A man wearing an EU flag-themed beret and carrying an EU flag is seen on Whitehall in central London on December 11, 2020. Prime Minister Boris Johnson on December 10 vowed to go the
HOLLIE ADAMS / AFP

Brexit : les dix mois qui ont scellé le divorce entre le Royaume-Uni et l’Europe

Par et

Publié le 24 décembre 2020 à 17h46 - Mis à jour le 26 décembre 2020 à 08h58

Il était moins une. « Deal is done », a enfin annoncé le 10 Downing Street, jeudi 24 décembre, à 14 h 45, heure de Londres. « Nous avons un accord solide », a confirmé Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, pile au même moment depuis Bruxelles. C’est assurément une très bonne nouvelle : il y a donc un accord post-Brexit pour Noël entre le Royaume-Uni et l’Union européenne (UE). Un « Brexmas » (Brexit for Christmas), se sont empressés de saluer les médias britanniques.

A sept petites journées de la fin de la période de transition, après une dernière nuit blanche de tractations et quelques dernières heures de fignolage, ligne à ligne, virgule après virgule, d’un texte d’au moins 1 200 pages, Londres et Bruxelles sont finalement parvenus à finaliser un traité de libre-échange historique, sans taxes, associé à une coopération en matière de sécurité. Selon toute vraisemblance, le continent européen devrait donc, dès le 1er janvier 2021, échapper à un « no deal » économiquement dévastateur, en pleine recrudescence de la pandémie de Covid-19.

Epuisées par des semaines d’âpres discussions et une bonne dizaine de dates butoirs ratées, les équipes britanniques, menées par David Frost, le négociateur en chef du gouvernement Johnson, ainsi que leurs homologues européennes, dirigées par le Français Michel Barnier, ne s’opposaient plus ces dernières heures que sur des détails à quelques millions d’euros – des histoires de maquereaux, de harengs et d’autres poissons gras convoités par les Européens dans les eaux britanniques –, le reste de l’accord ayant été péniblement, mais définitivement, agréé.

Depuis mi-novembre, les deux bords ne s’opposaient plus que sur deux grands sujets : les conditions d’une concurrence équitable (les Européens conditionnant l’accès à leur marché intérieur à un alignement de Londres sur leurs législations sociale et environnementale), et la pêche, économiquement accessoire, mais politiquement très sensible des deux côtés de la Manche (les Britanniques réclamant l’essentiel des quotas alloués aux Européens dans leurs eaux territoriales).

Un accord « fantastique », pour Boris Johnson

Londres et Bruxelles se sont bruyamment félicités d’avoir réussi à décrocher un accord respectant toutes leurs « lignes rouges ». L’accord est « fantastique » : « Tout ce qui a été promis aux Britanniques durant la campagne du référendum de 2016 et lors de la campagne des élections générales de 2019 a été tenu », a affirmé Boris Johnson, toujours vigoureusement optimiste, lors d’une conférence depuis Downing Street, avec quatre drapeaux Union Jack largement déployés dans son dos.

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