Le fantôme de David Cameron flotte au-dessus du Brexit

Cette sortie de l'Europe à rebondissement...

... Devra s'analyser sur le long terme.

Avec quelques soucis à l'horizon.

Le Royaume-Uni est proche de l'Europe, mais son nouveau statut l'en éloigne un peu, à cause de l'alourdissement des contraintes administratives. C'est critique dans la mesure où les plus proches voisins commerciaux d'importance non-européens sont très, très loin.
Les produits anglais vont perdre de l'intérêt, ce qui va être probablement dangereux à terme pour les composantes britanniques des systèmes complexes : pas certain qu'Airbus ou les constructeurs automobiles gardent une grande appétence pour le made in Britain, avec le risque de voir des barrières douanières apparaître en cas de violation de l'accord de fair level playing.
Les services financiers et la localisation des sièges d'opérateurs européens sont à risque aussi, parce que l'ingénierie fiscale butera un jour ou l'autre sur un règle simple : les profits réalisés dans un pays seront intégralement soumis à la fiscalité de ce pays, directement, ou indirectement à travers une taxe sur le chiffre d'affaire.
Je ne crois pas à l'émergence d'un Singapour britannique ancré au large de l'Europe.

M Cameron est une victime collatérale du referendum, arme politique puissante, mais qui a une fâcheuse tendance à exploser à la figure de ceux qui la manipulent.

Rendez-vous dans cinq ans pour un premier bilan, avec le cours de la Livre comme un des indicateurs.

Un monde d'illusions et une désillusion.

David Cameron vivait dans un monde d'illusions et à ce titre, il a vécu une désillusion.
Pour etre conscient de la gestion anglaise, il suffit de rapprocher la courbe du chomage des élections, pour y voir une gestion manipulatoire, alors que, même au Savoy, les représentations théâtrales se terminaient par des quêtes en faveur des "sans abris", ce qui ne laissait aucun doute sur la situation du pays.
En réalité, l'Europe est une zone économique imparfaite où les pays membres trouvent leurs interets en la critiquant.
ça marche tant que le soutien est inconditionnel, mais qu'en sera-t-il lorsque la BCE ne nous soutiendra plus et nous demandera de gérer ?
Combien pousseront alors leurs caddies en se demandant ce qu'ils ont raté.

Mépris de classe ?

@Rackham le pas rouge. Pour une fois, j'approuve totalement ce qu'a écrit M. Roche sur Cameron. La différenciation des classes est beaucoup plus sensible, réelle, concrète, au Royaume-Uni que sur le continent. Elle se construit sur la tradition, la nostalgie de l'époque victorienne quand le RU était la plus puissante nation du monde, l'éducation (de l'école de base à l'Université, l'ENA est une aimable plaisanterie à côté), le système parlementaire avec une chambre des Lords non élus, la City encore dominée par la haute société, l'immobilier urbain aux mains de quelques grandes familles, l'organisation assez arriérée de la justice, surtout en zone rurale, etc. … sans parler de l'accent, tellement important pour vous ranger à jamais dans une catégorie. Ceci pour dire qu'il y a une arrogance britannique, un mépris de classe tangible parfaitement visible et identifiable quand vous voyagez dans ce pays encore fondamentalement socialement conservateur en dehors des zones urbaines.