
Il y a tout ce que l’« accord de commerce et de coopération », agréé par Londres et Bruxelles le 24 décembre, contient : un traité commercial, une coopération en matière de sécurité, de transport ou d’échange de données. Et tout ce qu’il ne contient pas, comme le maintien du Royaume-Uni dans le très populaire programme d’échanges Erasmus. Ce choix fait déjà polémique au Royaume-Uni : il est très contesté dans les milieux universitaires, et le gouvernement écossais, opposé au Brexit, a dénoncé un « coup très dur » pour ses étudiants, lundi 28 décembre, et dit réfléchir à des « solutions alternatives ».
« Ce schéma a contribué à rapprocher les pays et nationalités et a apporté de considérables bénéfices culturels et éducationnels », souligne dans un communiqué le ministre écossais de l’éducation supérieure, Richard Lochhead, membre du parti indépendantiste SNP. Renoncer à Erasmus, « c’est du vandalisme culturel », a pour sa part lancé la première ministre écossaise, Nicola Sturgeon, sur Twitter.
Au 1er janvier 2021, le Royaume-Uni aura quitté l’union douanière et le marché intérieur européens, mais Londres aurait pu faire le choix, même en tant que pays tiers, de rester membre d’Erasmus +, le programme d’échanges d’étudiants et d’enseignants dans l’Union européenne (UE), moyennant finances – c’est le cas de la Norvège, de la Serbie ou de la Turquie. « Londres a réclamé une participation partielle au programme, ce qu’Erasmus ne permet pas », précise la Commission européenne, dans un document sur les termes de l’« accord de commerce et de coopération » mis en ligne le 24 décembre.
Entre 2014 et 2020, environ 100 000 étudiants britanniques ont pu étudier un ou plusieurs semestres à l’étranger, selon Bruxelles. « Je regrette que le gouvernement britannique n’ait pas souhaité participer au programme d’échanges Erasmus », a déclaré Michel Barnier, le négociateur en chef pour les Vingt-Sept, très attaché, comme de nombreux autres Européens, à un dispositif créé en 1987 et devenu un des bénéfices les plus tangibles de l’UE.
« Une grande déception »
En janvier, Boris Johnson avait pourtant déclaré à la Chambre des communes que la participation au « programme Erasmus n’est pas en danger ». Le premier ministre considère désormais qu’elle est « extrêmement coûteuse » – elle était évaluée à environ 200 millions d’euros par an.
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