Parents hélicoptères : attention, surprotection !

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Les parents hélicoptères sont sur-impliqués dans la vie de leur enfant.
Les parents hélicoptères sont sur-impliqués dans la vie de leur enfant.
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© iStock, Kerkez

Née aux États-Unis et au Canada, l'expression "parents hélicoptères" désigne ces pères et ces mères qui "planent" constamment au-dessus de leur enfant pour l'aider et contribuer à sa réussite... quitte à en faire trop et à risquer de devenir étouffants.

Qui sont les parents hélicoptères ?

Sur-investis et ultra-protecteurs, les parents hélicoptères n'hésitent pas à intervenir au moindre souci dans la vie de leur enfant. Ils anticipent ses envies, se mêlent de ses conflits, le surveillent continuellement et se plient en quatre pour lui éviter toute déconvenue. Ils peuvent par exemple planifier de nombreux rendez-vous avec les enseignants pour s'assurer que tout va bien en classe, postuler à une offre d'emploi à sa place, l'appeler sans cesse et l'accompagner partout, y compris dans ses activités extrascolaires. En clair, pour offrir à leur progéniture le meilleur avenir possible, ils sont omniprésents et ne laissent rien au hasard.

Pression sociale et crainte de l'avenir

Ce mode d'éducation est assez spécifique à la civilisation occidentale. Notre société maintient en effet un haut niveau de compétition qui inciterait les parents à s'engager pleinement pour la réussite de leur enfant. Ces derniers ne laissent donc pas de place aux erreurs qui peuvent être faites par ignorance, mais adaptent directement leurs expériences à la vie de leur fille ou de leur garçon.

Par ailleurs, les "superparents" perçoivent l'environnement extérieur comme un milieu hostile et l'avenir de façon plutôt pessimiste. Ils surestiment le danger pour mieux en prémunir. Afin de palier leur crainte du futur, ils se concentrent aussi sur l'instant présent, et se positionnent plus comme des meilleurs amis que comme des guides pour leur enfant.

Les risques de la surprotection

Si les parents hélicoptères sont plein de bonnes intentions, leur comportement peut s'avérer au final contre-productif. En pâtissant de l'inquiétude de ses parents, l'enfant voit ses libertés se réduire. Il rencontre plus de difficultés que les autres pour devenir autonome et pour prendre des décisions. Face à une situation d'échec, il s'avère aussi plus vulnérable et intolérant que celui qui a appris la frustration.

En grandissant, les enfants surprotégés peuvent avoir du mal à trouver leur voie. Une étude menée par des chercheurs de l'université Brigham Young, aux États-Unis, a montré qu'ils s'impliquaient moins dans leur scolarité, et qu'ils étaient plus susceptibles de décrocher et d'hésiter quant à leur orientation. Tout n'est pas perdu cependant, souligne la psychothérapeute new-yorkaise Brooke Donatone, interrogée par Slate US. Les séquelles de la surprotection disparaissent à l'âge adulte avec le temps, ou quand les enfants deviennent à leur tour parents.

Apprendre à faire confiance

Pour les parents hélicoptères, le défi consiste à faire confiance à leur enfant. S'il est tout à fait normal de vouloir le protéger, il faut aussi lui apprendre à se responsabiliser. Cela implique de le laisser prendre des initiatives, travailler par lui-même, rencontrer des gens... mais aussi faire des erreurs. Elles sont essentielles dans le processus d'apprentissage et de développement.

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