de relancer le débat. Pour eux, les masques constituent une arme clé, dont il convient d’utiliser toute la puissance. Ils regrettent que l’Académie de médecine, qui en préconisait le port obligatoire dans tout l’espace public, n’ait pas été entendue.
C’est en particulier l’avis d’Anne Hidalgo. Le masque devrait être obligatoire « dans toutes les rues de notre ville », a écrit la maire socialiste de Paris mardi 12 mai sur Twitter, renouvelant une proposition transmise à Matignon depuis plusieurs semaines. A ses yeux, cette mesure barrière supplémentaire pourrait, notamment, permettre de rouvrir les parcs et jardins, sans que cela entraîne trop de risques de propagation du virus. Suggestion rejetée dans la minute par le gouvernement. « Non, nous n’ouvrirons pas les parcs et jardins à Paris et en Ile-de-France ainsi que dans les autres régions classées rouges », a tranché le ministre de la santé, Olivier Véran, lors d’un déplacement à Limeil-Brévannes (Val-de-Marne). Pas question non plus d’imposer le masque partout.
Au même moment, le maire (Les Républicains) de Mougins (Alpes-Maritimes), Richard Galy, lui-même médecin, annonçait avoir signé un arrêté rendant obligatoire le port du masque dans certains quartiers.
A Nice, le maire (LR) Christian Estrosi souhaitait également imposer le port du masque « dans les espaces publics et sur tout le territoire niçois », comme promis lors d’une conférence de presse vendredi 8 mai. Mais le passage du projet à la réalité s’est révélé ardu. A compter du 11 mai, tous les Niçois de plus de 11 ans étaient censés devoir porter un masque sur l’ensemble de la voie publique, sous peine d’une amende de 35 euros. Problème : l’arrêté a été immédiatement attaqué par la Ligue des droits de l’homme, dont l’avocate Mireille Damiano était par ailleurs candidate de la liste citoyenne et de gauche aux municipales.
Dans la nuit de dimanche à lundi, quelques heures avant l’audience, Christian Estrosi a préféré abroger l’arrêté contesté. Les policiers municipaux, présents en nombre sur le terrain lundi pour le premier jour du déconfinement, n’ont donc pas pu contrôler les habitants circulant sans masque. Interrogés par Le Monde, ils faisaient part de la confusion ambiante, expliquant, un peu gênés, que l’arrêté serait « illégal ».
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