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Encodage utilisé (INPUT) : UTF-8
Forme recherchée : socialmovements|industrialactions|socialmovement|industrialaction|mouvementsocial|mouvementssociaux|社會運動|社会运动
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- Ligne n°1 : La guerre sociale du système capitaliste contre le Travail, elle, est totale, pas à temps partiel. Le Cercle Marc Peyrade, prenant en compte les expériences des conflits en cours et du mouvement contre la loi Travail, veut promouvoir un débat nécessaire pour élaborer les alternatives à l’institutionnalisation du syndicalisme. Pour construire et unifier un syndicalisme-mouvementsocial.
Ligne n°2 : Le syndicalisme est confronté à une mutation néolibérale. L’enjeu commun aux ANI, aux lois Macron, El Khomri et Rebsamen consiste à transformer la nature du syndicalisme, à lui faire jouer un rôle de structure intégrée à l’entreprise, tournée vers le service de la compétitivité prise comme l’objectif commun aux directions patronales et au salariat. ...
Ligne n°4 : ...Si les confédérations syndicales ont offert pendant un temps au refus de la loi Travail un périmètre de mobilisation, c’est bien parce que l’enjeu apparaît clairement. Combinant l’utilisation disproportionnée de la violence policière, les condamnations judiciaires très lourdes et de la campagne assimilant résistants à délinquants, la répression s’en prend au pôle de résistance tandis que le gouvernement intègre la CFDT comme partenaire d’État et la conforte dans son institutionnalisation.- Ligne n°5 : Aux yeux d’une part croissante de la population, le néolibéralisme se révèle comme un projet global de société au travers du coup de force pour faire passer la loi Travail. Le mouvement de 2016 provient de la rencontre entre la prise de conscience de l’objectif néolibéral et le refus de la stratégie gouvernementale. Sur fond de remise en cause du rôle de l’Etat par les capitalistes, la mobilisation invite le syndicalisme à se positionner comme mouvementsocial et à porter un projet pour tous les citoyens.
Ligne n°6 : LA LOI TRAVAIL SE VEUT UN POINT DE NON RETOUR DANS L’ÉRADICATION DU DROIT DU TRAVAIL ET DU SYNDICALISME DE TRANSFORMATION SOCIALE ...- Ligne n°23 : Ce mouvementsocial, combinaison des trois précités, a permis de faire partager très largement que la loi ne sera d’aucun effet pour développer l’emploi. Il a démasqué une opération de rentabilité du capital. C’est la durée de ce mouvement qui a permis que l’opposition à la loi Travail prenne en profondeur dans la société française. La mobilisation sociale initié par la pétition en ligne et Nuit Debout, reprise et développée par les modalités d’action syndicale et un débat citoyen intense, ont permis de durer…
Ligne n°24 : Les grèves sectorielles ont été des éléments marquants de ce conflit. Le mouvement général, et ces mobilisations sectorielles, ont permis de gagner dans plusieurs secteurs : les routiers, les intermittents, les jeunes… même si chacun sait que ces victoires ne sont que provisoires ! Les raffineries, les dockers ont été aussi de la partie, chacun confronté par ailleurs à des projets de remise en cause de leur existence ou de leur statut pouvant expliquer leur capacité de mobilisation. ...
Ligne n°54 : ...L’ENJEU ANTILIBÉRAL- Ligne n°55 : Le mouvementsocial, dont font partie les syndicats, a pris une dimension politique parce qu’il s’est attaqué de front à un système économique et politique, le néolibéralisme. Les caractéristiques de ce néolibéralisme sont maintenant largement analysées : dans le cadre d’une économie mondialisée et au service de la rentabilité financière des capitaux, il promeut un État au service exclusif de l’économie, les valeurs de l’individualisme concurrentiel et de la responsabilité individuelle contre toute place du partage et du collectif.
Ligne n°56 : C’est la fin des droits sociaux, au profit des privilèges individuellement acquis. Le CPA de la loi Travail est certainement emblématique de cette mutation, même s’il a été peu débattu pendant le conflit. ...
Ligne n°60 : ...le droit du travail a toujours été lu à travers ses formes contradictoires, à la fois droits collectifs visant à contrebalancer l’inégalité manifeste du contrat individuel de travail, et organisation de la mise en concurrence des entreprises et salariés entre elles et eux, fixant « les règles du jeu ». La loi Travail rappelle d’ailleurs que la branche est un « lieu de régulation de la concurrence », donnant une bien pauvre dimension au droit conventionnel.- Ligne n°61 : le conflit a d’ailleurs largement fait écho aux revendications d’un salaire « statutaire », lié au statut salarial. D’où l’importance donnée aux propositions de Bernard Friot par le mouvementsocial, rejoignant le débat sur le « statut du travail salarié » et la « sécurité sociale professionnelle » de la CGT (entre autres) du début des années 2000. Même s’il l’on pourrait interroger la pertinence de cette position dans le cadre du « plein emploi ».
Ligne n°62 : le mouvement a largement plébiscité la réaffirmation du rôle de l’État, non seulement comme protecteur mais aussi comme générateur de droits fondamentaux, ce qui est contradictoire avec le rôle qui lui est assigné par le libéralisme, organiser la mise en concurrence. ...
Ligne n°66 : ...LE SYNDICALISME COMME MOUVEMENT SOCIAL- Ligne n°67 : Envisager le mouvement syndical comme mouvementsocial, signifie réunir deux dimensions complémentaires.
Ligne n°69 : ...Le syndicalisme est confronté à la responsabilité d’agréger des approches, des intérêts, des objectifs, des moyens d’action différents. Les prises de conscience du néolibéralisme s’opèrent à travers des mécanismes multiples. Dépassant la seule projection du monde salarial à la société dans son ensemble, le syndicalisme doit intégrer ces différentes approches constitutives d’une même remise en cause du néolibéralisme.- Ligne n°70 : La convergence de ces prises de conscience ne peut se faire qu’en proposant un objectif commun, ici un projet commun de transformation sociale pour dépasser le néolibéralisme. Le mouvementsocial démontre la prise de conscience d’un affrontement entre deux projets de société.
- Ligne n°72 : Il ne s’agit donc plus seulement d’admettre le lien entre pratiques syndicales et mouvementssociaux, mais de reconsidérer la représentation du monde social que construit le syndicalisme.
Ligne n°73 : Paradoxalement, les libéraux et leur prétention à diriger le monde en faisant fi des représentations des peuples et des travailleurs, obligent à repenser la relation entre le social et le politique. Les organisations syndicales, antiracistes, féministes, écologistes, pour la santé ou le logement, l’éducation populaire, les sans-papiers, la santé au travail… sont confrontées aux mêmes interrogations et à la même crise. Le syndicalisme demeure le plus organisé et le mieux à même de fédérer ce mouvementsocial dans une dynamique antilibérale. « Le “syndicalisme intégral” s’impose aujourd’hui comme question stratégique centrale face à l’intégration des pouvoirs. » ...
Ligne n°72 : ...Il ne s’agit donc plus seulement d’admettre le lien entre pratiques syndicales et mouvementssociaux, mais de reconsidérer la représentation du monde social que construit le syndicalisme.- Ligne n°73 : Paradoxalement, les libéraux et leur prétention à diriger le monde en faisant fi des représentations des peuples et des travailleurs, obligent à repenser la relation entre le social et le politique. Les organisations syndicales, antiracistes, féministes, écologistes, pour la santé ou le logement, l’éducation populaire, les sans-papiers, la santé au travail… sont confrontées aux mêmes interrogations et à la même crise. Le syndicalisme demeure le plus organisé et le mieux à même de fédérer ce mouvementsocial dans une dynamique antilibérale. « Le “syndicalisme intégral” s’impose aujourd’hui comme question stratégique centrale face à l’intégration des pouvoirs. »
Ligne n°74 : CONCLUSION ...