Au travers de son enquête, Sébastien Chailleux relève plusieurs formes distinctes de contestations envers les sous-sols. En premiers lieux, les projets d’exploitation des sous-sols donnent naissance à des oppositions riveraines, liées au risques de pollution, de nuisances voire d’accidents. Une autre critique, celle de la gouvernance de l’Etat, souligne l’opacité des procédures qui ne permettraient pas un débat informé sur le sous-sol. Des oppositions écologistes, aussi, s’intéressent aux impacts locaux engendrés par les projets. Enfin, une contestation anti-extractiviste s’oppose à l’esprit capitaliste des exploitations. Ces logiques de contestation sont imbriquées. En effet, face à elles, la réponse de l’Etat est souvent perçue comme inefficace et constitue une limite pour la délibération autour de ces projets d’utilisation des sous-sols. Le cadrage des dispositifs de participation reste faible à ce jour, avec des asymétries dans les espaces de concertation et dans l’accès à la parole : la commission de suivi d’un projet étant constituée par l’Etat, et son président décidant l’ordre du jour, les possibilités de débat et de concertation sont limitées. Les publics se mobilisent à l’extérieur de ces dispositifs et on constate la formation d’un mouvementsocial qui met en avant des problématiques environnementales. La politisation, c’est un processus d’ouverture des possibles où l’on peut requalifier le rôle et les enjeux du sous sol